Lettre n° 4805

Par la grâce de D.ieu,
3 Mar ‘Hechvan 5717,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre de ce mercredi, dans laquelle vous m’interrogez sur la coutume positive de nombreux Juifs, permettant au plus grand nombre d’accomplir la Mitsva des quatre espèces(1). Comme le disent nos Sages, dans le Midrash Vaykra Rabba, chapitre 30, c’est ainsi l’indice que nous avons emporté la victoire(2), pour une bonne et douce année, dans tous les domaines.

Vous dites que, dans la rue, parmi les nombreux passants, on peut suspecter la présence, à portée de vue, d’une femme dont l’habillement ne répond pas aux critères de la pudeur. De la sorte, on transgresse un Commandement de la Torah quand on prononce une bénédiction. Or, la bénédiction et la prise des quatre espèces, y compris les autres jours(3), est uniquement instaurée par les Sages(4).

Bien entendu, j’ai été particulièrement surpris par cette question. Il faudrait donc supprimer définitivement une disposition des Sages, parce que celui qui dit la bénédiction pourrait peut-être se trouver face à ce que vous décrivez ? Nous ne développerons pas ici le détail des lois montrant que tout cela est permis, quitte à fermer les yeux ou, a fortiori, à tourner la tête.

Les références, dans les derniers Sages, sont citées et expliquées dans le Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, au chapitre 75. Vous verrez également les responsa du Tséma’h Tsédek, partie Even Ha Ezer, chapitre 139, la porte des additifs, chapitre 45 et ses commentaires du Talmud, traité Bera’hot, chapitre 3.

Heureux est le sort de ceux qui mettent cette Mitsva à la disposition du plus grand nombre. Vous connaissez l’explication que développent nos Sages, à propos des allusions qu’elle introduit. En effet, ces quatre espèces décrivent l’ensemble du peuple juif, sans exception. Or, tout comme il n’est pas possible d’accomplir la Mitsva sans l’Ethrog, qui a un goût et une odeur(5), il est tout aussi impossible de le faire sans la branche de saule, qui n’a ni goût, ni odeur(6).

Avec ma bénédiction,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,

Notes

(1) Pendant la fête de Soukkot.
(2) Dans le jugement de Roch Hachana et de Yom Kippour.
(3) Que le premier, puisque la Torah fixe une Mitsva de prendre les quatre espèces uniquement en ce premier jour.
(4) Dès lors, pourquoi transgresser un Commandement de la Torah afin d’accomplir une disposition des Sages ?
(5) Faisant allusion à la connaissance de la Torah et à la pratique des Mitsvot, c’est-à-dire aux Juifs possédant l’un et l’autre.
(6) Faisant allusion à ceux qui ne connaissent pas la Torah et ne pratiquent pas les Mitsvot.