Lettre n° 4515

Par la grâce de D.ieu,
8 Tamouz 5716,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

De temps à autre, je demande et j’obtiens de vos nouvelles, par l’intermédiaire de vos enfants. Ils me disent que votre moral n’est pas ce qu’il devrait être et j’en suis surpris.

De façon générale, chacun d’entre nous, s’il considère sa propre vie, également pendant les dernières années, observera les bienfaits de D.ieu, y compris là où il ne les attendait pas. Et, chacun sait ce qu’il en est pour sa propre personne, bien au-delà de ce quelqu’un autre pourrait lui dire. Tout ceci doit conduire l’homme à prendre conscience de la bénédiction divine qu’il a reçue, peut-être même plusieurs fois, sans qu’un effort ne soit nécessaire pour l’obtenir.

Il en résulte que si certains points semblent ne pas être ce qu’il faudrait, il faut, tout d’abord, savoir que l’homme, bien souvent, n’a pas conscience de ce qui est bon pour lui. Il ne peut déterminer si ce qu’il souhaite aura un effet positif ou bien le contraire de cela. Même s’il est convaincu d’avoir parfaitement raison, certain que ce qu’il recherche est bon pour lui, il peut, bien souvient, ne pas le recevoir malgré tout, sans être en mesure d’en déterminer les raisons.

Il en est de même dans le domaine commercial. Un négociant efficace et énergique saura ne pas écouler sa marchandise en un moment qui n’est pas favorable, même s’il pourrait alors réaliser un profit. En effet, il saura prévoir qu’un peut plus tard, ce profit sera beaucoup plus important. Or, il en est de même pour les bienfaits de D.ieu. S’ils tardent, c’est sans doute parce que, un peu après, ils seront beaucoup plus larges.

Ceci s’applique, en particulier, à votre situation. D.ieu vous permet de concevoir une véritable satisfaction de vos enfants, qui est peu fréquente chez les américains. De fait, vous et votre épouse, pouvez, en la matière, en concevoir une satisfaction encore plus grande.

Or, vous n’appréciez pas votre situation et ceci peut malheureusement être interprété comme un manque de reconnaissance de ce que D.ieu fait pour vous. Tout cela est totalement incompréhensible et, d’une certaine façon, fait la preuve de votre ingratitude envers D.ieu.

Il est bien clair que je ne vous écris pas cette lettre pour vous faire de la morale, mais bien pour attirer votre attention sur le fait que, même d’après votre propre raisonnement, le bien dont vous disposez est infiniment plus important que ce que vous considérez comme défavorable, au moins de manière provisoire.

Un commerçant qui établit un bilan ne compte pas chaque élément de manière séparée. Il fait un inventaire et il établit une balance.

Je veux espérer que ces quelques lignes vous permettront de réviser vos calculs. Alors, j’en suis sûr, vous obtiendrez un total favorable.

Que D.ieu vous accorde le mérite, de même qu’à votre épouse, de donner de la Tsédaka et, plus généralement, d’accomplir des Mitsvot, pour de longs jours et de bonnes années, avec beaucoup de satisfaction de vos enfants et de vos petits-enfants.

Avec ma bénédiction,