Lettre n° 4493

Par la grâce de D.ieu,
1er Tamouz 5716,
Brooklyn,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav Morde’haï(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 20 Sivan, dans laquelle vous évoquez le fait de s’envelopper du grand Talith à la manière des Ichmaëlim(2). Doit-on se couvrir la tête jusqu’à la bouche ou non ? Vous constatez, à ce sujet, une différence entre le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken et ce qu’il tranche dans son Sidour. Et, l’on peut s’interroger, en la matière, si l’on considère le Yoré Déa, chapitre 386 et les références qui y sont citées.

Cette question est déjà posée par le Ketsot Ha Choul’han, du grand Rav Avraham ‘Haïm Naé, à la fin du tome 2 et les notes, de même que par les Pisskeï Ha Sidour, du même auteur, qui recensent les différences entre le Sidour de l’Admour Hazaken et son Choul’han Arou’h.

Certains demandent comment il est possible que les Ichmaëlim s’enveloppaient également en se couvrant les yeux. Comment pouvaient-ils marcher de cette façon ? Or, il semble que, de nos jours également, certains Ichmaëlim, dans quelques pays, s’habillent de cette façon, afin de protéger leurs yeux du sable qui est transporté par les vents inhabituels et même par les vents habituels. Habillé de cette façon, on parvient à voir, ce qui se passe dessous soi et même à quelques coudées devant soi, car, comme le Talith, ce vêtement est laissé libre et il n’est pas attaché sur les yeux. Ceci évoque le comportement qui consiste à ne pas observer plus loin que quatre coudées(3).

Notre coutume, conformément à un enseignement de mon beau-père, le Rabbi, est de couvrir également les yeux, avec la partie supérieure du Talith, mais non la bouche.

Vous évoquez la formulation de la phrase(4) Ki Vanou Ba’harta, “ car Tu nous as choisis ”, dans le Kiddouch(5). En plus du Chaar Ha Collel, que vous citez dans votre lettre, vous verrez également le Sidour Otsar Ha Tefilot, le Kéter Chem Tov du Rav Chem Tov Gaguin, tome 1, le Echel Avraham, du Juste de Boutchatch, sur le Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, au chapitre 271, qui donne une longue explication, le Michméret Chalom du Juste de Keidanov, additif au chapitre 26.

S’agissant de pratiques en usage chaque jour ou bien chaque semaine, il est difficile d’imaginer qu’il y ait eu un changement brutal, en la matière. L’Admour Hazaken dit, dans son Sidour, que “ l’on a l’habitude ”. On peut donc penser qu’il en a été ainsi en chaque génération, sans interruption, qu’il a lui-même observé tout cela chez son maître, qu’il s’agit d’une pratique établie.

Avec ma bénédiction,

Notes

(1) Le Rav M. Spielman, de Brooklyn.
(2) En se couvrant la tête et la majeure partie du corps.
(3) Afin de ne pas voir ce qu’il ne convient pas de regarder.
(4) Voir le Séfer Ha Minhaguim, à la page 28.
(5) Du vendredi soir.