Lettre n° 4244

Par la grâce de D.ieu,
23 Nissan 5716,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre d’avant la fête de Pessa’h, dans laquelle vous me dites que votre bilan moral n’a servi à rien et que vous n’en voyez pas les fruits. Différents textes permettent d’établir qu’en pareil cas, celui-ci émane d’une source qui n’est pas pure.

Le Rabbi Rachab précise de quelle manière on peut déterminer cette source(1) et ses propos sont reproduits dans le Hayom Yom. Si ce bilan dérange l’action concrète, il émane de celui qui complote(2). Or, comme l’indique votre lettre, votre réflexion a provoqué votre découragement et elle a donc affaibli vos actions.

Comme je l’ai déjà écrit à plusieurs ‘Hassidim(3), on sait ce que tranche notre Torah, y compris dans sa partie révélée, à propos de la destruction du ‘Hamets matériel, que l’homme doit rechercher. S’il le découvre, il le fera disparaître mais, s’il ne le voit pas dans les forces dont il dispose et n’a donc rien à brûler, il n’en aura pas moins accompli la Mitsva comme il convient, s’étant acquitté de sa tâche. Car, la Torah n’a pas été donnée aux anges.

Ainsi, même si vos arguments étaient justifiés, vous avez fait votre devoir, formulé des reproches et même mis en pratique l’Injonction : “ Tu aimeras ton prochain comme toi-même ”. Il faut donc s’efforcer de rendre ce prochain meilleur. Bien plus, il est à peu près certain que votre bilan est faux, comme je le disais. Il est dit, à ce propos, que “ une action est préférable à mille plaintes ”.

Vous poursuivrez donc votre action auprès de votre entourage. Vous accomplissez, de la sorte, la mission que D.ieu vous a confiée. Or, rien ne Lui est impossible. Au final, vos propos agiront donc de la manière qui convient.

Vous me dites que l’on vous interroge sur les bénéficiaires qui hériteront de vos biens. Il me semble que la même pratique existe également aux Etats Unis. A ceux qui n’ont pas d’enfants, on demande, après cent vingt ans, de transmettre ces biens à une institution. Et, tout cela ne vous empêche sans doute pas de faire des cadeaux, tout au long de votre vie, pour de longs jours et de bonnes années.

Vous me direz sûrement comment vous avez profité de Pessa’h, temps de notre libération. Puisse D.ieu faire que ce soit une bonne préparation pour la fête de Chavouot, qui approche, ainsi qu’il est dit : “ Quand tu feras sortir le peuple d’Egypte, vous servirez D.ieu sur cette montagne ”.

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,

Notes

(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°4017.
(2) Du mauvais penchant.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°4088.