Lettre n° 4477

Par la grâce de D.ieu,
22 Sivan 5716,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à ta lettre du 18 Sivan, dans laquelle tu m’indiques de quelle manière telle personne te considère, son attitude n’étant pas convenable(1). Il en résulte des conséquences qui ne sont pas souhaitables.

Un élève de Yechiva de ton âge, en particulier quand il a reçu son éducation dans un foyer ‘hassidique, auprès de quelqu’un qui est lui-même un ancien élève de la Yechiva, doit, bien évidemment, étudier la Torah et pratiquer les Mitsvot parce que telle est la Volonté du Saint béni soit-Il. Il ne s’agit pas pour lui de rendre service à quelqu’un, mais de rechercher son propre bien, dans ce monde et dans le monde futur, le bien de son âme et celui de son corps.

Cela veut dire également que, même si telle personne ne se comporte pas envers moi de la manière qui convient, je ne dois pas avoir une attitude allant à l’encontre de mon propre bien. Si l’on est vraiment touché, on interviendra, d’une manière agréable et pacifique, pour que tout rentre dans l’ordre de la meilleure manière possible et, s’il semble que telle personne n’en soit pas satisfaite, je m’efforcerai de bien agir envers lui et, au final, ceci apportera la réussite, ainsi qu’il est dit, “ comme le visage se reflète dans l’eau, le cœur de l’homme se reflète dans celui de son prochain ”.

Concrètement, en particulier dans ton cas, un compagnon d’étude n’est pas essentiel, à ton âge, car seule importe l’ardeur à l’étude. En pareille situation, tu n’auras plus besoin de chercher un compagnon d’étude, car tous voudront étudier avec toi.

Certes, il te faudra du temps avant de parvenir à cela. Jusque là, il ne sera pas aisé, il sera même difficile d’étudier seul. Néanmoins, il faut le faire avec énergie et être certain qu’il n’en sera ainsi que pour un temps relativement court.

Ce qui vient d’être dit s’applique uniquement si ce que tu écris est intégralement exact. Toutefois, il est dit que “ l’homme est proche de lui-même ”(2). Il faut donc accepter qu’il puisse en être autrement, ainsi qu’il est dit : “ L’amour (propre) cache toutes les fautes ”.

Tu devrais donc réfléchir encore une fois à tout ce qui dépend de toi. Si une évolution positive intervient, la situation que tu décris s’arrangera d’elle-même, en tout cas d’une manière significative.

Tu gardes sans doute les trois études, qui concernent chacun, instaurées par mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Celles-ci portent sur le ‘Houmach, les Tehilim, le Tanya et sont bien connues. Chaque matin de semaine, avant la prière, tu donneras quelques cents à la Tsédaka.

Et, D.ieu t’accordera la réussite.

Avec ma bénédiction,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,

Notes

(1) Le destinataire de cette lettre est un jeune élève de la Yechiva qui se plaint de l’attitude de son compagnon d’étude envers lui.
(2) Il n’est donc pas objectif, pour ce qui le concerne.