Lettre n° 4371

Par la grâce de D.ieu,
25 Iyar 5716,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu votre lettre du 21 Iyar, qui faisait suite à un long silence et dans laquelle vous énoncez quelques raisons pour lesquelles vous êtes découragé de l’étude des livres appartenant à la Kabbala.

J’en suis surpris, car, lorsque vous vous trouviez ici, il a été question d’étude de la ‘Hassidout, ce qui, bien entendu, est tout à fait différent. Les raisons que vous citez dans votre lettre n’ont donc pas lieu d’être. De fait, elles n’empêchent même pas l’étude de la Kabbala, mais, en tout état de cause, elles ne concernent pas la ‘Hassidout, qui est apprise depuis plusieurs générations déjà. Et, il n’est nul besoin d’avoir, au préalable, connaissance du Zohar, comme vous l’écrivez.

Il est bien évident qu’une telle étude ne remet pas en cause l’intégrité de l’homme. Bien au contraire, elle la développe. Je veux dire, qu’outre les connaissances qu’elle apporte, elle insuffle également la lumière et la vitalité. Peu à peu, elle permet également de comprendre les autres parties de la Torah(1).

Néanmoins, comme on peut le demander à propos de l’ensemble de la Torah(2), de quelle manière une créature limitée peut-elle la recevoir alors que “ elle(3) est plus longue que la mer ” ? En disant : “ Nous ferons et (ensuite) nous comprendrons ”(4), comme l’indique le Talmud, au traité Chabbat 88a, selon lequel “ l’intégrité des hommes droits les guide ”, alors que…(5).

Il en est de même pour chaque partie de notre sainte Torah, y compris, bien entendu, pour l’enseignement de la ‘Hassidout. Il me semble que nous avons parlé de cela également, quand vous étiez ici.

Puisse D.ieu faire que vous me donniez bientôt de bonnes nouvelles de la construction d’un édifice éternel(6) et, encore avant cela, de votre fixation d’une étude portant sur la partie profonde de la Torah. Conformément au dicton de l’Admour Hazaken(7), auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h, cette fixation sera à la fois dans le temps et dans l’âme.

De fait, un événement viendra en aide à l’autre(8) et vous consulterez, à ce propos, le traité Erouvin 53b, qui énonce deux explications, liées l’une à l’autre, à propos d’une jeune fille(9). Il en est de même également au traité Kiddouchin 30b(10).

Je vous adresse ma bénédiction, conformément à l’affirmation de la Michna selon laquelle “ un homme doit s’exprimer selon les termes de son maître ”, en l’occurrence, de mon beau-père, le Rabbi, pour que vous receviez la Torah avec joie et de manière profonde. Vous transmettrez également à vos amis mes salutations et ma bénédiction, à l’occasion de cette fête.

Notes

(1) Dont elle donne une autre dimension.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°4277.
(3) La Torah.
(4) Grâce à la soumission.
(5) La méchanceté des impies les écarte de la vérité.
(6) Le fait de se fiancer.
(7) Voir, à ce propos, les lettres n°4126, 4216, 4322 et 4417.
(8) Les fiançailles et l’étude de la ‘Hassidout.
(9) Selon la première explication, ce terme désigne une femme et, selon la seconde, il fait référence à un traité talmudique.
(10) Selon la première explication, il s’agit d’une femme et, selon la seconde, de la Torah.