Lettre n° 4841

Par la grâce de D.ieu,
17 Mar ‘Hechvan 5717,
Brooklyn,

Je vous bénis et vous salue,

Je fais réponse à votre lettre du 25 Tichri, dans laquelle vous me dites que l’on vous demandera peut-être d’enseigner, dans votre classe, des livres qui vont à l’encontre de la Torah et de ses Mitsvot. Toutefois, certains avancent que, si cet enseignement était donné par d’autres personnes, celles-ci ne rejetteraient pas totalement les opinions de ces auteurs, mais les privilégieraient. Si vous dispensez vous-même cet enseignement, en revanche, cet inconvénient deviendra un avantage.

L’expérience montre que, quand on transmet une idée nouvelle à un jeune homme ou à une jeune fille, pour essayer ensuite de la condamner, on peut être certain que cette idée nouvelle lui restera acquise. En revanche, il n’est pas du tout certain que la condamnation et le rejet seront retenus.

Les élèves accepteront donc pleinement cette idée, d’autant que le camp opposé avancera une preuve très forte, qui sera la suivante. Si ces propos et ces livres sont à écarter, pourquoi sont-ils enseignés à l’école, par un homme ou une femme orthodoxe, en l’occurrence le professeur ?

On a déjà entendu de tels arguments. Ceux qui les ont acceptés en ont subi le tort et l’on peut réellement se demander s’il en a découlé un quelconque avantage. Bien évidemment, à ceci s’ajoute ce que diront les personnes qui assistent à cela, sans s’intéresser aux méthodes d’enseignement et aux conclusions des professeurs. Celles-là se renseigneront uniquement sur le programme et, voyant que tel livre y figure et qu’il est enseigné par quelqu’un qui craint la Parole de D.ieu et Sa Torah, elles en déduiront qu’un tel ouvrage est parfaitement acceptable. C’est une évidence.

Vous n’évoquez pas du tout votre situation et, à n’en pas douter, tout va donc pour le mieux. Puisse D.ieu faire que vous m’annonciez uniquement le bien, toujours et tous les jours, de vous-même et de tous ceux que vous citez.

Bien entendu, même si l’on fait abstraction de toutes les raisons qui viennent d’être citées, de nombreuses autorités rabbiniques interdisent un tel enseignement, tout comme un aliment interdit le reste également s’il est absorbé dans l’idée d’être vomi par la suite.

Avec ma bénédiction,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,