Lettre n° 437

Par la grâce de D.ieu,
20 Tévet 5709,

Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav B. T.(1), le Cho’het,

Je vous salue et vous bénis,

A) J’ai bien reçu votre lettre du 3 Tévet et vous trouverez ci-joint la brochure éditée à l’occasion du 24 Tévet, une lettre(2) de mon beau-père, le Rabbi Chlita et une autre, de Ma’hané Israël, dont le contenu concerne chacun. Vous investirez donc vos efforts, dans ce domaine, afin de toucher le plus grand nombre.

B) Je verrai, après le Chabbat, ce qu’il convient de faire pour le reçu destiné à monsieur Hammer.

C) Vous ferez sans doute parvenir le Maamad(3) que vous avez pu collecter, comme vous le dites dans votre lettre, au Rav B. G.(4), qui nous en informera aussitôt.

D) Vous avez interrogé mon beau-père, le Rabbi Chlita, sur la différence entre la connaissance, celui qui connaît et ce qui est connu, mais vous ne précisez pas ce qui vous pose problème. Lorsque vous me le direz, je tâcherai d’y répondre, à mon humble avis.

Vous cherchez une définition de la connaissance. A mon humble avis, on peut la présenter comme le monde de l’intellect, c'est-à-dire, plus précisément, de l’intellect pur, qui n’a encore aucune formalisation précise et reste donc caché. Dans le monde, et jusqu’à son stade le plus bas, ne se révèle donc que sa synthèse, qui peut être appliquée concrètement.

Mais, l’on sait que la quintessence, sans se révéler est bien présente à chaque étape, y compris la toute dernière. Une image, citée par différents textes, permet de le comprendre, celle de l’huile, qui imbibe toute chose.

De même, une quintessence ne peut se lier qu’à une autre quintessence. Ainsi, on sait qu’au sein du processus de la création, les étapes étant la source des mondes qui les suivent sont toutes liées entre elles. De ce point de vue, une relation directe existe bien entre la connaissance et l’Essence de D.ieu.

Je n’en dis pas plus car, comme je le soulignais, je n’ai pas compris quelle est votre question et ce qui vous pose problème. J’attends donc vos précisions.

Je transmets mon salut à tout votre comité,

Rav Mena’hem Schneerson,

Je me suis aperçu que vous vous interrogez sur ce qui est dit dans cette lettre(5). Je le préciserai donc brièvement. Si l’on classe ces notions par ordre décroissant, il faut citer d’abord la connaissance, puis celui qui connaît et enfin ce qui est connu. C’est ce que dit cette lettre. Selon le Pardès, que je citais dans mes annotations(6), ces trois notions correspondent au trois Sefirot de Kéter, ‘Ho’hma et Bina.

L’idée nouvelle introduite par le Tanya, au début du second chapitre(7) est la suivante:
1. Les Juifs possèdent une âme supplémentaire.
2. Celle-ci descend plus bas que la Sagesse de D.ieu.

C’est pour cela que le Tanya cite d’abord la connaissance, qui est infinie et n’apporte que le début de la révélation. Puis, il introduit celui qui connaît, c'est-à-dire l’âme, ce qui est bien une idée nouvelle et le stade le plus bas de ce dévoilement.

Dans le chapitre 4, en revanche, c’est la Torah qui est présentée comme infinie. L’idée nouvelle est alors la supériorité de la Torah par rapport aux différentes parties de l’âme, puisqu’elle constitue, avec la connaissance, une seule et même entité. Celui qui connaît est alors cité en premier lieu, car c’est lui qui possède l’infini et constitue donc le début de l’unification. La connaissance, à l’opposé, est mentionnée la dernière, puisqu’elle est l’idée nouvelle et la fin de l’unification.

Ce qui vient d’être dit permet de comprendre également les chapitres 23 et 48 du Tanya.

Vous consulterez attentivement, le chapitre 42 et, dans la seconde partie, le chapitre 7 et la note du chapitre 9.

Notes

(1) Le Rav Betsalel Wilshanski. Voir également les lettres n°286, 289, 494, 497, 545.
(2) Sur la nécessité de répartir, dans chaque communauté, les différents traités du Talmud. Voir également les trois lettres précédentes.
(3) Voir, à ce propos, les lettres n°375, 425 et 436.
(4) Le Rav Binyamin Gorodetski, directeur du bureau européen d’aide aux réfugiés.
(5) Celle que le précédent Rabbi a envoyée au Rav Wilshanski.
(6) A la lettre du précédent Rabbi.
(7) Qui introduit ces trois notions.