Lettre n° 4739

Par la grâce de D.ieu,
Jours de Seli’hot 5716,
Brooklyn, New York,

Aux fils et filles d’Israël,
partout où ils se trouvent,
que D.ieu leur accorde longue vie,

Je vous salue largement et vous bénis,

Nous nous approchons de la fin de cette année et, au seuil de la nouvelle, chaque homme consciencieux établit le bilan de l’année qui s’est écoulée et, sur cette base, il prend de bonnes résolutions pour la nouvelle année.

Pour que ce bilan et ces résolutions soient exactes, il ne doit pas surévaluer ses qualités et ses accomplissements. Mais, parallèlement, il ne lui faut pas non plus exagérer ses défauts et ses échecs.

En effet, un état d’esprit de découragement, pire encore de renoncement, ce qu’à D.ieu ne plaise, est un des éléments qui affaiblissent la capacité de s’améliorer.

Néanmoins, même si l’on n’exagère pas ses défauts, même si l’on établit un juste bilan, il reste encore possible de mettre largement en évidence toute l’importance de son aspect négatif, étranger au domaine du bien, parfois même au-delà de l’aspect positif et bon.

Toutefois, même en pareil cas, on ne doit pas laisser s’installer le sentiment de renoncement.

Car, avec le profond regret du passé et la ferme résolution pour l’avenir que suscite le bilan moral, on doit aussi avoir la conscience permanente que ce qui est bon et saint, d’après la définition que donne notre Torah, Torah de vie, de ces notions, est éternel et immuable.

En effet, tout ceci(1) émane de l’âme, de la parcelle de Divinité que l’homme porte en lui.

A l’opposé les accomplissements qui ne sont pas bons, ceux qui sont négatifs, sont liés à l’âme animale, à la partie animale de la personnalité humaine et au mauvais penchant, desquelles ils émanent. Ils sont, par nature, limités. Ils peuvent donc être supprimés et annulés.

Le mal, les actions qui ne sont pas bonnes, sont donc uniquement passagères(2). Une Techouva sincère et véritable permet de les rectifier et de les racheter.

Ce qui vient d’être dit doit susciter, chez chaque Juif, quel que soit le bilan qu’il a établi de l’année passée, un encouragement, un immense espoir en le futur.

Chacun saura, en effet, que ses bonnes actions de l’année passée sont éternelles, qu’elles ont effectivement illuminé sa vie, sa famille et tout le peuple d’Israël. En effet, tous les Juifs sont dépendants les uns des autres. Ils ne forment qu’une seule et même entité.

On peut également en déduire que, si certaines évolutions semblent, parfois, aller dans le sens de la chute, si tous n’augmentent pas leur sagesse et leur piété, le bien, dans le monde, ne s’en renforce pas moins, en réalité, dans la dimension profonde, chaque année, chaque jour, à chaque instant.

De fait, chaque instant peut apporter des accomplissements positifs.

Et, même lorsque ce qui n’est pas bien semble prendre le dessus, il n’y a là qu’une évolution passagère. Au final, il est certain que le bien l’emportera et que ce qui ne l’est pas disparaîtra.

En effet, le Créateur du monde, Qui le dirige, a donné l’assurance que tous accèderaient à la Techouva. D.ieu multiplie le pardon, y compris pour les fautes qui ont été commises maintes fois. Il accepte la Techouva, car “ aucun d’entre nous ne sera repoussé ”.

Chacun peut faire en sorte qu’il en soit ainsi, obtenir que l’année prochaine lui apporte un bilan positif de ses actions, en s’y engageant de cette façon. D.ieu souhaite la Techouva et Il viendra donc en aide, pour tout cela.

La ferme résolution d’agir en ce sens renforce la certitude que nous aurons une bonne et douce année.

Avec ma bénédiction afin que vous soyez inscrits et scellés pour une bonne année,

Mena’hem Schneerson,

Notes

(1) Ce qui est bon et saint.
(2) Devant, tôt ou tard, disparaître.