Lettre n° 4216

Par la grâce de D.ieu,
9 Nissan 5716,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du Roch ‘Hodech de la délivrance(1), qui fut instauré pour Yaakov et ses fils(2). Conformément au dicton de l’Admour Hazaken, celui-ci est fixé à la fois dans le temps et dans l’âme. Je vous remercie de m’avoir décrit la réunion ‘hassidique et les grands traits de ce qui y a été dit. Sans doute, à l’avenir, maintiendrez-vous cette pratique positive. Soyez satisfait comme vous m’avez vous-même satisfait.

A ce propos, nos Sages disent(3) : “ Que vienne celui que voici… ” et leur affirmation est commentée par le Tséma’h Tsédek, dans un discours manuscrit, qui n’a pas encore été publié(4). Globalement, son explication est basée sur le Likouteï Torah et sur différents textes, soulignant que la prophétie de Moché est introduite par “ voici ”, comme le constatent nos Sages.

En des termes que chacun peut comprendre et en se basant sur toutes ces références, on peut expliquer que le terme “ voici ” est utilisé pour désigner du doigt, ce qui est possible uniquement pour ce qui existe réellement, c’est-à-dire ce pour qui appartient au domaine de la Sainteté. Ainsi, le Rambam affirme que D.ieu est “ l’existence véritable ”.

Vous évoquez la controverse entre les ‘Hassidim à propos des différentes collectes. Nos Sages disent que “ tous deux sont des Justes parfaits ” et vous consulterez, à ce propos, le Likouteï Torah, Parchat Bamidbar, page 44b. Vous avez raison de dire que ce que vous faites pour les institutions ‘Habad est indispensable. Mais, celui qui s’oppose à vous a également raison de vous répondre qu’il faut aussi permettre l’organisation de collectes au profit d’autres institutions ‘Habad, qui doivent exister également.

Il est évident que l’on ne peut se rendre chez les donateurs pour plusieurs institutions à la fois, portant toutes le nom de ‘Habad Loubavitch. La solution est donc la suivante. Il faut fixer un moment pour la collecte de chaque institution. On peut aussi répartir les donateurs, mais cela est plus difficile et l’on peut se demander s’ils accepteront d’être rattachés à telle institution plutôt qu’à telle autre. En tout état de cause, il y a suffisamment de temps, tout au long de l’année, pour l’ensemble des institutions et D.ieu fasse que l’on utilise pleinement les possibilités qui existent.

Il est sûrement inutile de vous rappeler le sens de l’affirmation de nos Sages selon laquelle “ les Sages multiplient la paix dans le monde ”. En effet, la paix, par elle-même, ne suffit pas. On ne peut même se contenter de celle qui existe dans le foyer. Elle doit être multipliée, se répandre dans le monde entier. Bien plus, Olam, le monde, est de la même étymologie que Elem, le voile. La paix doit donc régner et être abondante, même là où se trouve le voile. Alors, on obtiendra tout ce qui en découle, comme l’explique la fin du Midrach Esther Rabba.

Et, l’on ne peut se dire qu’un accomplissement aussi difficile ne peut être le fait que d’un disciple des Sages. En effet, même si ce que l’on exige d’un homme dépend des forces qu’il possède, il a effectivement le pouvoir de révéler une grande paix dans le monde. Et, le ‘Havat Daat, dans l’introduction du Yoré Déa, explique ce qu’est un disciple des Sages.

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela et pour une fête de Pessa’h cachère et joyeuse,

Notes

(1) Celui de Nissan.
(2) Selon le Midrach Chemot Rabba, au chapitre 15.
(3) Au traité Mena’hot 53b.
(4) Du second jour de Chavouot 5613-1853, rédigé par Rabbi Hillel de Paritch, manuscrit n°607, page 250a et manuscrit n°993, page 181a. Voir également le Or Ha Torah, Parchat Emor, page 583.