Lettre n° 4352
Par la grâce de D.ieu,
20 Iyar 5716,
Brooklyn,
Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Yehouda Zera’hya Morde’haï Leïb ‘Haïm(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre de la veille de Roch ‘Hodech Iyar et à celles qui la précédaient. J’y ai lu, avec plaisir, que l’on vous a décerné un prix pour vos commentaires de la Torah. Puisse D.ieu faire que vous étudiez la Torah “ non pas pour recevoir une récompense(2) ”, conformément à l’expression de la Michna. Cela veut dire que l’on peut effectivement recevoir un prix, mais que l’on restera conscient que le mot Prass est de la même étymologie que Proussa, coupé(3). Il est dit que “ le pauvre a coutume de manger un pain coupé(4) ”. Or, “ il n’est de pauvre que par l’esprit ”.
A l’opposé, celui qui a le mérite de goûter à la connaissance de la Torah perçoit la valeur de l’étude et comprend que la récompense de la Mitsva est la Mitsva elle-même, la possibilité de mettre en pratique la Volonté du Saint béni soit-Il.
Une telle approche a des conséquences immédiates. Elle permet de remplir son rôle, d’effectuer ce que l’on ne peut confier aux autres, d’assumer pleinement sa fonction de Rav et d’enseignant, même si, parfois, les activités communautaires peuvent momentanément perturber l’étude de la Torah, dont on est dispensé, de ce fait, par les Sages.
On peut comprendre, de deux points de vue, l’importance de ce qui ne peut être accompli par personne d’autre. D’une part, les préoccupations célestes, c’est-à-dire les Mitsvot, ne sont nullement comparables aux paroles de la Torah. D’autre part, si nul autre ne peut les mener à bien, non seulement elles sont l’équivalent de ces paroles de la Torah, mais, bien plus, elles les repoussent, comme l’explique le traité Moéd Katan 9b. Vous consulterez également le saint Tanya, au chapitre 37.
A ce propos, concernant l’enseignement à la classe qui se trouve près de vous, je suis très surpris que celle-ci n’ait pas encore acquis son autonomie(5), comme vous le dites dans votre lettre, c’est-à-dire qu’elle ne bénéficie pas de l’aide des personnes de votre environnement, à commencer par vous-même. Selon votre lettre, les moyens, la recherche des élèves et toutes les autres préoccupations sont confiés à des personnes extérieures. Et, les autres ne font qu’aider, ce qui…(6).
Comme vous me le demandez, je mentionnerai votre nom et celui de votre épouse, de même que tous ceux que vous citez, près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, afin que tous obtiennent la satisfaction de leurs besoins, selon ce que vous écrivez. Vous m’avez écrit, de par le passé, pour m’annoncer des améliorations(7). Puisse D.ieu faire que cela aille encore mieux.
Je vous adresse ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles et pour connaître la réussite, auprès de vos disciples et dans votre entourage, ce qui agrandira votre succès dans vos préoccupations personnelles, à la manière de D.ieu, Qui agit “ mesure pour mesure ”(8), mais en proportion largement accrue.
N. B. : Vous évoquez, dans une de vos lettres précédentes, les jours de Pourim et ce que dit le Torah Or, sur la Meguilat Esther, au discours ‘hassidique intitulé “ Et, Morde’haï sortit ”. En effet, ce texte établit une différence avec le moment du don de la Torah(9).
Vous consulterez, à ce sujet, le Chaareï Ora, aux pages 185 et 192. Vous y trouverez une explication supplémentaire, portant sur tout cela.
Notes
(1) Le Rav Y. Z. M. L. H. Segal, de Tel Aviv. Voir, à son sujet, les lettres n°4045 et 4643.
(2) Le mot Prass signifie à la fois récompense et prix.
(3) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir le Likouteï Torah, Chir Hachirim, à la page 17a ”.
(4) Ne disposant que de peu de pain.
(5) Textuellement “ qu’elle ne soit pas un être vivant, qui se porte lui-même ”.
(6) N’a pas réellement de valeur.
(7) A la suite de bénédictions données par le Rabbi.
(8) De la manière dont on agit envers Lui.
(9) Et la fête de Pourim.
20 Iyar 5716,
Brooklyn,
Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Yehouda Zera’hya Morde’haï Leïb ‘Haïm(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre de la veille de Roch ‘Hodech Iyar et à celles qui la précédaient. J’y ai lu, avec plaisir, que l’on vous a décerné un prix pour vos commentaires de la Torah. Puisse D.ieu faire que vous étudiez la Torah “ non pas pour recevoir une récompense(2) ”, conformément à l’expression de la Michna. Cela veut dire que l’on peut effectivement recevoir un prix, mais que l’on restera conscient que le mot Prass est de la même étymologie que Proussa, coupé(3). Il est dit que “ le pauvre a coutume de manger un pain coupé(4) ”. Or, “ il n’est de pauvre que par l’esprit ”.
A l’opposé, celui qui a le mérite de goûter à la connaissance de la Torah perçoit la valeur de l’étude et comprend que la récompense de la Mitsva est la Mitsva elle-même, la possibilité de mettre en pratique la Volonté du Saint béni soit-Il.
Une telle approche a des conséquences immédiates. Elle permet de remplir son rôle, d’effectuer ce que l’on ne peut confier aux autres, d’assumer pleinement sa fonction de Rav et d’enseignant, même si, parfois, les activités communautaires peuvent momentanément perturber l’étude de la Torah, dont on est dispensé, de ce fait, par les Sages.
On peut comprendre, de deux points de vue, l’importance de ce qui ne peut être accompli par personne d’autre. D’une part, les préoccupations célestes, c’est-à-dire les Mitsvot, ne sont nullement comparables aux paroles de la Torah. D’autre part, si nul autre ne peut les mener à bien, non seulement elles sont l’équivalent de ces paroles de la Torah, mais, bien plus, elles les repoussent, comme l’explique le traité Moéd Katan 9b. Vous consulterez également le saint Tanya, au chapitre 37.
A ce propos, concernant l’enseignement à la classe qui se trouve près de vous, je suis très surpris que celle-ci n’ait pas encore acquis son autonomie(5), comme vous le dites dans votre lettre, c’est-à-dire qu’elle ne bénéficie pas de l’aide des personnes de votre environnement, à commencer par vous-même. Selon votre lettre, les moyens, la recherche des élèves et toutes les autres préoccupations sont confiés à des personnes extérieures. Et, les autres ne font qu’aider, ce qui…(6).
Comme vous me le demandez, je mentionnerai votre nom et celui de votre épouse, de même que tous ceux que vous citez, près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, afin que tous obtiennent la satisfaction de leurs besoins, selon ce que vous écrivez. Vous m’avez écrit, de par le passé, pour m’annoncer des améliorations(7). Puisse D.ieu faire que cela aille encore mieux.
Je vous adresse ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles et pour connaître la réussite, auprès de vos disciples et dans votre entourage, ce qui agrandira votre succès dans vos préoccupations personnelles, à la manière de D.ieu, Qui agit “ mesure pour mesure ”(8), mais en proportion largement accrue.
N. B. : Vous évoquez, dans une de vos lettres précédentes, les jours de Pourim et ce que dit le Torah Or, sur la Meguilat Esther, au discours ‘hassidique intitulé “ Et, Morde’haï sortit ”. En effet, ce texte établit une différence avec le moment du don de la Torah(9).
Vous consulterez, à ce sujet, le Chaareï Ora, aux pages 185 et 192. Vous y trouverez une explication supplémentaire, portant sur tout cela.
Notes
(1) Le Rav Y. Z. M. L. H. Segal, de Tel Aviv. Voir, à son sujet, les lettres n°4045 et 4643.
(2) Le mot Prass signifie à la fois récompense et prix.
(3) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir le Likouteï Torah, Chir Hachirim, à la page 17a ”.
(4) Ne disposant que de peu de pain.
(5) Textuellement “ qu’elle ne soit pas un être vivant, qui se porte lui-même ”.
(6) N’a pas réellement de valeur.
(7) A la suite de bénédictions données par le Rabbi.
(8) De la manière dont on agit envers Lui.
(9) Et la fête de Pourim.