Lettre n° 5008
Par la grâce de D.ieu,
6 Tévet 5717,
Brooklyn,
Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Chnéor Zalman, appelé docteur Its’haki(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du 2 Tévet, dans laquelle vous me dites que vous avez fixé l’introduction du Séfer Torah à la synagogue au 15 Chevat, jour du nouvel an des arbres. Par envoi séparé, vous a été adressé un fascicule, dans lequel se trouve une lettre(2) de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, relative à l’introduction d’un Séfer Torah(3). Sans doute le recevrez-vous à temps(4).
Nos Sages disent que l’on confère un mérite à un jour par nature propice et vous connaissez le dicton du Baal Chem Tov selon lequel, de toute chose, il faut tirer un enseignement pour le service de D.ieu, c’est-à-dire pour assumer la mission justifiant sa création, qui est précisément ce service, comme l’affirme la Michna, à la fin du traité Kiddouchin.
On peut également trouver une allusion à cela dans le fait que, comme le disent nos Sages, l’homme est un “ petit monde ”, de sorte que tout ce qui se trouve dans le monde possède son équivalent en l’homme. Le monde compte quatre règnes(5), minéral, végétal, animal et humain. Et, le service de D.ieu compte également quatre stades, l’un plus élevé que l’autre.
La première étape est comparable au minéral. Il s’agit alors uniquement de recevoir, sans aucun apport personnel. Ceci correspond essentiellement au premier âge et à l’enfance. Puis, l’on s’élève vers le végétal et, dès lors, un seul grain de blé peut en produire un très grand nombre, une graine peut donner naissance à un arbre qui portera de nombreux fruits. Dès lors, ce que l’on reçoit, ce que l’on acquiert par l’étude et par la réflexion, peut être travaillé, en longueur, en largeur et en profondeur. Et, l’on peut ainsi développer sa propre personnalité, dans toute la mesure du possible.
Par la suite, au prix d’un intense effort moral et physique, on s’élève vers l’animal et, dès lors, on se maîtrise et l’on supprime, pour soi-même et pour son entourage, sa nature mauvaise, héritée de ses pères(6). On peut, en outre, changer d’endroit(7), car on est n’est pas lié à son milieu. Pour autant, ce n’est pas encore là l’élévation ultime. Il reste à franchir une autre étape et à accéder au règne humain.
L’homme peut mener une analyse intellectuelle profonde. Sa compréhension ne se limite pas à ce qui est appliqué, à l’action concrète, comme c’est le cas pour les animaux. Ainsi, le renard, par exemple, est l’animal le plus rusé. Cela signifie que, dans son service de D.ieu, on ne se suffit pas de savoir ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire. On s’emploie, à proprement parler, à connaître le Créateur, ainsi qu’il est dit : “ Connais le D.ieu de ton père ”. De façon générale, on peut y parvenir grâce à l’enseignement profond de la Torah, qui a, notre époque, a été révélé et expliqué par la ‘Hassidout.
Il résulte de tout cela que le début de l’action de l’homme est, avant tout, une élévation, d’une étape vers l’autre, du minéral vers le végétal. Ce processus commence lors du nouvel an des arbres, ainsi qu’il est dit : “ L’homme est tel l’arbre du champ ”. Puis, vient le nouvel an des animaux et celui des hommes, comme l’indique la Michna du traité Roch Hachana, au début du premier chapitre.
La dernière idée, qui est également le point central de tout cela, est, en d’autres termes, la suivante : “ Prononcez, devant Moi, des versets faisant état de Ma Royauté, afin de Me proclamer votre Roi ” comme le disent nos Sages, au premier chapitre des Pirkeï de Rabbi Eliézer.
Avec ma bénédiction,
Notes
(1) Voir, à son sujet, la lettre n°4926.
(2) Voir les Iguerot Kodech du précédent Rabbi, tome 6, lettre n°1612.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°4926.
(4) Pour mettre en pratique ce qui y est dit, lors de l’introduction de ce Séfer Torah.
(5) Voir, à ce sujet, la lettre n°5005.
(6) Et, qui n’a pas encore été changé.
(7) Un animal se déplace.
6 Tévet 5717,
Brooklyn,
Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Chnéor Zalman, appelé docteur Its’haki(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du 2 Tévet, dans laquelle vous me dites que vous avez fixé l’introduction du Séfer Torah à la synagogue au 15 Chevat, jour du nouvel an des arbres. Par envoi séparé, vous a été adressé un fascicule, dans lequel se trouve une lettre(2) de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, relative à l’introduction d’un Séfer Torah(3). Sans doute le recevrez-vous à temps(4).
Nos Sages disent que l’on confère un mérite à un jour par nature propice et vous connaissez le dicton du Baal Chem Tov selon lequel, de toute chose, il faut tirer un enseignement pour le service de D.ieu, c’est-à-dire pour assumer la mission justifiant sa création, qui est précisément ce service, comme l’affirme la Michna, à la fin du traité Kiddouchin.
On peut également trouver une allusion à cela dans le fait que, comme le disent nos Sages, l’homme est un “ petit monde ”, de sorte que tout ce qui se trouve dans le monde possède son équivalent en l’homme. Le monde compte quatre règnes(5), minéral, végétal, animal et humain. Et, le service de D.ieu compte également quatre stades, l’un plus élevé que l’autre.
La première étape est comparable au minéral. Il s’agit alors uniquement de recevoir, sans aucun apport personnel. Ceci correspond essentiellement au premier âge et à l’enfance. Puis, l’on s’élève vers le végétal et, dès lors, un seul grain de blé peut en produire un très grand nombre, une graine peut donner naissance à un arbre qui portera de nombreux fruits. Dès lors, ce que l’on reçoit, ce que l’on acquiert par l’étude et par la réflexion, peut être travaillé, en longueur, en largeur et en profondeur. Et, l’on peut ainsi développer sa propre personnalité, dans toute la mesure du possible.
Par la suite, au prix d’un intense effort moral et physique, on s’élève vers l’animal et, dès lors, on se maîtrise et l’on supprime, pour soi-même et pour son entourage, sa nature mauvaise, héritée de ses pères(6). On peut, en outre, changer d’endroit(7), car on est n’est pas lié à son milieu. Pour autant, ce n’est pas encore là l’élévation ultime. Il reste à franchir une autre étape et à accéder au règne humain.
L’homme peut mener une analyse intellectuelle profonde. Sa compréhension ne se limite pas à ce qui est appliqué, à l’action concrète, comme c’est le cas pour les animaux. Ainsi, le renard, par exemple, est l’animal le plus rusé. Cela signifie que, dans son service de D.ieu, on ne se suffit pas de savoir ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire. On s’emploie, à proprement parler, à connaître le Créateur, ainsi qu’il est dit : “ Connais le D.ieu de ton père ”. De façon générale, on peut y parvenir grâce à l’enseignement profond de la Torah, qui a, notre époque, a été révélé et expliqué par la ‘Hassidout.
Il résulte de tout cela que le début de l’action de l’homme est, avant tout, une élévation, d’une étape vers l’autre, du minéral vers le végétal. Ce processus commence lors du nouvel an des arbres, ainsi qu’il est dit : “ L’homme est tel l’arbre du champ ”. Puis, vient le nouvel an des animaux et celui des hommes, comme l’indique la Michna du traité Roch Hachana, au début du premier chapitre.
La dernière idée, qui est également le point central de tout cela, est, en d’autres termes, la suivante : “ Prononcez, devant Moi, des versets faisant état de Ma Royauté, afin de Me proclamer votre Roi ” comme le disent nos Sages, au premier chapitre des Pirkeï de Rabbi Eliézer.
Avec ma bénédiction,
Notes
(1) Voir, à son sujet, la lettre n°4926.
(2) Voir les Iguerot Kodech du précédent Rabbi, tome 6, lettre n°1612.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°4926.
(4) Pour mettre en pratique ce qui y est dit, lors de l’introduction de ce Séfer Torah.
(5) Voir, à ce sujet, la lettre n°5005.
(6) Et, qui n’a pas encore été changé.
(7) Un animal se déplace.