Lettre n° 4502

Par la grâce de D.ieu,
3 Tamouz 5716,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 26 Sivan, dans laquelle vous me dites que vous souhaitez participer à un cours de ‘Hassidout. Toutefois, l’éloignement vous en empêche.

Je suis surpris que quelqu’un qui a fréquenté la Yechiva puisse écrire pareille affirmation. Le traité Avot, chapitre 5, Michna 14, ne dit-il pas que “ il est quatre catégories(1)… celui qui s’y rend et agit est un ‘Hassid ”. Bien plus, nos Sages émettent l’Injonction suivante : “ Exile-toi dans un endroit de Torah ”.

Puisse D.ieu faire qu’au moins à l’avenir vous participiez à ces cours, de la manière qui convient et que vous rattrapiez ce qui a manqué, de par le passé. Vous consulterez également Iguéret Ha Techouva, de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h, à la fin du chapitre 9, qui dit : “ S’il avait l’habitude de lire une page(2), il en lira deux(3) ”. On peut en déduire la grande obligation incombant à celui qui, auparavant, n’avait pas même l’habitude de lire une seule page.

Vous évoquez le comportement de certains qui ne s’efforcent pas de réciter le Chema Israël et ses bénédictions dans le temps imparti(4). Pour autant, ils lisent le petit Chema Israël(5) à l’heure.

Comme vous le savez, la Michna enseigne que “ l’on commence à prier uniquement avec la tête lourde ”. Le Ora’h ‘Haïm, chapitre 98, paragraphe 2 précise que cette expression fait allusion à la méditation qui convient. Et, le Rambam, lois de la prière, chapitre 4, paragraphes 15 et 16, dit que “ une prière sans ferveur est totalement inutile ”(6). Il est expliqué, par ailleurs, en quoi consiste cette ferveur. Et, ceci ne contredit pas ce qu’explique le Rambam, à la même référence, chapitre 10, paragraphe. Ce point ne sera pas développé ici.

La ferveur est donc essentielle, beaucoup plus que le respect du temps, car, sans elle, la prière “ est totalement inutile ”. Et, vous consulterez ce que dit le Choul’han Arou’h, au chapitre 80.

Vous évoquez également les erreurs de lecture.

Je ne comprends pas votre question. Il est bien clair que ces erreurs ne sont pas souhaitables. Et, si, pour une quelconque raison, on a été habitué à une lecture qui n’est pas conforme aux règles grammaticales, mais que la ferveur de la prière serait remise en cause, si l’on modifiait cette lecture, on se dira que le sens de la prière n’est pas modifié et que la ferveur se renforce, de cette façon. En conséquence, on repoussera l’élément accessoire devant celui qui est essentiel, conformément à ce qui vient d’être dit. Vous consulterez ce que dit le Chir Hachirim Rabba, à propos du verset “ Son fanion provoque mon amour ”(7).

Vous me dites que, selon ce que l’on vous a dit, leur Rav s’exprimait ainsi(8) et ils en font donc de même. Cette explication vous surprend, car vous considérez que l’on devrait respecter les règles grammaticales et ne pas adopter le comportement qui vient d’être exposé.

Je suis étonné par ce que vous écrivez. Vous rapportez ce que l’on vous a dit, alors que la Michna et la Hala’ha établissent clairement la nécessité de s’exprimer dans les termes de son maître. Vous consulterez le traité Edouyot, chapitre 1, Michna 3 et les commentateurs de ce texte. C’est à ce propos que l’on parle de mots supplémentaires et cette affirmation a été consignée dans la Loi Orale, est devenue une partie de notre Torah.

Cela veut bien dire que tout cela a été énoncé à Moché, sur le mont Sinaï, y compris le mot supplémentaire figurant dans cette Michna uniquement pour la raison qui a été dite. Comme vous le savez, le Rambam, dans ses lois de Techouva, chapitre 3, paragraphe 8, parle de “ celui qui considère que toute la Torah vient du ciel, sauf(9)… et l’impie(10) ”.

Plus généralement, vous savez qu’en tout ce qui concerne la Torah et les Mitsvot, il convient de dire : “ Nous ferons et (ensuite) nous comprendrons(11) ” et non de commencer par poser des questions, par rechercher des contradictions.

Sans doute respectez-vous l’immersion rituelle instaurée par Ezra(12). Il serait bon que vous adoptiez, à l’avenir, les trois études qui concernent chacun, instaurées par mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Celles-ci portent sur le ‘Houmach, les Tehilim, le Tanya et sont bien connues.

D.ieu fasse que vous m’annonciez de bonnes nouvelles de tout cela.

Avec ma bénédiction,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,

Notes

(1) De personnes se rendant à la maison d’étude.
(2) Avant de commettre la faute.
(3) Après la Techouva.
(4) Car leur ferveur les conduit à allonger leur prière.
(5) Dès le lever, avant la prière.
(6) Voir, à ce sujet, les lettres n°2251 et 2588.
(7) Qui en propose une autre lecture, remplaçant Diglo, son fanion, par Dilougo, ses sauts de lecture, ceux-ci provoquant donc l’amour de D.ieu.
(8) Avec des erreurs de prononciation.
(9) Un seul mot y figurant.
(10) Etablissant ainsi un parallèle entre l’un et l’autre.
(11) D’agir par soumission.
(12) Après chaque relation conjugale et, plus généralement, chaque jour.