Lettre n° 4458

Par la grâce de D.ieu,
18 Sivan 5716,
Brooklyn, New York,

Aux participants à la réunion annuelle de l’association
des Rabbanim, que D.ieu vous accorde longue vie,

Je vous salue largement et vous bénis,

Je fais réponse à l’annonce de la réunion que tiendra l’association des Rabbanim et je vous adresse ma bénédiction pour que celle-ci soit consacrée au Nom de D.ieu, afin d’être à l’origine d’actions durables, stables dans la Torah et qui le deviendront dans le monde. Vous parviendrez à arrêter des résolutions positives pour renforcer le Judaïsme, étudier la Torah avec crainte de D.ieu et mettre en pratique les Mitsvot de la meilleure façon.

Je voudrais souligner deux points que les besoins du moment conduisent à considérer avec une attention particulière :

A) Vous connaissez le dommage et la destruction qui ont été causés par les mouvements conservateur et réformé, lesquels ne reconnaissent pas l’origine céleste de la Torah, plus précisément celle de son commentaire, consigné dans la Loi Orale. Or, “ ce qu’un érudit révèle(1), en chaque génération, fut déjà donné sur le mont Sinaï ”.

La manière de les définir et de les considérer est clairement exprimée, sans ambiguïté, dans notre Torah, Torah de vie et le Rambam l’énonce clairement, dans ses lois de la Techouva, chapitre 3, paragraphe 8.

Néanmoins, la confusion règne dans les esprits, en cette génération du “ talon du Machia’h ”(2). Ceux qui cherchent à écarter et à détourner du chemin de D.ieu sont donc parvenus à abuser plusieurs Juifs naïfs, en les attirant par de fausses idées, niant l’existence du Créateur du monde, Qui le dirige.

Toutefois, même si ceux qui agissent mal ont pris cette initiative, les hommes craignant D.ieu se sont concernés et des Rabbanim orthodoxes, parmi lesquels figurent des membres de l’association des Rabbanim, ont fait de cette affaire la question du jour sur la table des rois, car “ qui sont les rois ? Ce sont les Sages ”, serviteurs du Roi, Roi des rois, le Saint béni soit-Il(3).

Ainsi, est posée la question de cette époque, au cours de laquelle on fait passer l’obscurité pour de la lumière et la lumière pour de l’obscurité. Cette question est la suivante :

Ceux qui respectent la Torah et les Mitsvot ont-ils le droit de s’associer à des organismes(4) comptant parmi leurs membres des rabbins, es qualité, qui représentent les mouvements réformés et conservateurs, qu’il s’agisse d’une participation individuelle, comme c’est le cas pour le comité des rabbins de New York ou au titre d’une association, comme dans le conseil des synagogues ?

Une telle participation, outre son contenu intrinsèque, reçoit également la signification suivante, comme des milliers, des dizaines de milliers de Juifs, de ce pays et de l’étranger, l’ont d’ores et déjà compris :

Les mouvements conservateur et réformé sont partie intégrante de la foi d’Israël, ce qu’à D.ieu ne plaise. Ils ne sont pas hétérodoxes, ne contreviennent pas à la croyance d’Israël et à sa Torah.

Le besoin du moment est donc que tous ceux qui participent à cette réunion affirment clairement leur position, d’une manière tranchée, face à une large foule, à tout le peuple. Ils adresseront également un communiqué en tout endroit où ils exercent leur influence :

“ Jusqu’à quand aurez-vous une position mitigée(5) ? Nous n’avons tous aucun autre avis que celui de la Torah rigoureusement authentique, la Torah de l’Eternel D.ieu. ”

Se taire, en la matière ou même émettre une décision hala’hique qui ne serait pas tranchée sera interprété, concrètement et publiquement, comme une permission d’adhérer à ces organismes et confortera ceux qui le font d’ores et déjà.

Et, si votre réunion n’avait pas d’autre conséquence que de réparer cette situation effroyable et destructrice, cela serait suffisant.

B) Il est réjouissant de constater l’augmentation, dernièrement, du nombre des élèves de Yechivot, Yechivot élémentaires et Talmud Torah. De façon générale, la tendance actuelle est à une intensification de l’étude de la Torah.

Or, les dispositions sur la scolarisation obligatoire impose des connaissances séculaires, jusqu’à un certain âge, mais les programmes des écoles incluent également des disciplines qui sont considérées comme moins nécessaires. Certaines institutions en réduisent donc l’étude, sous certaines conditions.

Si l’on tient compte du fait que le temps consacré aux études sacrées, dans les Talmud Torah ou les Yechivot élémentaires, n’est nullement suffisant, on comprendra la nécessité d’organiser une intervention planifiée et vigoureuse auprès des administrations concernées, si possible les plus hauts placés, au niveau fédéral.

On dira qu’à la demande d’un certain nombre de parents et d’écoles, le temps consacré à l’étude de ces matières doit être réduit, afin d’être réservé à l’étude de la Torah.

En ces années, l’effroi, l’inquiétude, le soucis pour la jeunesse est considérable. Il est urgent et essentiel de réparer tout cela. Or, la plupart des éducateurs et les meilleurs d’entre eux considèrent que la religiosité et l’étude de la religion sont, en pareil cas, une protection et un bouclier devant le malheur(6).

Il y a tout lieu d’espérer qu’une telle intervention sera fructueuse, si elle est menée avec l’énergie qui convient, avec des actions et des paroles émanant du cœur.

La quasi totalité des membres de votre organisation dirige une Yechiva, un Talmud Torah ou y apporte une contribution. Ce problème est donc proche de leur cœur et ils en portent la responsabilité.

Et, le résultat sera à la mesure de l’effort(7).

Avec mes respects et ma bénédiction, je conclus comme j’avais commencé, en vous souhaitant que vos actions sacrées soient fructueuses.

Mena’hem Schneerson,

Notes

(1) Et, qui fait donc partie de la Loi Orale.
(2) Juste avant sa venue.
(3) Ils posent la question aux autorités rabbiniques.
(4) Voir, à ce sujet, la lettre n°4306.
(5) Paraphrasant la question que le prophète Elie posa aux adorateurs de Baal ?
(6) Par la conscience morale qu’elles apportent aux enfants.
(7) Textuellement “ la marque sur le dos du chameau dépend du poids du fardeau ”.