Lettre n° 4993
Par la grâce de D.ieu,
1er Tévet 5717,
Brooklyn,
Au jeune homme, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav Avraham Avich Morde’haï(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du premier jour de ‘Hanouka :
A) L’Admour Hazaken, auteur du Tanya et Décisionnaire de la partie cachée de la Torah, auteur du Choul’han Arou’h et Décisionnaire de la partie révélée de la Torah, dit que l’Injonction selon laquelle “ on ne peut pas dépenser plus d’un cinquième ”(2) s’applique uniquement en temps normal, mais non pour celui qui recherche la guérison de son âme(3).
Cette affirmation figure dans différents textes dont il est l’auteur, en particulier à la fin du chapitre 3 d’Iguéret Ha Techouva.
B) Nos Sages, au traité Ketouvot 67b, s’interrogent sur Mar Oukva et se demandent pourquoi il dépensa plus d’un cinquième, bien qu’en sa situation, il pouvait être comparé à un homme qui accède à la Techouva, comme le dit le commentaire de Rachi sur le traité Sanhédrin 31b.
Ceci ne contredit pas ce qui a été dit auparavant. En effet, sa Techouva était déjà achevée, ce qui veut dire qu’il avait obtenu la “ guérison ”. C’est une évidence. C’est ce que dit l’Admour Hazaken, au chapitre 10 d’Iguéret Ha Kodech.
C) Le traité Baba Batra 73b rapporte les propos de Rav Papa Bar Chmouel : “ Si je n’étais pas présent, je ne l’aurais pas cru ”. L’affirmation de Rabbi Yo’hanan, à la page 75a : “ Si tu ne l’avais pas vu, tu ne l’aurais pas cru ”, n’est pas liée à la précédente, pour différentes raisons :
1. Le disciple de Rabbi Yo’hanan se moqua des paroles des Sages, ce qui, par contre, n’est pas le cas, en l’occurrence.
2. Rav Papa parle de “ croire ”, ce qui peut vouloir dire qu’il n’aurait pas cru que ceci devait être interprété au sens littéral. A l’opposé, en se moquant, on contredit entièrement ce qui est dit, comme l’indique, du reste, le contenu de cette moquerie.
3. L’affirmation selon laquelle le disciple se moqua doit être interprété au sens littéral, comme auparavant, ce qui n’est pas le cas de la remarque de Rav Papa, formulée après coup.
4. Selon plusieurs avis, parmi les premiers Sages, les récits de Rabba Bar Bar ‘Hanna rapportés ici ne sont que des allusions. Vous consulterez également le saint Zohar, tome 3, page 223b et les Tikouneï Zohar, Tikoun 7. Ces allusions sont précisées par tous les commentateurs du Talmud et par le Eïn Yaakov, à cette référence.
Il en résulte que “ Si je n’étais pas présent, je ne l’aurais pas cru ” n’a rien à voir avec la moquerie de ce disciple.
D) Nos Sages disent, selon le traité Baba Batra 74b, que le Saint béni soit-Il tua l’ange de la mer, lors de la création du monde. Vous soulevez, à ce sujet, une objection, à partir du traité ‘Houlin 41b, qui dit : “ On ne fait pas la Che’hita sur les mers, afin de ne pas prêter à penser que l’on offre un sacrifice à l’ange de la mer ”.
Je ne comprends pas du tout votre question. En effet, qu’importe que l’ange de la mer soit mort ? Quiconque sacrifie aux idoles le fait devant un objet inerte, de bois ou de pierre. De même, on peut aussi effectuer un tel sacrifice parce que l’on n’a pas connaissance de l’affirmation de nos Sages, au traité Baba Batra.
E) Vous m’interrogez également sur l’affirmation de nos Sages, au traité Pessa’him 118b, selon laquelle D.ieu s’adressa à l’ange de la mer, lors de la sortie d’Egypte.
Vous consulterez le Midrash Chemot Rabba, au chapitre 15, selon lequel l’ange de la mer auquel le traité Baba Batra fait allusion est celui de l’océan et non des autres mers, alors que le traité Pessa’him se réfère, bien évidemment, à l’ange de la mer Rouge.
Du reste, cette question ne se pose pas, en tout état de cause. En effet, après que l’ange de la mer ait été tué, un autre a pu le remplacer. Car, il est clair qu’à toute créature doit correspondre un ange et un astre, là-haut.
De plus, il faut rappeler que, s’agissant de l’affirmation de nos Sages, au traité Baba Batra, il existe des Midrashim divergents. Dans ce traité Baba Batra, il est dit que l’ange de la mer s’appelle Rahav, alors que, pour différents autres textes, ce nom est celui de l’ange de l’Egypte et de la mer Rouge. Et, à ce sujet, on trouve, par ailleurs, encore d’autres avis.
Vous ne me décrivez pas votre programme d’étude, mais, au moins à l’avenir, vous fixerez une étude de la ‘Hassidout. Conformément à l’expression de l’Admour Hazaken, celle-ci sera fixée à la fois dans le temps et dans l’esprit.
Que D.ieu vous accorde la réussite,
Avec ma bénédiction,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
E. Kwint,
Notes
(1) Le Rav A. A. M. Porouch - Glickman, de Jérusalem.
(2) De ses revenus pour la Tsédaka.
(3) Qui expie ses fautes par cette Tsédaka
1er Tévet 5717,
Brooklyn,
Au jeune homme, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav Avraham Avich Morde’haï(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du premier jour de ‘Hanouka :
A) L’Admour Hazaken, auteur du Tanya et Décisionnaire de la partie cachée de la Torah, auteur du Choul’han Arou’h et Décisionnaire de la partie révélée de la Torah, dit que l’Injonction selon laquelle “ on ne peut pas dépenser plus d’un cinquième ”(2) s’applique uniquement en temps normal, mais non pour celui qui recherche la guérison de son âme(3).
Cette affirmation figure dans différents textes dont il est l’auteur, en particulier à la fin du chapitre 3 d’Iguéret Ha Techouva.
B) Nos Sages, au traité Ketouvot 67b, s’interrogent sur Mar Oukva et se demandent pourquoi il dépensa plus d’un cinquième, bien qu’en sa situation, il pouvait être comparé à un homme qui accède à la Techouva, comme le dit le commentaire de Rachi sur le traité Sanhédrin 31b.
Ceci ne contredit pas ce qui a été dit auparavant. En effet, sa Techouva était déjà achevée, ce qui veut dire qu’il avait obtenu la “ guérison ”. C’est une évidence. C’est ce que dit l’Admour Hazaken, au chapitre 10 d’Iguéret Ha Kodech.
C) Le traité Baba Batra 73b rapporte les propos de Rav Papa Bar Chmouel : “ Si je n’étais pas présent, je ne l’aurais pas cru ”. L’affirmation de Rabbi Yo’hanan, à la page 75a : “ Si tu ne l’avais pas vu, tu ne l’aurais pas cru ”, n’est pas liée à la précédente, pour différentes raisons :
1. Le disciple de Rabbi Yo’hanan se moqua des paroles des Sages, ce qui, par contre, n’est pas le cas, en l’occurrence.
2. Rav Papa parle de “ croire ”, ce qui peut vouloir dire qu’il n’aurait pas cru que ceci devait être interprété au sens littéral. A l’opposé, en se moquant, on contredit entièrement ce qui est dit, comme l’indique, du reste, le contenu de cette moquerie.
3. L’affirmation selon laquelle le disciple se moqua doit être interprété au sens littéral, comme auparavant, ce qui n’est pas le cas de la remarque de Rav Papa, formulée après coup.
4. Selon plusieurs avis, parmi les premiers Sages, les récits de Rabba Bar Bar ‘Hanna rapportés ici ne sont que des allusions. Vous consulterez également le saint Zohar, tome 3, page 223b et les Tikouneï Zohar, Tikoun 7. Ces allusions sont précisées par tous les commentateurs du Talmud et par le Eïn Yaakov, à cette référence.
Il en résulte que “ Si je n’étais pas présent, je ne l’aurais pas cru ” n’a rien à voir avec la moquerie de ce disciple.
D) Nos Sages disent, selon le traité Baba Batra 74b, que le Saint béni soit-Il tua l’ange de la mer, lors de la création du monde. Vous soulevez, à ce sujet, une objection, à partir du traité ‘Houlin 41b, qui dit : “ On ne fait pas la Che’hita sur les mers, afin de ne pas prêter à penser que l’on offre un sacrifice à l’ange de la mer ”.
Je ne comprends pas du tout votre question. En effet, qu’importe que l’ange de la mer soit mort ? Quiconque sacrifie aux idoles le fait devant un objet inerte, de bois ou de pierre. De même, on peut aussi effectuer un tel sacrifice parce que l’on n’a pas connaissance de l’affirmation de nos Sages, au traité Baba Batra.
E) Vous m’interrogez également sur l’affirmation de nos Sages, au traité Pessa’him 118b, selon laquelle D.ieu s’adressa à l’ange de la mer, lors de la sortie d’Egypte.
Vous consulterez le Midrash Chemot Rabba, au chapitre 15, selon lequel l’ange de la mer auquel le traité Baba Batra fait allusion est celui de l’océan et non des autres mers, alors que le traité Pessa’him se réfère, bien évidemment, à l’ange de la mer Rouge.
Du reste, cette question ne se pose pas, en tout état de cause. En effet, après que l’ange de la mer ait été tué, un autre a pu le remplacer. Car, il est clair qu’à toute créature doit correspondre un ange et un astre, là-haut.
De plus, il faut rappeler que, s’agissant de l’affirmation de nos Sages, au traité Baba Batra, il existe des Midrashim divergents. Dans ce traité Baba Batra, il est dit que l’ange de la mer s’appelle Rahav, alors que, pour différents autres textes, ce nom est celui de l’ange de l’Egypte et de la mer Rouge. Et, à ce sujet, on trouve, par ailleurs, encore d’autres avis.
Vous ne me décrivez pas votre programme d’étude, mais, au moins à l’avenir, vous fixerez une étude de la ‘Hassidout. Conformément à l’expression de l’Admour Hazaken, celle-ci sera fixée à la fois dans le temps et dans l’esprit.
Que D.ieu vous accorde la réussite,
Avec ma bénédiction,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
E. Kwint,
Notes
(1) Le Rav A. A. M. Porouch - Glickman, de Jérusalem.
(2) De ses revenus pour la Tsédaka.
(3) Qui expie ses fautes par cette Tsédaka