Lettre n° 4280

Par la grâce de D.ieu,
1er Iyar 5716,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu votre lettre, en son temps, de même que celle du distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se consacre aux besoins communautaires, aux multiples accomplissements pour les Mitsvot et pour la ‘Hassidout. Pour différentes raisons, ma réponse a été retardée jusqu’à maintenant.

Concernant les problèmes que vous évoquez, vous devez, à l’avenir, méditer à la vérité, qui s’impose à chaque Juif. Chacun de nous, au sein de tout Israël, est l’émissaire de D.ieu, Créateur du monde et doit assumer une mission sacrée, dans ce monde. Celle-ci, dans sa globalité, a déjà été définie par la Michna, qui dit : “ J’ai été créé pour servir mon Créateur ”. Comment y parvenir ? Le Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, chapitre 231, l’explique : “ En toutes tes voies, reconnais-Le ”. Chaque acte permis que l’on accomplit, avec une bonne intention, permet effectivement de reconnaître D.ieu.

Comment savoir ce que l’on doit faire et ce qu’il ne faut pas faire ? Notre Torah, Torah de vie, le précise et l’on peut en déduire que la mission confiée à chacun d’entre nous n’est pas la même. Chaque homme doit se servir de ses forces et de ses capacités, desquelles dépend cette mission.

D.ieu a accordé la réussite à la communauté juive de votre ville et, depuis quelques temps déjà, une Yechiva y a été fondée. L’une des missions essentielles des Juifs résidant là consiste donc à faire tout ce qui est en leur pouvoir, non seulement pour renforcer cette Yechiva, mais aussi pour qu’elle se développe de plus en plus, qu’elle puisse accueillir et intégrer tous les jeunes et tous les enfants, pour qu’elle apporte aux parents, par leur intermédiaire, la chaleur et la lumière juives.

En application de ce qui vient d’être dit, vous devez vous concerter avec la direction de cette Yechiva, afin de déterminer comment lui apporter votre concours, de la meilleure façon.

Si vous vous consacrez à cette mission et, dans l’intérêt de celle-ci, si vous ne remettez pas en cause votre propre santé, ce qu’à D.ieu ne plaise, ou bien les moyens de subsistance que D.ieu vous accordera, vous serez alors effectivement l’émissaire du Créateur du monde. Or, un soldat, quand il se trouve à l’armée, est concrètement libéré de toutes ses préoccupations personnelles. Et, de même, en devenant le serviteur de D.ieu, vous serez délivré de tout tracas.

Pour faire disparaître la trace du passé, vous demanderez pardon à la fiancée que vous avez délaissée, en présence de dix personnes, sans leur préciser si vous êtes fautif ou si vous ne l’êtes pas du tout. De même, vous ferez tout de suite vérifier vos Tefillin, les Tsitsit de votre grand Talith et du Talith Katan, les Mezouzot de votre maison, celles des pièces et des bureaux de votre usine, s’il arrive que l’on mange là-bas.

Vous dormirez avec un Talith Katan et, tous les jours de semaine, avant la prière du matin et celle de Min’ha, vous mettrez quelques pièces dans un tronc de Tsedaka. Vous ferez tout cela jusqu’à Roch Hachana. Chaque jour, après la prière, vous lirez des Tehilim, en fonction de leur répartition mensuelle.

En plus de tout cela, vous devez, bien entendu, fixer un temps pour l’étude de la Torah et de la ‘Hassidout. Puis, vous placerez votre confiance en le Créateur du monde, Qui le dirige et vous protège, par Sa Providence, vous garde, en tout ce que vous accomplissez. Il n’y a pas lieu d’en douter.

D.ieu fasse que, très prochainement, je reçoive de vos bonnes nouvelles en tout ce qui vient d’être dit.

Avec ma bénédiction,



4280*

Par la grâce de D.ieu,
1er Iyar 5716,
Brooklyn,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et
assume une mission sacrée, le Rav Zeev Tsvi(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre de Roch ‘Hodech Adar et celle qui la précédait, dont l’acheminement a été retardé. Vous avez sûrement profité des jours propices, des fêtes et des célébrations, pour insuffler à vos élèves un esprit de crainte et d’amour de D.ieu, pour les conduire sur les voies de la ‘Hassidout et de ses pratiques.

Que D.ieu vous accorde la réussite.

Vous trouverez ci-joint un chèque, pour vos dépenses personnelles.

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,

Concernant vos remarques :

A) Vous faites une différence entre les propos de nos Sages, figurant au traité Baba Metsya 86b et dans le Midrach Béréchit Rabba, chapitre 50, paragraphe 2. Selon certains, Loth fut sauvé(2) par l’ange Mi’haël, selon d’autres, par l’ange Raphaël.

Or, on peut rapprocher cette distinction de deux autres avis émis par nos Sages. Selon le premier, Loth était un Juste et c’est précisément Mi’haël qui offre à D.ieu les âmes des Justes, selon en particulier, le traité ‘Haguiga 12b, le Zohar, tome 1, page 107b et le Midrach cité par Rachi, dans son commentaire du verset 19, 17.

Selon le second avis, Loth était un impie. Il est donc lié à Raphaël(3), car la Techouva suscite la guérison, comme le souligne le Zohar, tome 2, page 147a. Aussi Rachi explique-t-il, dans son commentaire, que Loth était un impie et que Raphaël le sauva.

B) Vous dites que le verset “ Ils le firent sortir(4) ” fait précisément allusion à l’ange créé par la Mitsva de Loth(5).

Il n’est pas possible d’avancer une telle interprétation, car ce verset parle bien des deux anges, avec un article défini(6).

Notes

(1) Le Rav Z. T. Weber de Jérusalem. Voir, à son sujet, la lettre n°3852.
(2) A Sodome.
(3) Etymologiquement, l’ange de la guérison.
(4) Pour le sauver.
(5) L’hospitalité.
(6) C’est-à-dire les deux que l’on connaît et qui ont été mentionnés au préalable, mais non celui qui vient d’être créé par l’action de Loth.