Lettre n° 4975

[25 Kislev 5717]

Vous posez la question suivante. Ceux qui participent au repas d’un mariage sont assis par groupes, conformément à l’usage du pays et plusieurs groupes comptent plus de dix personnes. Chaque groupe a sa propre table, mais il y a aussi des serveurs, qui s’occupent de toutes les tables et qui font donc la liaison entre elles. Quand le repas dure, plusieurs groupes disent la bénédiction, à la fin de celui-ci, de manière indépendante, sans attendre la bénédiction de la table centrale, à laquelle se trouvent les mariés, sans dire les sept bénédictions du mariage, ni la formule : “ la joie est dans sa demeure ”.

Est-il bon d’agir d’ainsi et, de la sorte, de se dispenser des sept bénédictions du mariage ?

Il semble que les raisons de cet usage soient les suivantes :

A) Tous ne peuvent pas rester jusqu’à une heure tardive, du fait de leur occupation, de leur état de santé ou bien parce que le temps est précieux, d’autant que le repas s’allonge parfois pour des raisons qui ne sont pas positives.

B) La lecture des sept bénédictions à une table avant que celles-ci ne soient dites à la table centrale susciterait le ressentiment des familles des mariés.

Le changement de cette pratique serait le suivant :

A) Tous devraient attendre jusqu’à la fin du repas, ce qui aurait pour conséquence que beaucoup ne viendraient pas du tout. La joie des mariés s’en trouverait diminuée et les familles en voudraient à ceux qui n’apportent pas leur participation, comme on peut le vérifier concrètement.

B) Dans chaque table, on pourrait dire les sept bénédictions, sur deux verres, ce qui susciterait le ressentiment, comme on l’a dit. Et, là encore, ceux qui craindraient de provoquer une telle réaction ne viendraient pas au mariage.

D’une façon comme de l’autre, il y a bien une Mitsva. Cet usage s’est répandu et nul ne cherche à l’empêcher. On peut donc considérer qu’il est basé sur trois éléments :

A) Selon le Choul’han Arou’h, chapitre 193, fin du paragraphe 1, il faut éviter le ressentiment de son hôte et pour cela, dix personnes peuvent se séparer de l’assistance.

B) La fin du paragraphe 3 ajoute que, même si cette raison n’était pas suffisante, et dans la mesure où cet usage est déjà en vigueur, on peut considérer que tous n’ont pas pris la décision de partager le même repas. Vous consulterez le Choul’han Arou’h, Yoré Déa, chapitre 88, paragraphes 2 et 3.

C) Dans le Choul’han Arou’h, Even Ha Ezer, au chapitre 62, le Toureï Zahav, au paragraphe 7 et le Arou’h Ha Choul’han, au paragraphe 138, que vous citez dans votre lettre, il est précisé que l’obligation des sept bénédictions est conditionnée par le fait que le repas est pris pour la joie des mariés.

On peut donc considérer que l’idée qu’ont d’emblée les invités, c’est-à-dire la volonté de dire la bénédiction à la fin du repas sans les sept bénédictions du mariage, si la soirée se prolonge, supprime la participation fixe à la joie des mariés.

En pareil cas, il n’y a pas lieu de dire les sept bénédictions. C’est une évidence.