Lettre n° 4319
Par la grâce de D.ieu,
11 Iyar 5716,
Brooklyn,
Aux dirigeants de la Yechiva Tom’heï Temimim,
Que D.ieu vous accorde longue vie,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu vos lettres des 25 Chevat, 1er, 4, 10, 16, 18 Adar, 8, 9, 27 Nissan, 5 et 7 Iyar, avec ce qui y était joint. De même, j’ai reçu, en leur temps, les photographies des écoles de Kfar ‘Habad et les cartes. Enfin, j’ai reçu la lettre relative aux formulaires de l’école professionnelle, du 2 Adar.
Vous évoquez, en plus de ce que j’ai écrit dans mon télégramme(1), une collecte pour l’école professionnelle et pour l’école agricole. Il est effectivement bon de l’organiser, à condition qu’elle ne puisse être interprétée comme un défi lancé aux arabes(2). De fait, il y a différents moyens de la diffuser sans courir ce risque.
La collecte pour le nouveau bâtiment de la Yechiva Tom’heï Temimim de Kfar ‘Habad(3) est également judicieuse. Néanmoins, il faut se demander si l’on peut mener conjointement deux collectes. Il est très improbable que les donateurs acceptent de doubler leur participation. En pareil cas, il est clair que l’école professionnelle et l’école agricole ont la priorité, car ce qui les concerne est d’actualité(4). Il n’en est pas de même pour l’autre bâtiment, à propos duquel on pourra toujours faire une communication par la suite, en soulignant que, malgré ce qui s’est passé, on a décidé de bâtir un nouvel édifice à Kfar ‘Habad.
Bien évidemment, ce qui vient d’être dit est uniquement l’idée générale et il vous appartient de réfléchir, sur place, pour déterminer si le lancement simultané de deux collectes présentera un avantage, très concrètement, en termes financiers. Et, il a déjà été dit que “ le salut est obtenu par les nombreux conseillers ”(5).
Depuis deux ans(6), je saisis chaque occasion pour vous souligner, directement ou indirectement, qu’il est absolument impératif de multiplier le nombre des élèves, au sens le plus littéral, c’est-à-dire numériquement. Pour ma douleur et pour ma peine, on n’a tenu aucun compte de mes propos. J’ai écrit qu’une multiplication des élèves agrandirait également les rentrées financières. Malgré cela, vous avez considéré que le contraire était vrai, que moins il y aurait d’élèves et plus le déficit pourrait être contenu ou qu’en tout état de cause, il y aurait moins de dépenses, même si les rentrées étaient réduites. Et, peut-être y avait-il encore d’autres raisons.
En tout état de cause, de manière concrète, le nombre des élèves a été réduit. Bien entendu, si ce n’était toutes les raisons, toutes les explications qui ont été données, à ce sujet, telle catégorie ne convient pas et telle autre pourrait avoir une influence négative, le nombre des élèves de la Yechiva aurait pu maintenant être le double. Et, même si toutes ces justifications étaient vraies, puisse D.ieu avoir fait que vous ayez multiplié les élèves convenables, selon vos propres critères.
Je suis surpris par la conclusion de votre lettre, évoquant un grand abandon. Et, vous ne faites aucune relation entre cette situation et votre conception, le comportement que vous avez adopté dernièrement. Vous incriminez des hommes qui n’ont pas le libre arbitre, alors que tous, et surtout les dirigeants de la Yechiva Tom’heï Temimim auraient dû, comme en toute chose, rechercher d’abord un enseignement pour le service de D.ieu et, ensuite seulement, une explication dans les termes de ce monde, soumis à la Klipat Noga(7). Vous occultez donc, dans toute la mesure du possible, tout aspect spirituel et, a fortiori, tout enseignement pour le service de D.ieu.
Actuellement, les fondateurs et dirigeants de la Yechiva, nos saints maîtres, sont en mesure de couvrir les dépenses pour deux cents élèves, même s’il n’y avait aucun moyen naturel de le faire, il y a deux ans. Il est clair que, s’il était une évidence pour vous qu’il peut en être ainsi pour les élèves de la Yechiva Tom’heï Temimim en Terre Sainte, vous auriez pu réunir les moyens nécessaires pour quatre cents, six cents, voire mille élèves. Et, il en aurait effectivement été ainsi, sans aucune exagération.
La différence est donc la suivante. Huit cents élèves de plus auraient pu avoir accès à l’enseignement du Baal Chem Tov et à celui de l’Admour Hazaken. Une attitude étriquée et sévère leur a retiré cette possibilité. Autre aspect, la réduction devient ainsi possible également à l’extérieur car, même quand on a deux cents élèves, on peut penser à en réduire le nombre.
Le but de ces quelques lignes est de vous rappeler, encore une fois, l’attitude de mon beau-père, le Rabbi, qui consistait à développer ses institutions, dans toute la mesure du possible. Vous connaissez sa sainte causerie(8), relative à ses institutions, dans laquelle il dit : “ J’ai toujours été endetté et je ne suis jamais resté en dette ”.
Je souligne encore une fois que l’on ne doit pas interpréter la présente comme des paroles d’encouragement, d’ordre général, sans incidence concrète. Mon intention est bien simple. Pendant les années passées, cette direction étriquée a, malheureusement, ôté a des centaines de Juifs la possibilité d’étudier la ‘Hassidout. Le voile et l’obscurité qui en résultent sont considérables. Bien plus, quelques uns de ceux qui sont entrés à la Yechiva Tom’heï Temimim l’ont quittée. Différents textes de la ‘Hassidout expliquent longuement ce qui découle d’une contraction de l’Attribut de sévérité du domaine de la sainteté(9). Vous devez comprendre ce que je veux dire.
Puisse D.ieu faire qu’au moins à réception de la présente, chacun s’investisse pleinement, selon la fonction qu’il assume, au sein de la direction de la Yechiva, afin de réunir le plus grand nombre possible d’élèves convenables et pour adopter des critères moins élitistes. De la sorte, il y aura bon espoir que les élèves ayant quitté la Tom’heï Temimim eux-mêmes, pour des raisons qu’ils pensaient justifiées, prennent conscience de la stricte vérité. Alors, la direction de la Yechiva elle-même percevra également cette vérité.
Je répète, pour la troisième fois, que tout ce qui vient d’être dit doit être interprété au sens le plus littéral. La Yechiva de Lod aurait pu, à l’heure actuelle, compter quelques centaines d’élèves de plus que ceux qu’elle possède. Mais, que faire ? Nos Sages disent qu’il ne sert à rien de se plaindre du passé. Que l’on se serve donc des jours qui viennent, en les exploitant pleinement, dans toute la mesure du possible. De la sorte, on peut espérer qu’à la prochaine rentrée scolaire, il y aura effectivement quelques centaines d’élèves de plus et, sans exagérer, plus de deux cents s’ajoutant à ce qu’a été leur nombre, dans le passé. Et, il est dit, à ce propos : “ De grâce, mettez-Moi à l’épreuve, en la matière ”.
Sans doute, m’écrivez-vous, avec tous les détails nécessaires, à propos de tout ce qui a été dit dans la présente lettre et dans le télégramme qui l’a précédée.
Avec ma bénédiction pour une considérable réussite en tout cela,
M. Schneerson,
Notes
(1) Il s’agit de la lettre n°4303.
(2) Voir, à ce propos, la lettre n°4305.
(3) Voir, à ce propos, la lettre n°4304.
(4) Du fait de l’attentat.
(5) Il faudra donc recueillir l’avis de plusieurs personnes, à ce sujet.
(6) Voir, à ce sujet, les lettres n°2731, 4037 et 4341.
(7) La force du mal qui peut encore recevoir une élévation dans le domaine de la sainteté.
(8) Voir, à ce sujet, la lettre n°1698.
(9) Bien que, dans le domaine de la sainteté, il soit uniquement positif, la contraction peut le placer sous l’emprise des forces du mal.
11 Iyar 5716,
Brooklyn,
Aux dirigeants de la Yechiva Tom’heï Temimim,
Que D.ieu vous accorde longue vie,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu vos lettres des 25 Chevat, 1er, 4, 10, 16, 18 Adar, 8, 9, 27 Nissan, 5 et 7 Iyar, avec ce qui y était joint. De même, j’ai reçu, en leur temps, les photographies des écoles de Kfar ‘Habad et les cartes. Enfin, j’ai reçu la lettre relative aux formulaires de l’école professionnelle, du 2 Adar.
Vous évoquez, en plus de ce que j’ai écrit dans mon télégramme(1), une collecte pour l’école professionnelle et pour l’école agricole. Il est effectivement bon de l’organiser, à condition qu’elle ne puisse être interprétée comme un défi lancé aux arabes(2). De fait, il y a différents moyens de la diffuser sans courir ce risque.
La collecte pour le nouveau bâtiment de la Yechiva Tom’heï Temimim de Kfar ‘Habad(3) est également judicieuse. Néanmoins, il faut se demander si l’on peut mener conjointement deux collectes. Il est très improbable que les donateurs acceptent de doubler leur participation. En pareil cas, il est clair que l’école professionnelle et l’école agricole ont la priorité, car ce qui les concerne est d’actualité(4). Il n’en est pas de même pour l’autre bâtiment, à propos duquel on pourra toujours faire une communication par la suite, en soulignant que, malgré ce qui s’est passé, on a décidé de bâtir un nouvel édifice à Kfar ‘Habad.
Bien évidemment, ce qui vient d’être dit est uniquement l’idée générale et il vous appartient de réfléchir, sur place, pour déterminer si le lancement simultané de deux collectes présentera un avantage, très concrètement, en termes financiers. Et, il a déjà été dit que “ le salut est obtenu par les nombreux conseillers ”(5).
Depuis deux ans(6), je saisis chaque occasion pour vous souligner, directement ou indirectement, qu’il est absolument impératif de multiplier le nombre des élèves, au sens le plus littéral, c’est-à-dire numériquement. Pour ma douleur et pour ma peine, on n’a tenu aucun compte de mes propos. J’ai écrit qu’une multiplication des élèves agrandirait également les rentrées financières. Malgré cela, vous avez considéré que le contraire était vrai, que moins il y aurait d’élèves et plus le déficit pourrait être contenu ou qu’en tout état de cause, il y aurait moins de dépenses, même si les rentrées étaient réduites. Et, peut-être y avait-il encore d’autres raisons.
En tout état de cause, de manière concrète, le nombre des élèves a été réduit. Bien entendu, si ce n’était toutes les raisons, toutes les explications qui ont été données, à ce sujet, telle catégorie ne convient pas et telle autre pourrait avoir une influence négative, le nombre des élèves de la Yechiva aurait pu maintenant être le double. Et, même si toutes ces justifications étaient vraies, puisse D.ieu avoir fait que vous ayez multiplié les élèves convenables, selon vos propres critères.
Je suis surpris par la conclusion de votre lettre, évoquant un grand abandon. Et, vous ne faites aucune relation entre cette situation et votre conception, le comportement que vous avez adopté dernièrement. Vous incriminez des hommes qui n’ont pas le libre arbitre, alors que tous, et surtout les dirigeants de la Yechiva Tom’heï Temimim auraient dû, comme en toute chose, rechercher d’abord un enseignement pour le service de D.ieu et, ensuite seulement, une explication dans les termes de ce monde, soumis à la Klipat Noga(7). Vous occultez donc, dans toute la mesure du possible, tout aspect spirituel et, a fortiori, tout enseignement pour le service de D.ieu.
Actuellement, les fondateurs et dirigeants de la Yechiva, nos saints maîtres, sont en mesure de couvrir les dépenses pour deux cents élèves, même s’il n’y avait aucun moyen naturel de le faire, il y a deux ans. Il est clair que, s’il était une évidence pour vous qu’il peut en être ainsi pour les élèves de la Yechiva Tom’heï Temimim en Terre Sainte, vous auriez pu réunir les moyens nécessaires pour quatre cents, six cents, voire mille élèves. Et, il en aurait effectivement été ainsi, sans aucune exagération.
La différence est donc la suivante. Huit cents élèves de plus auraient pu avoir accès à l’enseignement du Baal Chem Tov et à celui de l’Admour Hazaken. Une attitude étriquée et sévère leur a retiré cette possibilité. Autre aspect, la réduction devient ainsi possible également à l’extérieur car, même quand on a deux cents élèves, on peut penser à en réduire le nombre.
Le but de ces quelques lignes est de vous rappeler, encore une fois, l’attitude de mon beau-père, le Rabbi, qui consistait à développer ses institutions, dans toute la mesure du possible. Vous connaissez sa sainte causerie(8), relative à ses institutions, dans laquelle il dit : “ J’ai toujours été endetté et je ne suis jamais resté en dette ”.
Je souligne encore une fois que l’on ne doit pas interpréter la présente comme des paroles d’encouragement, d’ordre général, sans incidence concrète. Mon intention est bien simple. Pendant les années passées, cette direction étriquée a, malheureusement, ôté a des centaines de Juifs la possibilité d’étudier la ‘Hassidout. Le voile et l’obscurité qui en résultent sont considérables. Bien plus, quelques uns de ceux qui sont entrés à la Yechiva Tom’heï Temimim l’ont quittée. Différents textes de la ‘Hassidout expliquent longuement ce qui découle d’une contraction de l’Attribut de sévérité du domaine de la sainteté(9). Vous devez comprendre ce que je veux dire.
Puisse D.ieu faire qu’au moins à réception de la présente, chacun s’investisse pleinement, selon la fonction qu’il assume, au sein de la direction de la Yechiva, afin de réunir le plus grand nombre possible d’élèves convenables et pour adopter des critères moins élitistes. De la sorte, il y aura bon espoir que les élèves ayant quitté la Tom’heï Temimim eux-mêmes, pour des raisons qu’ils pensaient justifiées, prennent conscience de la stricte vérité. Alors, la direction de la Yechiva elle-même percevra également cette vérité.
Je répète, pour la troisième fois, que tout ce qui vient d’être dit doit être interprété au sens le plus littéral. La Yechiva de Lod aurait pu, à l’heure actuelle, compter quelques centaines d’élèves de plus que ceux qu’elle possède. Mais, que faire ? Nos Sages disent qu’il ne sert à rien de se plaindre du passé. Que l’on se serve donc des jours qui viennent, en les exploitant pleinement, dans toute la mesure du possible. De la sorte, on peut espérer qu’à la prochaine rentrée scolaire, il y aura effectivement quelques centaines d’élèves de plus et, sans exagérer, plus de deux cents s’ajoutant à ce qu’a été leur nombre, dans le passé. Et, il est dit, à ce propos : “ De grâce, mettez-Moi à l’épreuve, en la matière ”.
Sans doute, m’écrivez-vous, avec tous les détails nécessaires, à propos de tout ce qui a été dit dans la présente lettre et dans le télégramme qui l’a précédée.
Avec ma bénédiction pour une considérable réussite en tout cela,
M. Schneerson,
Notes
(1) Il s’agit de la lettre n°4303.
(2) Voir, à ce propos, la lettre n°4305.
(3) Voir, à ce propos, la lettre n°4304.
(4) Du fait de l’attentat.
(5) Il faudra donc recueillir l’avis de plusieurs personnes, à ce sujet.
(6) Voir, à ce sujet, les lettres n°2731, 4037 et 4341.
(7) La force du mal qui peut encore recevoir une élévation dans le domaine de la sainteté.
(8) Voir, à ce sujet, la lettre n°1698.
(9) Bien que, dans le domaine de la sainteté, il soit uniquement positif, la contraction peut le placer sous l’emprise des forces du mal.