Lettre n° 4660
Par la grâce de D.ieu,
26 Mena’hem Av 5716,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 25 Tamouz, dans laquelle vous me faites part, encore une fois(1), de ce que vous avez découvert dans un certain livre(2). Or, je suis surpris que vous ayez un doute à propos de ce qui y est écrit, alors que ceci(3) va à l’encontre de la foi des enfants d’Israël, de leur foi pure et qu’on y trouve même des expressions effroyables, à propos des paroles de nos Sages, c’est-à-dire de la Loi Orale.
L’auteur s’appuie sur ce qu’il a trouvé dans des livres de Kabbala, mais il n’en a pas compris le sens. Il en a interprété les mots au sens littéral, comme si les expressions “ la main de D.ieu ” ou “ l’œil de D.ieu ” devaient être prises comme telles, ce qu’à D.ieu ne plaise. D.ieu aurait donc une main, comme un homme, un œil, comme un homme !
Cet auteur appartient à la catégorie d’hommes à propos de laquelle on émettait des réserves(4) et puisse D.ieu faire qu’il mette en pratique l’enseignement du Baal Chem Tov, à ce propos. Le Tséma’h Tsédek explique tout cela dans son Choréch Mitsvat Ha Tefila, à la fin du paragraphe 2. Il affirme que : “ il ne faut pas étudier les livres de Kabbala, car celui qui ne sait pas donner une forme abstraite à ce qui est exprimé concrètement, devient très grossier, du fait d’une telle étude et il applique des anthropomorphismes à la Divinité ”. Bien plus, cet homme se permet de couper les racines(5) !
J’en donnerai un exemple. Comparez le passage que vous reproduisez dans votre lettre, écrit par cet homme, sur l’un des sept Noms de D.ieu qui ne peuvent être effacés, avec l’affirmation du saint Zohar, tome 1, page 12b, que je cite : “ Et, tu sauras, en ce jour, que l’Eternel est D.ieu : Le nom Elokim doit s’inclure dans le Nom Avaya, afin que l’on sache qu’ils sont un et que rien ne les sépare ”. Le Zohar, tome 2, page 161b dit encore : “ Savoir que l’Eternel est D.ieu : C’est là le principe de toute chose, le secret de la foi, la règle de la Torah, là-haut comme ici-bas ”. Vous consulterez ces textes. Vous verrez aussi le Zohar, tome 3, page 264a et d’autres textes encore.
De même, cet auteur se demande comment il y a pu avoir un jour et une nuit, pendant les trois premiers jours(6). Les Midrachim et les commentateurs traitent abondamment de cette question. La formulation que vous reproduisez est la suivante : “ Certains de nos Sages ont décidé , sans se baser sur un enseignement de la Loi Orale ou de la Tradition, que le Créateur avait alors suscité une certaine lumière, qui éclaira uniquement pendant trois jours ”. Ceci contredit de nombreuses affirmations de nos Sages(7), desquels il est dit que tous leurs enseignements furent d’ores et déjà transmis à Moché sur le mont Sinaï.
De même, vous reproduisez, dans votre lettre, la phrase suivante de cet auteur : “ Selon l’avis de la Torah, la création première du Créateur, à l’origine, fut les lois de la nature ”. Quiconque feuillette les livres du Ari Zal, même s’il est un débutant, se moquera de lui, s’il ne coupait pas les racines, ce qu’à D.ieu ne plaise, en formulant pareille affirmation. Et, si vous reproduisez également, dans votre lettre, le texte du Léchem Chevo Ve A’hlama, vous y verrez également à quel point l’enseignement ésotérique de la Torah va à l’encontre de tout cela.
Vous reproduisez ensuite la phrase suivante : “ Ceux qui prétendent que les trois premiers jours avaient bien vingt quatre heures, au même titre que les nôtres, introduisent une telle idée de leur propre initiative, car celle-ci ne figure pas dans la Tradition de nos Sages ”. Or, ceci est le contraire de ce qu’affirme la Loi Orale(8) !
Notre génération est bien malheureuse ! On consulte un livre rédigé par quelqu’un qui peut dire, d’une explication de nos Sages, qu’elle est “ une idée introduite de leur propre initiative ”, alors que le Choul’han Arou’h établit clairement ce que l’on doit faire à un tel homme et, s’agissant du livre lui-même, puisse D.ieu faire que l’on ait brûlé son manuscrit avant même qu’il ait été imprimé.
Vous reproduisez, par la suite, l’idée suivante. La Torah commence le compte des jours à partir du moment où fut énoncée l’Injonction : “ Que la lumière soit ”. Pourtant, avant cela, la terre existait déjà. Mais, elle était désolation et chaos, obscurité, vents et eau. La Torah ne ferait donc aucune référence à cette partie de la création. Or, vous connaissez, à ce propos, la conception des Caraïtes, qui rejettent totalement la Loi Orale. De fait, dans celle-ci, en effet, il est dit(9) que les cieux et la terre, la lumière et l’obscurité furent créés le premier jour. Selon, notre foi, la loi Orale est effectivement partie intégrante de la Torah.
Il est une circonstance atténuante que l’on peut accorder à l’auteur de ce livre. Peut-être n’a-t-il pas été traduit avec précision. En revanche, s’il s’avère que la traduction a été précise, il a déjà été dit plus haut que ce livre doit être brûlé, conformément à la Hala’ha énoncée par le Choul’han Arou’h.
A ce propos, vous reproduisez également l’avis des scientifiques tel qu’il est cité par cet auteur. Il semble que celui-ci ne comprenne pas non plus les ouvrages scientifiques. Il s’en tient aux expressions que l’on trouve dans les livres destinés aux débutants. En effet, celui qui connaît les prémices de la science et ses conclusions les plus récentes sait que celles-ci ne contredisent nullement le fait que les six jours de la création soient, chacun, de vingt quatre heures, comme l’affirme la Torah.
Bien plus, les scientifiques disent que, non seulement, à l’heure actuelle, il est impossible de contredire ce principe, mais bien plus, on ne pourra pas non plus le faire, à l’avenir. J’ai longuement expliqué tout cela, par ailleurs(10).
Il découle de ce qui vient d’être dit, si vous voulez mon avis, que vous ne devez pas conserver ce livre près de vous. Et, vous mettrez également les autres en garde, à ce sujet.
Avec ma bénédiction
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
Notes
(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°4409.
(2) Il s’agit du Maassé Béréchit, publié à New York, en 5687-1927.
(3) Le contenu de ce livre.
(4) Celle qui interprète les anthropomorphismes de la Kabbala au sens littéral.
(5) De renier sa foi.
(6) De la création, puisque le soleil et la lune n’étaient pas encore à leur place.
(7) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir le traité ‘Haguiga 12a, le Midrach Béréchit Rabba, chapitre 3, paragraphe 6 et d’autres textes encore. ”
(8) Le Rabbi note, en bas de page : “ Midrach Vaykra Rabba, début du chapitre 29, Pirkeï de Rabbi Eliézer, début du chapitre 8 et d’autres textes encore. ”
(9) Le Rabbi note, en bas de page : “ traité ‘Haguiga 12a, Pirkeï de Rabbi Eliézer, chapitre 3 et d’autres textes encore. Zohar ‘Hadach, page 5b, Midrach Chemot Rabba, chapitre 47, paragraphe 5. ”
(10) Il s’agit de la lettre n°4414.
26 Mena’hem Av 5716,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 25 Tamouz, dans laquelle vous me faites part, encore une fois(1), de ce que vous avez découvert dans un certain livre(2). Or, je suis surpris que vous ayez un doute à propos de ce qui y est écrit, alors que ceci(3) va à l’encontre de la foi des enfants d’Israël, de leur foi pure et qu’on y trouve même des expressions effroyables, à propos des paroles de nos Sages, c’est-à-dire de la Loi Orale.
L’auteur s’appuie sur ce qu’il a trouvé dans des livres de Kabbala, mais il n’en a pas compris le sens. Il en a interprété les mots au sens littéral, comme si les expressions “ la main de D.ieu ” ou “ l’œil de D.ieu ” devaient être prises comme telles, ce qu’à D.ieu ne plaise. D.ieu aurait donc une main, comme un homme, un œil, comme un homme !
Cet auteur appartient à la catégorie d’hommes à propos de laquelle on émettait des réserves(4) et puisse D.ieu faire qu’il mette en pratique l’enseignement du Baal Chem Tov, à ce propos. Le Tséma’h Tsédek explique tout cela dans son Choréch Mitsvat Ha Tefila, à la fin du paragraphe 2. Il affirme que : “ il ne faut pas étudier les livres de Kabbala, car celui qui ne sait pas donner une forme abstraite à ce qui est exprimé concrètement, devient très grossier, du fait d’une telle étude et il applique des anthropomorphismes à la Divinité ”. Bien plus, cet homme se permet de couper les racines(5) !
J’en donnerai un exemple. Comparez le passage que vous reproduisez dans votre lettre, écrit par cet homme, sur l’un des sept Noms de D.ieu qui ne peuvent être effacés, avec l’affirmation du saint Zohar, tome 1, page 12b, que je cite : “ Et, tu sauras, en ce jour, que l’Eternel est D.ieu : Le nom Elokim doit s’inclure dans le Nom Avaya, afin que l’on sache qu’ils sont un et que rien ne les sépare ”. Le Zohar, tome 2, page 161b dit encore : “ Savoir que l’Eternel est D.ieu : C’est là le principe de toute chose, le secret de la foi, la règle de la Torah, là-haut comme ici-bas ”. Vous consulterez ces textes. Vous verrez aussi le Zohar, tome 3, page 264a et d’autres textes encore.
De même, cet auteur se demande comment il y a pu avoir un jour et une nuit, pendant les trois premiers jours(6). Les Midrachim et les commentateurs traitent abondamment de cette question. La formulation que vous reproduisez est la suivante : “ Certains de nos Sages ont décidé , sans se baser sur un enseignement de la Loi Orale ou de la Tradition, que le Créateur avait alors suscité une certaine lumière, qui éclaira uniquement pendant trois jours ”. Ceci contredit de nombreuses affirmations de nos Sages(7), desquels il est dit que tous leurs enseignements furent d’ores et déjà transmis à Moché sur le mont Sinaï.
De même, vous reproduisez, dans votre lettre, la phrase suivante de cet auteur : “ Selon l’avis de la Torah, la création première du Créateur, à l’origine, fut les lois de la nature ”. Quiconque feuillette les livres du Ari Zal, même s’il est un débutant, se moquera de lui, s’il ne coupait pas les racines, ce qu’à D.ieu ne plaise, en formulant pareille affirmation. Et, si vous reproduisez également, dans votre lettre, le texte du Léchem Chevo Ve A’hlama, vous y verrez également à quel point l’enseignement ésotérique de la Torah va à l’encontre de tout cela.
Vous reproduisez ensuite la phrase suivante : “ Ceux qui prétendent que les trois premiers jours avaient bien vingt quatre heures, au même titre que les nôtres, introduisent une telle idée de leur propre initiative, car celle-ci ne figure pas dans la Tradition de nos Sages ”. Or, ceci est le contraire de ce qu’affirme la Loi Orale(8) !
Notre génération est bien malheureuse ! On consulte un livre rédigé par quelqu’un qui peut dire, d’une explication de nos Sages, qu’elle est “ une idée introduite de leur propre initiative ”, alors que le Choul’han Arou’h établit clairement ce que l’on doit faire à un tel homme et, s’agissant du livre lui-même, puisse D.ieu faire que l’on ait brûlé son manuscrit avant même qu’il ait été imprimé.
Vous reproduisez, par la suite, l’idée suivante. La Torah commence le compte des jours à partir du moment où fut énoncée l’Injonction : “ Que la lumière soit ”. Pourtant, avant cela, la terre existait déjà. Mais, elle était désolation et chaos, obscurité, vents et eau. La Torah ne ferait donc aucune référence à cette partie de la création. Or, vous connaissez, à ce propos, la conception des Caraïtes, qui rejettent totalement la Loi Orale. De fait, dans celle-ci, en effet, il est dit(9) que les cieux et la terre, la lumière et l’obscurité furent créés le premier jour. Selon, notre foi, la loi Orale est effectivement partie intégrante de la Torah.
Il est une circonstance atténuante que l’on peut accorder à l’auteur de ce livre. Peut-être n’a-t-il pas été traduit avec précision. En revanche, s’il s’avère que la traduction a été précise, il a déjà été dit plus haut que ce livre doit être brûlé, conformément à la Hala’ha énoncée par le Choul’han Arou’h.
A ce propos, vous reproduisez également l’avis des scientifiques tel qu’il est cité par cet auteur. Il semble que celui-ci ne comprenne pas non plus les ouvrages scientifiques. Il s’en tient aux expressions que l’on trouve dans les livres destinés aux débutants. En effet, celui qui connaît les prémices de la science et ses conclusions les plus récentes sait que celles-ci ne contredisent nullement le fait que les six jours de la création soient, chacun, de vingt quatre heures, comme l’affirme la Torah.
Bien plus, les scientifiques disent que, non seulement, à l’heure actuelle, il est impossible de contredire ce principe, mais bien plus, on ne pourra pas non plus le faire, à l’avenir. J’ai longuement expliqué tout cela, par ailleurs(10).
Il découle de ce qui vient d’être dit, si vous voulez mon avis, que vous ne devez pas conserver ce livre près de vous. Et, vous mettrez également les autres en garde, à ce sujet.
Avec ma bénédiction
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
Notes
(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°4409.
(2) Il s’agit du Maassé Béréchit, publié à New York, en 5687-1927.
(3) Le contenu de ce livre.
(4) Celle qui interprète les anthropomorphismes de la Kabbala au sens littéral.
(5) De renier sa foi.
(6) De la création, puisque le soleil et la lune n’étaient pas encore à leur place.
(7) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir le traité ‘Haguiga 12a, le Midrach Béréchit Rabba, chapitre 3, paragraphe 6 et d’autres textes encore. ”
(8) Le Rabbi note, en bas de page : “ Midrach Vaykra Rabba, début du chapitre 29, Pirkeï de Rabbi Eliézer, début du chapitre 8 et d’autres textes encore. ”
(9) Le Rabbi note, en bas de page : “ traité ‘Haguiga 12a, Pirkeï de Rabbi Eliézer, chapitre 3 et d’autres textes encore. Zohar ‘Hadach, page 5b, Midrach Chemot Rabba, chapitre 47, paragraphe 5. ”
(10) Il s’agit de la lettre n°4414.