Lettre n° 4596
Par la grâce de D.ieu,
4 Mena’hem Av 5716,
Brooklyn, New York,
A l’attention du distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se
consacre aux besoins communautaires, le Rav C. Z.(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je viens de recevoir votre lettre du 25 Tamouz. Vous ne m’indiquez pas d’autre adresse et je présume donc que vous passerez encore quelques temps à Paris. C’est donc à cet endroit que je vous adresse la présente.
S’agissant du contenu de votre lettre, la question des bateaux(2), vous connaissez sans doute la succession des événements et leur développement, puisque vous êtes en relation avec le bureau de Terre Sainte. Comme toutes les interrogations et les difficultés liées à Erets Israël, ce problème ne se limite pas à la question proprement dite qui est posée. Il a une portée beaucoup plus large et il est le reflet de la relation avec notre Torah et ses Mitsvot.
Tout cela est particulièrement ressenti dans la rue juive, aux Etats-Unis, en particulier par les jeunes, qui ne perçoivent pas toute la finesse du problème. Ceux-ci reçoivent des nouvelles de leurs amis et de leurs connaissances, qui ont voyagé sur ces bateaux, connaissent le comportement de l’équipage, quand il est en fonction et quand il est au repos. A leurs yeux, cette question reçoit une acuité particulière et elle est intimement liée à la relation qui existe entre la Terre Sainte et notre Torah, notre foi.
Bien plus, vous savez que les propriétaires de ces bateaux sont juifs, que les bateaux eux-mêmes sont israéliens. Les jeunes se demandent donc si la population et les dirigeants appartiennent bien à “ la nation de prêtres et le peuple saint ”, ou bien s’ils sont neutres, de sorte que “ chacun fait ce que bon lui semble ” ou encore s’ils se trouvent à l’extrême gauche.
Il semble que le télégramme que je vous ai envoyé par l’intermédiaire du Rav Zevin, à Jérusalem, pensant que vous étiez là-bas, ne vous soit pas parvenu. Je vous en joins donc une copie.
Il est inutile de préciser que je ne suis pas parvenu à la conclusion énoncée dans mon télégramme, c’est-à-dire l’interdiction absolue d’emprunter ces bateaux, selon la manière dont ils voyagent actuellement, à l’issue d’une analyse superficielle. C’est seulement après une profonde analyse et des hésitations sur l’opportunité de mon intervention en la matière, compte tenu, en particulier, de l’honneur dû aux grands rabbins(3), que la situation m’a conduit à exprimer ma position, d’une manière tranchée. De plus, je me suis basé sur mes connaissances en mécanique, comme je l’ai écrit longuement dans mes lettres aux grands Rabbins, auxquels D.ieu accordera longue vie.
La conclusion de cette analyse approfondie est qu’il est impossible de diriger automatiquement un bateau pendant vingt quatre heures. En l’occurrence, il ne servirait à rien de confier certains travaux à des non Juifs, comme le mentionne votre lettre. D’une part, il faut être un expert dans la conduite des bateaux et de nombreuses personnes sont nécessaires pour cela. Il en résulterait un coût immense. Il est évident que les travailleurs et l’équipage de ces bateaux ne peuvent pas être uniquement des non Juifs. Et, même si quelqu’un propose une telle solution, on comprend de quelle manière les hommes de gauche y réagiront.
Il y a, cependant, une manière, relativement simple et facile, de résoudre le problème. Il faut, pendant la durée du Chabbat, ancrer le bateau dans un port. Il y a, en effet, plusieurs ports, sur le chemin, à l’aller comme au retour.
Il faut savoir que, de toute façon, les bateaux ne font pas le voyage sans interruption, pour différentes raisons. Certes, l’immobilisation du bateau, dans un port, pendant toute une journée, a un coût, mais celui-ci reste inférieur à l’embauche d’un second équipage, uniquement pour un jour par semaine. Il est, en outre, largement inférieur à celui du respect du Chabbat dans les champs et dans les usines, en Terre Sainte.
Bien évidemment, j’ai envisagé également la possibilité d’arrêter les bateaux, en pleine mer, pendant le Chabbat. Il est clair que cela ne présente aucun danger, que cela est techniquement possible, mais ce ne serait qu’une réponse partielle à la question du Chabbat, puisqu’on immobiliserait les machines qui font avancer le bateau. Le problème ne sera pas entièrement réglé pour autant, car, même si l’on se conforme aux instructions et que l’on éteint ces machines, plusieurs autres continueront à fonctionner, celles qui émettent et reçoivent des télégrammes, règlent l’air conditionné et le vent, mesurent le mouvement des autres bateaux. En effet, toutes sont nécessaires quand le bateau se trouve en pleine mer. De même, il y a des machines qui transmettent les instructions d’une partie du bateau à une autre. D’autres assurent le service aux voyageurs et il y en a encore d’autres. Par ailleurs, on note des informations dans des carnets, conçus à cet effet. Conformément aux usages internationaux, on le fait chaque jour que le bateau passe en mer.
De plus, cette situation peut être comparée à une absence de repos(4) car, pour notre peine et pour notre douleur, l’équipage n’écoute pas du tout les instructions qui lui sont données, en la matière, non seulement pour ce qui concerne chacun, à titre personnel, mais aussi pour ce qui touche l’ensemble du bateau et qui est public, comme en attestent des centaines de témoins qui ont emprunté ces bateaux. Cela a même été diffusé par la presse.
Je suis convaincu que la remarque suivante est inutile, pour quelqu’un comme vous. Je l’inclus ici, néanmoins, afin d’être complet.
Certains disent que l’amour du prochain et la nécessité de soutenir nos frères, les enfants d’Israël, en tout endroit où ils se trouvent et, a fortiori, en Terre Sainte, “ pays vers lequel toujours sont tournés les yeux de D.ieu, du début de l’année à la fin de l’année ”, font que l’on doit s’efforcer, dans toute la mesure du possible, de multiplier les recettes financières. De cette façon, en effet, on vient en aide à nos frères, les enfants d’Israël qui se trouvent en notre Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie.
Ceux qui avancent un tel argument ne savent sans doute pas qu’il est aussi celui des personnes revendiquant que l’on travaille, pendant le Chabbat, dans toutes les usines et les champs d’Erets Israël. Et, de la sorte, les gains seront beaucoup plus importants que par ces bateaux.
Je leur ai répondu(5) en citant une parole bien connue de mon beau-père, le Rabbi. Il y a de nombreuses années, on lui posa une question, en la formulant par l’image suivante. Lorsque l’on éteint un incendie, on ne se demande pas si l’eau est potable. On se sert également des eaux d’égout. Mon beau-père, le Rabbi répondit que c’était effectivement le cas. Il fit cependant remarquer que, si l’on veut éteindre cet incendie avec du pétrole ou de l’essence, sous prétexte qu’il s’agit aussi d’un liquide, non seulement on n’obtient pas le résultat escompté, mais, bien plus, on provoque un désastre.
Il en est de même lorsque l’on veut aider un Juif et, a fortiori, plusieurs Juifs, d’une manière qui est interdite par notre Torah, Torah de vie. Dès lors, il ne s’agit plus d’aide, mais bien d’un tort, d’une catastrophe.
En effet, nous nous en tenons à ce que nous dit la Torah. Non seulement, en transgressant le Chabbat, on ne renforce pas et l’on ne construit pas, mais, bien au contraire, les hommes se déciment, les chemins se détruisent, comme l’affirme le traité Chabbat 33a. Plus encore, nos Sages enseignent aussi, au traité Chabbat 119b, que “ Jérusalem fut détruite uniquement parce que l’on y transgressa le Chabbat ”.
Quiconque a foi en D.ieu et en Sa Torah veut que se perpétue Erets Israël. Il se lamente et souffre de sa destruction. Bien évidemment, il ne souhaitera pas la renforcer en agissant de la sorte.
Certains luttent énergiquement contre la vente de viande de porc(6) en Terre Sainte, bien que cette abomination se fasse en public, sans ruser, sans exercer des pressions, par des personnes agissant à titre personnel, sans qu’une telle pratique soit présentée comme permise.
A l’opposé, s’agissant de ces bateaux, la plupart des voyageurs n’ont pas conscience de transgresser une Interdiction, aussi bizarre que cela puisse paraître. Ils savent que le voyage en bateau(7), de façon générale, est permis, surtout s’il commence au moins trois jours avant le Chabbat. Et, ils ne pensent même pas que de tels bateaux ne voyagent pas du tout dans les mêmes conditions que celles qui sont décrites par le Talmud, les premiers et même les derniers Sages.
Ces bateaux portent le nom de tout le peuple d’Israël. Et, vous savez sans doute ce qui se passe, à leur bord. Or, précisément dans ce domaine, on ne veut pas connaître l’avis du Choul’han Arou’h. Bien plus, on exerce des précisions, on menace. Il est difficile d’en dire plus, car tout cela est douloureux.
Le nom a une importance. En l’occurrence, une partie de la Alya porte le vôtre. Vous ferez donc usage de votre influence et de vos possibilités, qui sont bien plus étendues que ce que vous imaginez, pour préserver des centaines, des milliers de nos frères, les enfants d’Israël, de la transgression du Chabbat, conformément à ce qui vient d’être dit. Puissiez-vous avoir la mérite de mettre en pratique la Volonté de D.ieu.
Puisse D.ieu faire que, de votre vivant et du nôtre, s’accomplisse, d’une manière effective, la troisième affirmation de nos Sages, mentionnée dans le Yerouchalmi, traité Taanit, chapitre 1, fin du paragraphe 1, selon laquelle “ si les Juifs respectent un Chabbat de la manière qui convient, le fils de David(8) viendra immédiatement ”. A ceci, le Midrach Chemot Rabba, à la fin du chapitre 28, ajoute : “ Pourquoi cela ? Parce que celui-ci est considéré comme l’ensemble des Mitsvot ”.
Avec mes respects, ma bénédiction et dans l’attente de vos bonnes nouvelles,
Le Talmud Babli, traité Chabbat 118b dit : “ deux Chabbats de la manière qui convient(9) ”. Mais, il ne contredit pas le Yerouchalmi, traité Taanit, précédemment cité, comme l’explique l’Admour Hazaken, dans son Likouteï Torah, à la Parchat Behar, au début du discours intitulé “ Vous respecterez Mes Chabbats ”. Vous consulterez ce texte.
Notes
(1) Le Rav Chlomo Zalman Shargay. Le texte de cette lettre a, par la suite, été revu et corrigé par le Rabbi. C’est la version corrigée qui est présentée ici. Voir également, à ce sujet, la lettre n°4555. Voir, à propos du Rav Shargay, la lettre n°4531.
(2) Conduits par des Juifs et voyageant également pendant le Chabbat.
(3) Aux deux grands rabbins d’Israël, achkénaze et séfarade.
(4) Du Chabbat.
(5) Voir la lettre n°4535.
(6) Textuellement “ la viande de l’autre chose ”.
(7) Conduit par un équipage non juif.
(8) Le Machia’h.
(9) Et, non un, comme le dit le Yerouchalmi.
4 Mena’hem Av 5716,
Brooklyn, New York,
A l’attention du distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se
consacre aux besoins communautaires, le Rav C. Z.(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je viens de recevoir votre lettre du 25 Tamouz. Vous ne m’indiquez pas d’autre adresse et je présume donc que vous passerez encore quelques temps à Paris. C’est donc à cet endroit que je vous adresse la présente.
S’agissant du contenu de votre lettre, la question des bateaux(2), vous connaissez sans doute la succession des événements et leur développement, puisque vous êtes en relation avec le bureau de Terre Sainte. Comme toutes les interrogations et les difficultés liées à Erets Israël, ce problème ne se limite pas à la question proprement dite qui est posée. Il a une portée beaucoup plus large et il est le reflet de la relation avec notre Torah et ses Mitsvot.
Tout cela est particulièrement ressenti dans la rue juive, aux Etats-Unis, en particulier par les jeunes, qui ne perçoivent pas toute la finesse du problème. Ceux-ci reçoivent des nouvelles de leurs amis et de leurs connaissances, qui ont voyagé sur ces bateaux, connaissent le comportement de l’équipage, quand il est en fonction et quand il est au repos. A leurs yeux, cette question reçoit une acuité particulière et elle est intimement liée à la relation qui existe entre la Terre Sainte et notre Torah, notre foi.
Bien plus, vous savez que les propriétaires de ces bateaux sont juifs, que les bateaux eux-mêmes sont israéliens. Les jeunes se demandent donc si la population et les dirigeants appartiennent bien à “ la nation de prêtres et le peuple saint ”, ou bien s’ils sont neutres, de sorte que “ chacun fait ce que bon lui semble ” ou encore s’ils se trouvent à l’extrême gauche.
Il semble que le télégramme que je vous ai envoyé par l’intermédiaire du Rav Zevin, à Jérusalem, pensant que vous étiez là-bas, ne vous soit pas parvenu. Je vous en joins donc une copie.
Il est inutile de préciser que je ne suis pas parvenu à la conclusion énoncée dans mon télégramme, c’est-à-dire l’interdiction absolue d’emprunter ces bateaux, selon la manière dont ils voyagent actuellement, à l’issue d’une analyse superficielle. C’est seulement après une profonde analyse et des hésitations sur l’opportunité de mon intervention en la matière, compte tenu, en particulier, de l’honneur dû aux grands rabbins(3), que la situation m’a conduit à exprimer ma position, d’une manière tranchée. De plus, je me suis basé sur mes connaissances en mécanique, comme je l’ai écrit longuement dans mes lettres aux grands Rabbins, auxquels D.ieu accordera longue vie.
La conclusion de cette analyse approfondie est qu’il est impossible de diriger automatiquement un bateau pendant vingt quatre heures. En l’occurrence, il ne servirait à rien de confier certains travaux à des non Juifs, comme le mentionne votre lettre. D’une part, il faut être un expert dans la conduite des bateaux et de nombreuses personnes sont nécessaires pour cela. Il en résulterait un coût immense. Il est évident que les travailleurs et l’équipage de ces bateaux ne peuvent pas être uniquement des non Juifs. Et, même si quelqu’un propose une telle solution, on comprend de quelle manière les hommes de gauche y réagiront.
Il y a, cependant, une manière, relativement simple et facile, de résoudre le problème. Il faut, pendant la durée du Chabbat, ancrer le bateau dans un port. Il y a, en effet, plusieurs ports, sur le chemin, à l’aller comme au retour.
Il faut savoir que, de toute façon, les bateaux ne font pas le voyage sans interruption, pour différentes raisons. Certes, l’immobilisation du bateau, dans un port, pendant toute une journée, a un coût, mais celui-ci reste inférieur à l’embauche d’un second équipage, uniquement pour un jour par semaine. Il est, en outre, largement inférieur à celui du respect du Chabbat dans les champs et dans les usines, en Terre Sainte.
Bien évidemment, j’ai envisagé également la possibilité d’arrêter les bateaux, en pleine mer, pendant le Chabbat. Il est clair que cela ne présente aucun danger, que cela est techniquement possible, mais ce ne serait qu’une réponse partielle à la question du Chabbat, puisqu’on immobiliserait les machines qui font avancer le bateau. Le problème ne sera pas entièrement réglé pour autant, car, même si l’on se conforme aux instructions et que l’on éteint ces machines, plusieurs autres continueront à fonctionner, celles qui émettent et reçoivent des télégrammes, règlent l’air conditionné et le vent, mesurent le mouvement des autres bateaux. En effet, toutes sont nécessaires quand le bateau se trouve en pleine mer. De même, il y a des machines qui transmettent les instructions d’une partie du bateau à une autre. D’autres assurent le service aux voyageurs et il y en a encore d’autres. Par ailleurs, on note des informations dans des carnets, conçus à cet effet. Conformément aux usages internationaux, on le fait chaque jour que le bateau passe en mer.
De plus, cette situation peut être comparée à une absence de repos(4) car, pour notre peine et pour notre douleur, l’équipage n’écoute pas du tout les instructions qui lui sont données, en la matière, non seulement pour ce qui concerne chacun, à titre personnel, mais aussi pour ce qui touche l’ensemble du bateau et qui est public, comme en attestent des centaines de témoins qui ont emprunté ces bateaux. Cela a même été diffusé par la presse.
Je suis convaincu que la remarque suivante est inutile, pour quelqu’un comme vous. Je l’inclus ici, néanmoins, afin d’être complet.
Certains disent que l’amour du prochain et la nécessité de soutenir nos frères, les enfants d’Israël, en tout endroit où ils se trouvent et, a fortiori, en Terre Sainte, “ pays vers lequel toujours sont tournés les yeux de D.ieu, du début de l’année à la fin de l’année ”, font que l’on doit s’efforcer, dans toute la mesure du possible, de multiplier les recettes financières. De cette façon, en effet, on vient en aide à nos frères, les enfants d’Israël qui se trouvent en notre Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie.
Ceux qui avancent un tel argument ne savent sans doute pas qu’il est aussi celui des personnes revendiquant que l’on travaille, pendant le Chabbat, dans toutes les usines et les champs d’Erets Israël. Et, de la sorte, les gains seront beaucoup plus importants que par ces bateaux.
Je leur ai répondu(5) en citant une parole bien connue de mon beau-père, le Rabbi. Il y a de nombreuses années, on lui posa une question, en la formulant par l’image suivante. Lorsque l’on éteint un incendie, on ne se demande pas si l’eau est potable. On se sert également des eaux d’égout. Mon beau-père, le Rabbi répondit que c’était effectivement le cas. Il fit cependant remarquer que, si l’on veut éteindre cet incendie avec du pétrole ou de l’essence, sous prétexte qu’il s’agit aussi d’un liquide, non seulement on n’obtient pas le résultat escompté, mais, bien plus, on provoque un désastre.
Il en est de même lorsque l’on veut aider un Juif et, a fortiori, plusieurs Juifs, d’une manière qui est interdite par notre Torah, Torah de vie. Dès lors, il ne s’agit plus d’aide, mais bien d’un tort, d’une catastrophe.
En effet, nous nous en tenons à ce que nous dit la Torah. Non seulement, en transgressant le Chabbat, on ne renforce pas et l’on ne construit pas, mais, bien au contraire, les hommes se déciment, les chemins se détruisent, comme l’affirme le traité Chabbat 33a. Plus encore, nos Sages enseignent aussi, au traité Chabbat 119b, que “ Jérusalem fut détruite uniquement parce que l’on y transgressa le Chabbat ”.
Quiconque a foi en D.ieu et en Sa Torah veut que se perpétue Erets Israël. Il se lamente et souffre de sa destruction. Bien évidemment, il ne souhaitera pas la renforcer en agissant de la sorte.
Certains luttent énergiquement contre la vente de viande de porc(6) en Terre Sainte, bien que cette abomination se fasse en public, sans ruser, sans exercer des pressions, par des personnes agissant à titre personnel, sans qu’une telle pratique soit présentée comme permise.
A l’opposé, s’agissant de ces bateaux, la plupart des voyageurs n’ont pas conscience de transgresser une Interdiction, aussi bizarre que cela puisse paraître. Ils savent que le voyage en bateau(7), de façon générale, est permis, surtout s’il commence au moins trois jours avant le Chabbat. Et, ils ne pensent même pas que de tels bateaux ne voyagent pas du tout dans les mêmes conditions que celles qui sont décrites par le Talmud, les premiers et même les derniers Sages.
Ces bateaux portent le nom de tout le peuple d’Israël. Et, vous savez sans doute ce qui se passe, à leur bord. Or, précisément dans ce domaine, on ne veut pas connaître l’avis du Choul’han Arou’h. Bien plus, on exerce des précisions, on menace. Il est difficile d’en dire plus, car tout cela est douloureux.
Le nom a une importance. En l’occurrence, une partie de la Alya porte le vôtre. Vous ferez donc usage de votre influence et de vos possibilités, qui sont bien plus étendues que ce que vous imaginez, pour préserver des centaines, des milliers de nos frères, les enfants d’Israël, de la transgression du Chabbat, conformément à ce qui vient d’être dit. Puissiez-vous avoir la mérite de mettre en pratique la Volonté de D.ieu.
Puisse D.ieu faire que, de votre vivant et du nôtre, s’accomplisse, d’une manière effective, la troisième affirmation de nos Sages, mentionnée dans le Yerouchalmi, traité Taanit, chapitre 1, fin du paragraphe 1, selon laquelle “ si les Juifs respectent un Chabbat de la manière qui convient, le fils de David(8) viendra immédiatement ”. A ceci, le Midrach Chemot Rabba, à la fin du chapitre 28, ajoute : “ Pourquoi cela ? Parce que celui-ci est considéré comme l’ensemble des Mitsvot ”.
Avec mes respects, ma bénédiction et dans l’attente de vos bonnes nouvelles,
Le Talmud Babli, traité Chabbat 118b dit : “ deux Chabbats de la manière qui convient(9) ”. Mais, il ne contredit pas le Yerouchalmi, traité Taanit, précédemment cité, comme l’explique l’Admour Hazaken, dans son Likouteï Torah, à la Parchat Behar, au début du discours intitulé “ Vous respecterez Mes Chabbats ”. Vous consulterez ce texte.
Notes
(1) Le Rav Chlomo Zalman Shargay. Le texte de cette lettre a, par la suite, été revu et corrigé par le Rabbi. C’est la version corrigée qui est présentée ici. Voir également, à ce sujet, la lettre n°4555. Voir, à propos du Rav Shargay, la lettre n°4531.
(2) Conduits par des Juifs et voyageant également pendant le Chabbat.
(3) Aux deux grands rabbins d’Israël, achkénaze et séfarade.
(4) Du Chabbat.
(5) Voir la lettre n°4535.
(6) Textuellement “ la viande de l’autre chose ”.
(7) Conduit par un équipage non juif.
(8) Le Machia’h.
(9) Et, non un, comme le dit le Yerouchalmi.