Lettre n° 4487
Par la grâce de D.ieu,
29 Sivan 5716,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 24 Sivan. J’y ai lu, avec plaisir, que vous avez participé à la distribution de Matsa Chemoura, mais je suis surpris que vous concluiez ce paragraphe en précisant que le fait que tout ceci ait été réalisé à votre initiative est passé pratiquement inaperçu. Une telle humilité est totalement déplacée.
A n’en pas douter, si l’on savait que cette action était la vôtre, que vous en étiez l’auteur, on aurait été attentif à votre parole et à votre effort tendant à promouvoir l’étude de la ‘Hassidout et l’adoption de ses pratiques et de ses usages.
Certes, il est inutile de se plaindre du passé. Néanmoins, je vous écris ceci car il vous arrive sûrement, de temps à autre, de vous trouver encore dans le même cas. A mon sens, vous devez donc adopter l’attitude que je viens de définir. Vous connaissez le dicton du Juste, le grand Rav et ‘Hassid, Rabbi Hillel de Paritch(1), selon lequel tout ce que l’on accomplit(2) a pour but de mieux comprendre les idées de la ‘Hassidout.
Il en est de même à notre époque, celle du talon du Machia’h(3), dont la venue dépend de la diffusion des sources(4). La nécessité du moment consiste donc à saisir toute opportunité pour les besoins de cette diffusion, d’autant que vous vous trouvez dans un endroit où personne d’autre ne le fait.
Vous évoquez vos études de comptabilité. Puisque vous les avez déjà commencées et en avez payé les frais de scolarité, vous les poursuivrez et les achèverez. Puisse D.ieu faire qu’elles ne vous imposent pas un trop grand effort.
Vous envisagez également la situation de cette femme et vous me précisez que l’on consulte deux médecins spécialistes, sans que l’un ait connaissance de l’autre. Pour qu’il n’y ait pas de confusion, à terme, il serait bon d’obtenir, d’une manière diplomatique, qu’ils se concertent afin de convenir ensemble d’un traitement. Bien évidemment, si l’un des deux risque d’en concevoir de l’énervement ou de la rancune, il faudra se contenter de présenter l’avis de ces deux spécialistes au médecin de famille et de solliciter son conseil.
Vous parlez de l’enseignement aux soldats religieux, qui dépend du bon vouloir des participants et vous dites que, du fait de toutes ses raisons, il n’y en a qu’un petit nombre. Or, vous connaissez le dicton(5) de mon beau-père, le Rabbi, relatif à l’expression de nos Sages selon laquelle “ on se consacre à la Torah ”. Il souligne qu’il faut le faire comme s’il s’agissait d’une activité commerciale(6).
En effet, un commerçant ne reste pas enfermé dans sa chambre, attendant que quelqu’un vienne lui demander s’il a des marchandises à vendre, qui lui conviendraient. Bien au contraire, il court, recherche des clients, précisément dans les endroits de grand passage. Pour quelqu’un comme vous, il est sûrement inutile de développer à la fois cette image et ce qu’elle veut dire.
Je voudrais uniquement souligner un point. La divine Providence vous a donné la possibilité d’allumer plusieurs bougies(7), ainsi qu’il est dit : “ La bougie de D.ieu est l’âme de l’homme ”, d’illuminer non seulement votre part du monde, mais également la leur, par la lumière de la Torah et son luminaire, qui en est la dimension profonde. Puisse D.ieu faire que vous saisissiez pleinement cette opportunité.
La satisfaction morale qui en résulte est considérable et la récompense à venir sera grande, car vous aurez causé une immense satisfaction au Créateur du monde, que les mots ne peuvent exprimer. Conformément à l’explication que nos Sages donnent du verset : “ Pour séparer le grain de l’ivraie ”(8), il est clair que ceux-ci concernent également les soldats qui, pour l’heure, ne sont pas encore pieux. Et, bien au contraire….(9).
Ce qui vient d’être dit vous permettra de comprendre ma position concernant le fait de quitter l’appartement dans lequel vous vous trouvez actuellement. Pour différentes raisons, cela n’est pas judicieux. Vous expliquez pourquoi vous refusez votre demeure actuelle. Il n’y a pas de ‘Hassidim(10), pas de réunions ‘hassidiques. A mon sens, il s’agit là, bien au contraire, de raisons positives(11), comme je le disais au paragraphe précédent. D.ieu agit “ mesure pour mesure ”(12), mais en une proportion largement accrue. Il est certain que, grâce aux actions menées dans l’endroit où vous vous trouvez maintenant, non seulement votre spiritualité ne diminuera pas, mais bien au contraire.
Vous parlez d’une thérapie par des rayons. Je suis surpris que celle-ci soit envisagée pendant une grossesse. Il faut donc opter, par exemple, pour un traitement basé sur des massages.
Vous me demandez si vous devez poursuivre votre activité pédagogique. Là encore, vous pouvez déduire ma position de ce qui a été dit. Vous devez effectivement la poursuivre et, bien plus, vous perfectionner, en la matière. Et, il en est de même pour votre épouse, quand sa situation le lui permettra, c’est-à-dire quelques temps après la naissance, en un moment bon et fructueux.
Vous dites que votre épouse enseigne plusieurs disciplines, ce qui dilue son influence. Vous savez ce qui est dit du peuple juif et de tout ce qui le concerne, “ vous êtes la minorité d’entre les nations ”. Malgré cela, les Juifs, au final, connaissent le succès et ils emportent la victoire. Commentant le verset “ Vous vous trouvez tous aujourd’hui… ”, nos Sages constatent que “ les nations disparaissent, alors que vous existez pour l’éternité ”. Et, il en est de même pour tout ce qui concerne la Torah et les Mitsvot, en comparaison avec ce qui se trouve également chez les autres nations.
Votre épouse est sûrement en contact avec les femmes et jeunes filles ‘Habad de Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie. Et elle participe à leurs actions, dans la mesure du possible. J’espère que vous m’écrirez, en détail, à ce sujet. Le simple fait de savoir qu’elle devra régulièrement rendre compte ici des actions qu’elle a menées dans ce domaine, la conduira à prendre plus d’initiatives et à révéler toutes les forces envisageables pour développer ces actions.
Avec ma bénédiction,
Notes
(1) Voir, à ce sujet, les lettres n°3866 et 4568.
(2) Non pas uniquement l’étude, dans sa dimension intellectuelle, mais, tout autant, les bonnes actions réalisées envers les autres.
(3) Précédant sa venue.
(4) De la ‘Hassidout.
(5) Voir, à ce sujet, la lettre n°4299.
(6) Essek signifie à la fois se consacrer et faire du commerce.
(7) De mettre en éveil plusieurs âmes.
(8) Soulignant la nécessité d’enseigner la Torah aux enfants des ignorants, qui n’ont pas d’autre moyen d’accéder à la connaissance.
(9) Ils sont concernés en premier lieu.
(10) A proximité.
(11) Justifiant de rester dans cette maison.
(12) De la manière dont on agit envers Lui.
29 Sivan 5716,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 24 Sivan. J’y ai lu, avec plaisir, que vous avez participé à la distribution de Matsa Chemoura, mais je suis surpris que vous concluiez ce paragraphe en précisant que le fait que tout ceci ait été réalisé à votre initiative est passé pratiquement inaperçu. Une telle humilité est totalement déplacée.
A n’en pas douter, si l’on savait que cette action était la vôtre, que vous en étiez l’auteur, on aurait été attentif à votre parole et à votre effort tendant à promouvoir l’étude de la ‘Hassidout et l’adoption de ses pratiques et de ses usages.
Certes, il est inutile de se plaindre du passé. Néanmoins, je vous écris ceci car il vous arrive sûrement, de temps à autre, de vous trouver encore dans le même cas. A mon sens, vous devez donc adopter l’attitude que je viens de définir. Vous connaissez le dicton du Juste, le grand Rav et ‘Hassid, Rabbi Hillel de Paritch(1), selon lequel tout ce que l’on accomplit(2) a pour but de mieux comprendre les idées de la ‘Hassidout.
Il en est de même à notre époque, celle du talon du Machia’h(3), dont la venue dépend de la diffusion des sources(4). La nécessité du moment consiste donc à saisir toute opportunité pour les besoins de cette diffusion, d’autant que vous vous trouvez dans un endroit où personne d’autre ne le fait.
Vous évoquez vos études de comptabilité. Puisque vous les avez déjà commencées et en avez payé les frais de scolarité, vous les poursuivrez et les achèverez. Puisse D.ieu faire qu’elles ne vous imposent pas un trop grand effort.
Vous envisagez également la situation de cette femme et vous me précisez que l’on consulte deux médecins spécialistes, sans que l’un ait connaissance de l’autre. Pour qu’il n’y ait pas de confusion, à terme, il serait bon d’obtenir, d’une manière diplomatique, qu’ils se concertent afin de convenir ensemble d’un traitement. Bien évidemment, si l’un des deux risque d’en concevoir de l’énervement ou de la rancune, il faudra se contenter de présenter l’avis de ces deux spécialistes au médecin de famille et de solliciter son conseil.
Vous parlez de l’enseignement aux soldats religieux, qui dépend du bon vouloir des participants et vous dites que, du fait de toutes ses raisons, il n’y en a qu’un petit nombre. Or, vous connaissez le dicton(5) de mon beau-père, le Rabbi, relatif à l’expression de nos Sages selon laquelle “ on se consacre à la Torah ”. Il souligne qu’il faut le faire comme s’il s’agissait d’une activité commerciale(6).
En effet, un commerçant ne reste pas enfermé dans sa chambre, attendant que quelqu’un vienne lui demander s’il a des marchandises à vendre, qui lui conviendraient. Bien au contraire, il court, recherche des clients, précisément dans les endroits de grand passage. Pour quelqu’un comme vous, il est sûrement inutile de développer à la fois cette image et ce qu’elle veut dire.
Je voudrais uniquement souligner un point. La divine Providence vous a donné la possibilité d’allumer plusieurs bougies(7), ainsi qu’il est dit : “ La bougie de D.ieu est l’âme de l’homme ”, d’illuminer non seulement votre part du monde, mais également la leur, par la lumière de la Torah et son luminaire, qui en est la dimension profonde. Puisse D.ieu faire que vous saisissiez pleinement cette opportunité.
La satisfaction morale qui en résulte est considérable et la récompense à venir sera grande, car vous aurez causé une immense satisfaction au Créateur du monde, que les mots ne peuvent exprimer. Conformément à l’explication que nos Sages donnent du verset : “ Pour séparer le grain de l’ivraie ”(8), il est clair que ceux-ci concernent également les soldats qui, pour l’heure, ne sont pas encore pieux. Et, bien au contraire….(9).
Ce qui vient d’être dit vous permettra de comprendre ma position concernant le fait de quitter l’appartement dans lequel vous vous trouvez actuellement. Pour différentes raisons, cela n’est pas judicieux. Vous expliquez pourquoi vous refusez votre demeure actuelle. Il n’y a pas de ‘Hassidim(10), pas de réunions ‘hassidiques. A mon sens, il s’agit là, bien au contraire, de raisons positives(11), comme je le disais au paragraphe précédent. D.ieu agit “ mesure pour mesure ”(12), mais en une proportion largement accrue. Il est certain que, grâce aux actions menées dans l’endroit où vous vous trouvez maintenant, non seulement votre spiritualité ne diminuera pas, mais bien au contraire.
Vous parlez d’une thérapie par des rayons. Je suis surpris que celle-ci soit envisagée pendant une grossesse. Il faut donc opter, par exemple, pour un traitement basé sur des massages.
Vous me demandez si vous devez poursuivre votre activité pédagogique. Là encore, vous pouvez déduire ma position de ce qui a été dit. Vous devez effectivement la poursuivre et, bien plus, vous perfectionner, en la matière. Et, il en est de même pour votre épouse, quand sa situation le lui permettra, c’est-à-dire quelques temps après la naissance, en un moment bon et fructueux.
Vous dites que votre épouse enseigne plusieurs disciplines, ce qui dilue son influence. Vous savez ce qui est dit du peuple juif et de tout ce qui le concerne, “ vous êtes la minorité d’entre les nations ”. Malgré cela, les Juifs, au final, connaissent le succès et ils emportent la victoire. Commentant le verset “ Vous vous trouvez tous aujourd’hui… ”, nos Sages constatent que “ les nations disparaissent, alors que vous existez pour l’éternité ”. Et, il en est de même pour tout ce qui concerne la Torah et les Mitsvot, en comparaison avec ce qui se trouve également chez les autres nations.
Votre épouse est sûrement en contact avec les femmes et jeunes filles ‘Habad de Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie. Et elle participe à leurs actions, dans la mesure du possible. J’espère que vous m’écrirez, en détail, à ce sujet. Le simple fait de savoir qu’elle devra régulièrement rendre compte ici des actions qu’elle a menées dans ce domaine, la conduira à prendre plus d’initiatives et à révéler toutes les forces envisageables pour développer ces actions.
Avec ma bénédiction,
Notes
(1) Voir, à ce sujet, les lettres n°3866 et 4568.
(2) Non pas uniquement l’étude, dans sa dimension intellectuelle, mais, tout autant, les bonnes actions réalisées envers les autres.
(3) Précédant sa venue.
(4) De la ‘Hassidout.
(5) Voir, à ce sujet, la lettre n°4299.
(6) Essek signifie à la fois se consacrer et faire du commerce.
(7) De mettre en éveil plusieurs âmes.
(8) Soulignant la nécessité d’enseigner la Torah aux enfants des ignorants, qui n’ont pas d’autre moyen d’accéder à la connaissance.
(9) Ils sont concernés en premier lieu.
(10) A proximité.
(11) Justifiant de rester dans cette maison.
(12) De la manière dont on agit envers Lui.