Lettre n° 5010

Par la grâce de D.ieu,
7 Tévet 5717,
Brooklyn, New York

A tous les participants à la fête annuelle,
aux Etats-Unis, du centre des Yechivot
Tom’heï Temimim Loubavitch,
que D.ieu vous accorde longue vie,

Je vous salue et vous bénis,

A l’occasion de votre fête annuelle, qui aura lieu le dimanche de la Parchat Chemot 5717, j’adresse mes salutations et ma bénédiction à tous ceux qui prennent part à cette célébration de Torah du centre des Yechivot Tom’heï Temimim Loubavitch, en Amérique.

Me basant sur le dicton bien connu de l’Admour Hazaken(1), auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h, fondateur de la ‘Hassidout ‘Habad, selon lequel “ un Juif doit vivre avec le temps ” et dans l’esprit de la Sidra de la semaine(2), je voudrais en commenter brièvement la première Paracha, “ Voici les noms des enfants d’Israël ”, puisque tel est le temps de la Torah correspondant à cette célébration.

Dans cette Paracha de l’exil, il est raconté que quelques enfants d’Israël, soixante dix âmes, parvinrent dans un pays étranger, au sein d’un peuple nombreux et différent, celui de l’Egypte. Pour autant, ils n’en furent pas désemparés, ne s’en affectèrent pas.

En effet, les premiers Juifs, lors du premier exil, comprirent que le Judaïsme était le secret de leur existence, de leur identité et de leur pérennité. Ils le respectèrent donc strictement, sans compromis. Et, nos Sages expliquent qu’ils furent libérés de cet exil précisément par le mérite qu’ils acquirent en ne changeant pas leurs noms et leurs coutumes.

Non seulement cette forte identité juive les protégea du Pharaon et des Egyptiens, mais, bien plus, de la sorte se réalisèrent pour eux les termes du verset : “ Ainsi, ils se multiplièrent et prospérèrent ”, se multiplièrent numériquement et prospérèrent moralement, jusqu’à mériter la délivrance et le don de la Torah, qui illumina le monde entier et révéla la finalité de la création.

Dans cette Paracha de notre sainte Torah, Torah de vie, est délivré un enseignement fondamental, pour tous les Juifs, à toutes les époques, en chaque génération de l’exil et surtout en la nôtre, alors que cet exil a pris la forme la plus âpre, celle de la souffrance et de l’oppression, physiques et morales. En tout endroit, les Juifs ne sont qu’une petite minorité, dans un environnement étranger et hostile, un monde où les droits de l’hommes les plus élémentaires et la moralité sont bafoués, où la clarté est obscurcie par la pénombre et la pénombre par la clarté, un monde qui vit dans la hantise d’une conflagration atomique, ce qu’à D.ieu ne plaise.

En cette période d’exil obscur, nous autres, Juifs, devons garder, présents à l’esprit, les enseignements de la Torah divine, Torah de vie, selon lesquels seules notre spécificité et notre pérennité morale, basées sur la Torah et les Mitsvot, seule une véritable éducation de Torah, sans compromis, apportent l’assurance du maintien, moral et physique, de notre peuple.

C’est pour cette raison que l’existence des Yechivot Loubavitch est un point fondamental de la vie juive. Dans ces institutions, pénétrées de l’esprit de leur fondateur, mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, de l’esprit du Judaïsme de la Torah, sans concessions, du don de sa propre personne, de l’amour de son prochain, de l’amour de la Torah, de l’amour de D.ieu, des milliers d’enfants reçoivent leur éducation, que D.ieu les multiplie.

Ceux qui y reçoivent leur éducation sont des Temimim, des Juifs intègres, éprouvant un sentiment de responsabilité envers leur prochain et leur entourage. En conséquence, chacun doit considérer qu’il est de son devoir, de celui de sa famille et de tout le peuple d’Israël, de soutenir les Yechivot Tom’heï Temimim, d’une main large et de leur venir en aide pour assurer leur développement.

Par ce mérite, s’accomplira, pour chacun en particulier et pour tous les Juifs, en général, la promesse selon laquelle “ Ainsi, ils se multiplièrent et prospérèrent ” et nous mériterons la délivrance complète, par “ un homme, descendant de Perets ”(3), avec bonté et miséricorde, très bientôt et de nos jours.

Avec mes respects et ma bénédiction pour tout le bien,

Mena’hem Schneerson,

Notes

(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°3259.
(2) En l’occurrence celle de Chemot.
(3) Le Machia’h, descendant de David, lui-même issu de Perets. Voir Ruth 4, 18-22. Cette expression figure dans le Cantique Le’ha Dodi, récité lors de la réception du Chabbat.