Lettre n° 4851

Par la grâce de D.ieu,
18 Mar ‘Hechvan 5717,
Brooklyn,

Je vous bénis et vous salue(1),

Je fais réponse à votre lettre du 11 Mar ‘Hechvan, dans laquelle vous me décrivez le fil des événements, s’agissant de votre union et des rapports qui se sont instaurés entre vous(2). Au cours de vos discussions, vous avez décidé de vous adresser à la haute cour de justice afin de… Vous concluez en affirmant que vous luttez actuellement contre lui et contre toute la famille.

Il est, bien entendu, difficile de formuler un avis sur la base des arguments d’une seule partie. En effet, une règle générale a été énoncée, s’appliquant à chacun et à chacune, y compris à la personne la plus parfaite, selon laquelle : “ Un homme est proche de lui-même ”(3).

Vous avez pris la décision de vous adresser à la haute cour, c’est-à-dire, j’en suis convaincu, à des Rabbanim compétents et expérimentés. Ainsi, les deux parties pourront présenter leurs arguments et entendre l’avis d’hommes qui sont réellement objectifs.

Pour autant, je m’empresse de formuler, à propos de votre lettre, les remarques suivantes :

A) Vous dites que vous luttez contre lui et contre toute la famille, mais l’on peut penser que vous vous battez également contre vous-même. En effet, la vie de famille est indispensable. Chaque pas hâtif, non judicieux, a un effet négatif sur les deux côtés et, bien souvent, encore plus clairement sur celui qui en a pris l’initiative que sur l’autre partie.

Bien entendu, je n’émets aucun avis sur le problème posé et sur la manière de le résoudre car, comme je l’ai dit, je n’ai entendu les arguments que d’une seule partie. Je veux simplement vous faire part de mon soucis, car il semble que vous vous efforciez d’envenimer les relations, afin d’obtenir que la clarification et la décision finale interviennent au plus vite. Or, en pareil cas, une solution rapide, bien souvent, n’est pas la meilleure et la plus efficace.

B) Un autre point est peut-être même encore plus important. Vous me dites que vous vous présentez devant le tribunal afin d’obtenir le divorce, ce qui veut dire que vous n’envisagez pas d’autre solution. Or, vous reconnaîtrez que celui qui n’est pas impliqué peut émettre un avis beaucoup plus objectif que ceux qui sont directement concernés.

Il n’est donc pas juste de se présenter devant le tribunal en considérant que la décision finale est acquise, avant même de l’avoir interrogé, à ce sujet.

C) Je suis surpris par la description que vous faites de vos actions et du comportement que vous avez adopté. Vous êtes pratiquante et vous avez reçu une éducation religieuse. Vous tenez, en l’occurrence, un raisonnement religieux, alors que votre attitude va à l’encontre de tout cela et que vous vous fixez comme objectif d’interrompre vos relations(4).

Il est sûrement inutile de vous rappeler qu’un comportement conforme à la volonté de notre Torah, Torah de vie ne peut pas faire l’objet d’un commerce et ne peut être utilisé pour exercer des pressions. Un tel comportement a une valeur intrinsèque et un rôle fondamental dans les relations entre l’homme et le Créateur, Qui le dirige.

En adoptant une attitude conforme aux enseignement de Celui Qui donne la Torah, on obtient Ses bénédictions, lesquelles comprennent également un raisonnement juste, une bonne compréhension, une évaluation exacte de la situation à laquelle on est confronté. On peut alors prendre les décisions qui s’imposent et connaître le bonheur véritable.

Nous disons, trois fois par jour, dans la prière, que le début de l’expression des besoins, par les hommes, est : “ Accorde-nous la sagesse, l’entendement et la connaissance ”. Or, d’une formulation positive, on peut déduire celle qui est négative, ce qui veut dire, en l’occurrence, que l’attitude opposée à cela affaiblit la relation entre l’homme et son Créateur, contredit tout ce qui vient d’être dit, ôte ce qui est essentiel et vital à toute époque, en particulier lorsque l’on doit résoudre des questions compliquées et essentielles.

Je vous adresse la présente en express, avant même de répondre aux courriers que j’ai reçus avant le vôtre, dans l’espoir que ces quelques lignes, peu nombreuses eu égard à l’importance du sujet, vous conduiront à méditer encore une fois, sur la base de ces trois points et à revoir votre position.

Avant tout, vous adopterez un comportement conforme aux enseignements de notre Torah, Torah de vie. J’aimerais que vous me confirmiez que cet espoir est effectivement fondé.

Avec ma bénédiction pour que D.ieu, accordant Sa Providence à chacun et à chacune, vous conduise sur la bonne voie, celle du bien véritable,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,

Notes

(1) Cette lettre est adressée à une jeune femme.
(2) Entre cette jeune femme et son mari, dont elle désire obtenir le divorce.
(3) Il n’est pas objectif pour ce qui le concerne personnellement.
(4) De divorcer.