Lettre n° 4209
Par la grâce de D.ieu,
8 Nissan 5716,
Brooklyn, New York,
A l’attention du professeur Avraham Its’hak(1) Ha Cohen,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu vos livres, de même que les parutions de la Jewish Culture Foundation et je vous en remercie. L’expédition en a été quelque peu retardée, car, semble-t-il, le paquet s’est ouvert pendant son acheminement. Ma réponse l’a été également, du fait de mes nombreuses occupations.
Parmi vos livres, j’ai eu l’agréable surprise de voir celui qui est intitulé “ la loi de la relativité d’Einstein ”. Car, je ne savais pas que vous étiez un spécialiste de mathématiques et de physique. J’ai été satisfait d’observer, sur la page de garde, que vous n’avez pas changé votre nom, Kats, qui signifie Cohen Tsédek(2).
Comme j’ai l’habitude de le faire en pareil cas, je vous joins quelques notes, en bas de page, celles qui me sont venues à l’esprit en feuilletant vos livres, bien que je l’ai fait rapidement, en fonction du temps dont je disposais.
A réception de la présente, vous aurez sûrement obtenu des nouvelles de votre sœur, qui, avec son fils, doit être bien rentrée en Terre Sainte.
La fête de Pessa’h approche et, à cette occasion, je formule, par la présente, le vœu, que vous la célébriez, avec les membres de votre famille, d’une manière cachère et joyeuse.
Avec ma bénédiction, à l’occasion de la fête et en saluant vos frères,
M. Schneerson,
Tous ceux qui commentent la loi de la relativité soulignent, bien entendu, parmi leurs conclusions, celles qui sont les plus surprenantes et les plus fondamentales, c’est-à-dire l’absence d’espace absolu et de temps absolu.
En effet, l’espace et le temps sont relatifs et il semble que leur affirmation soit démontrée, de manière irréfutable, par l’expérience de Michelson(3) ou, lors d’une éclipse solaire(4), par le calcul du parcours d’une étoile(5).
Puis, de telles conclusions deviennent l’héritage de la science, au même titre que les trois lois bien connues de Newton, que l’on adopte avant même d’avoir pu vérifier leur manque de précision. A ma grande surprise, parmi tous les livres que j’ai vu, pour l’heure, traiter de ce sujet, je n’en ai pas trouvé un seul qui soit mesuré, dans ses propos. Combien plus, parmi les lecteurs de ces ouvrages, nul ne remet-il en question cette conclusion.
Or, à mon sens, émettre des réserves à ce propos n’est même pas encore suffisant.
La science, telle qu’on l’entend dernièrement, est exacte. Ainsi, celui qui parvient à certaines conclusions en mesurant, en pesant, ne peut pas, au titre de sa connaissance scientifique, ni même de sa recherche, énoncer des concepts exacts. Car, les instruments de la science exacte ne peuvent ni appréhender un fait certain, ni le réfuter, puisqu’il n’est pas possible de démontrer l’existant.
De plus, il est d’usage, lorsqu’un scientifique achève une expérimentation, puis rédige des conclusions et des lois, qu’il bâtisse une hypothèse nouvelle, dans cette discipline ou bien modifie celle qui existe. De telles réflexions ne sont que des suppositions, ayant pour but d’introduire les conclusions nouvelles dans la connaissance acquise de cette science et de l’expliquer d’une manière plus simple, plus évidente, s’imposant à la logique première, dans toute la mesure du possible.
En l’occurrence, cette théorie est effectivement une supposition, une explication possible des phénomènes naturels. Il n’y a donc aucune raison, en la formalisant, d’y introduire des éléments exacts. Bien plus, ceci va même à l’encontre de l’objectif fixé, au moins pour ce qui fait l’objet de notre propos, puisque la démonstration y perd en clarté, si toutefois quelqu’un peut comprendre simplement et se représenter par l’esprit, en particulier, le fait que le temps et l’espace ne sont pas absolus, que la vitesse de la lumière est la même dans toutes les directions et pour tous les observateurs, que le lieu se recourbe en fonction de la matière qui y est introduite, que l’espace, l’atmosphère du monde, est limité comme une ampoule, qu’il se dilate ou se rétracte, que la vitesse C(6) possède une propriété particulière, puisqu’il est absolument impossible de l’accélérer.
* * *
Toutes les expériences scientifiques qui ont été faites, y compris dans le domaine de la relativité, sont basées et étayées sur des mesures, des instruments de mesure, des hommes qui effectuent ces mesures et en tirent des conclusions.
En conséquence, ces conclusions portent uniquement sur la mesure de l’endroit, de la matière ou de la lumière, sur le fonctionnement des instruments de mesure, les capacités et les possibilités de l’homme.
S’agissant des expériences de Peso(7) et de Michelson, l’explication supposée et l’hypothèse la plus proche de l’expérimentation, faisant appel au plus petit nombre d’éléments indémontrables, extérieurs à l’expérience, il faut avoir recours à l’explication de Lorentz(8).
Et, la question bien connue, que vous reproduisez dans votre livre, pourquoi la conclusion de Lorentz s’applique-t-elle à tous les éléments changeant de vitesse, question qui se pose pour une mesure effectuée par l’homme, est moins épineuse que cette autre question, pourquoi la vitesse C a-t-elle reçu la propriété d’être immuable. Cette analyse ne sera pas approfondie ici.
* * *
S’agissant de votre livre sur les sources juives dans le Coran :
A la page XX : Les chercheurs s’interrogent sur le choix de Gabriel.
On peut l’expliquer simplement d’après les versets 8 et 9 de Daniel, selon lesquels Gabriel est celui qui commente la vision, fait savoir ce qui adviendra à la fin, va transmettre la connaissance.
Vous consulterez également les versets Daniel 12, 6 et suivants. De fait, nos Sages disent que “ l’homme vêtu de toile, c’est Gabriel ”.
A ce propos, vous consulterez le Midrach Chemot Rabba, chapitre 18, paragraphe 5, selon lequel Gabriel est également chargé de protéger Israël, comme il le fit pour Avraham, selon le récit rapporté par le Otsar Ha Midrachim.
Aux pages XXII et XXIII : La comparaison entre le mois de jeûnes et celui d’Elloul n’est pas satisfaisante. En effet, Elloul, de ce point de vue, doit être rattaché aux dix jours de Techouva, ce qui fait, au total, une période de quarante jours.
On peut en trouver l’origine dans le verset Devarim 22, 13 et dans l’explication de nos Sages, au traité Yebamot 48b : “ Un mois : ceci est la Techouva pour l’idolâtrie ”.
A la page 147 : La comparaison avec l’interdiction d’épouser ceux qui appartiennent au peuple de Natine n’est pas satisfaisante, car ils sont des convertis et cette interdiction n’est pas liée à l’idolâtrie. On peut donc se demander pourquoi vous avancez une interprétation aussi difficile à accepter.
Tout ceci est précisé au verset Devarim 7 et dans le traité Kiddouchin 68b. Vous consulterez également les versets Mala’hi 2, 11 et 12.
Notes
(1) Le prof. A. I. Kats.
(2) Cohen de justice.
(3) Montrant que la rapidité de la lumière, se déplaçant d’est en ouest sur la terre est la même que celle de son déplacement du nord au sud.
(4) Lorsque les rayons de lumière de cette étoile passent devant le soleil.
(5) Avançant lentement vers le centre de l’ellipse de l’étoile du système solaire.
(6) Celle de la lumière, qui est de trois cent mille kilomètres par seconde.
(7) Selon lesquelles la vitesse de l’eau suivant le courant est la même que celle de l’eau qui va à contre courant.
(8) Selon laquelle tout corps se rétracte, lors de son mouvement, sous la pression de l’endroit où il se trouve.
8 Nissan 5716,
Brooklyn, New York,
A l’attention du professeur Avraham Its’hak(1) Ha Cohen,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu vos livres, de même que les parutions de la Jewish Culture Foundation et je vous en remercie. L’expédition en a été quelque peu retardée, car, semble-t-il, le paquet s’est ouvert pendant son acheminement. Ma réponse l’a été également, du fait de mes nombreuses occupations.
Parmi vos livres, j’ai eu l’agréable surprise de voir celui qui est intitulé “ la loi de la relativité d’Einstein ”. Car, je ne savais pas que vous étiez un spécialiste de mathématiques et de physique. J’ai été satisfait d’observer, sur la page de garde, que vous n’avez pas changé votre nom, Kats, qui signifie Cohen Tsédek(2).
Comme j’ai l’habitude de le faire en pareil cas, je vous joins quelques notes, en bas de page, celles qui me sont venues à l’esprit en feuilletant vos livres, bien que je l’ai fait rapidement, en fonction du temps dont je disposais.
A réception de la présente, vous aurez sûrement obtenu des nouvelles de votre sœur, qui, avec son fils, doit être bien rentrée en Terre Sainte.
La fête de Pessa’h approche et, à cette occasion, je formule, par la présente, le vœu, que vous la célébriez, avec les membres de votre famille, d’une manière cachère et joyeuse.
Avec ma bénédiction, à l’occasion de la fête et en saluant vos frères,
M. Schneerson,
Tous ceux qui commentent la loi de la relativité soulignent, bien entendu, parmi leurs conclusions, celles qui sont les plus surprenantes et les plus fondamentales, c’est-à-dire l’absence d’espace absolu et de temps absolu.
En effet, l’espace et le temps sont relatifs et il semble que leur affirmation soit démontrée, de manière irréfutable, par l’expérience de Michelson(3) ou, lors d’une éclipse solaire(4), par le calcul du parcours d’une étoile(5).
Puis, de telles conclusions deviennent l’héritage de la science, au même titre que les trois lois bien connues de Newton, que l’on adopte avant même d’avoir pu vérifier leur manque de précision. A ma grande surprise, parmi tous les livres que j’ai vu, pour l’heure, traiter de ce sujet, je n’en ai pas trouvé un seul qui soit mesuré, dans ses propos. Combien plus, parmi les lecteurs de ces ouvrages, nul ne remet-il en question cette conclusion.
Or, à mon sens, émettre des réserves à ce propos n’est même pas encore suffisant.
La science, telle qu’on l’entend dernièrement, est exacte. Ainsi, celui qui parvient à certaines conclusions en mesurant, en pesant, ne peut pas, au titre de sa connaissance scientifique, ni même de sa recherche, énoncer des concepts exacts. Car, les instruments de la science exacte ne peuvent ni appréhender un fait certain, ni le réfuter, puisqu’il n’est pas possible de démontrer l’existant.
De plus, il est d’usage, lorsqu’un scientifique achève une expérimentation, puis rédige des conclusions et des lois, qu’il bâtisse une hypothèse nouvelle, dans cette discipline ou bien modifie celle qui existe. De telles réflexions ne sont que des suppositions, ayant pour but d’introduire les conclusions nouvelles dans la connaissance acquise de cette science et de l’expliquer d’une manière plus simple, plus évidente, s’imposant à la logique première, dans toute la mesure du possible.
En l’occurrence, cette théorie est effectivement une supposition, une explication possible des phénomènes naturels. Il n’y a donc aucune raison, en la formalisant, d’y introduire des éléments exacts. Bien plus, ceci va même à l’encontre de l’objectif fixé, au moins pour ce qui fait l’objet de notre propos, puisque la démonstration y perd en clarté, si toutefois quelqu’un peut comprendre simplement et se représenter par l’esprit, en particulier, le fait que le temps et l’espace ne sont pas absolus, que la vitesse de la lumière est la même dans toutes les directions et pour tous les observateurs, que le lieu se recourbe en fonction de la matière qui y est introduite, que l’espace, l’atmosphère du monde, est limité comme une ampoule, qu’il se dilate ou se rétracte, que la vitesse C(6) possède une propriété particulière, puisqu’il est absolument impossible de l’accélérer.
* * *
Toutes les expériences scientifiques qui ont été faites, y compris dans le domaine de la relativité, sont basées et étayées sur des mesures, des instruments de mesure, des hommes qui effectuent ces mesures et en tirent des conclusions.
En conséquence, ces conclusions portent uniquement sur la mesure de l’endroit, de la matière ou de la lumière, sur le fonctionnement des instruments de mesure, les capacités et les possibilités de l’homme.
S’agissant des expériences de Peso(7) et de Michelson, l’explication supposée et l’hypothèse la plus proche de l’expérimentation, faisant appel au plus petit nombre d’éléments indémontrables, extérieurs à l’expérience, il faut avoir recours à l’explication de Lorentz(8).
Et, la question bien connue, que vous reproduisez dans votre livre, pourquoi la conclusion de Lorentz s’applique-t-elle à tous les éléments changeant de vitesse, question qui se pose pour une mesure effectuée par l’homme, est moins épineuse que cette autre question, pourquoi la vitesse C a-t-elle reçu la propriété d’être immuable. Cette analyse ne sera pas approfondie ici.
* * *
S’agissant de votre livre sur les sources juives dans le Coran :
A la page XX : Les chercheurs s’interrogent sur le choix de Gabriel.
On peut l’expliquer simplement d’après les versets 8 et 9 de Daniel, selon lesquels Gabriel est celui qui commente la vision, fait savoir ce qui adviendra à la fin, va transmettre la connaissance.
Vous consulterez également les versets Daniel 12, 6 et suivants. De fait, nos Sages disent que “ l’homme vêtu de toile, c’est Gabriel ”.
A ce propos, vous consulterez le Midrach Chemot Rabba, chapitre 18, paragraphe 5, selon lequel Gabriel est également chargé de protéger Israël, comme il le fit pour Avraham, selon le récit rapporté par le Otsar Ha Midrachim.
Aux pages XXII et XXIII : La comparaison entre le mois de jeûnes et celui d’Elloul n’est pas satisfaisante. En effet, Elloul, de ce point de vue, doit être rattaché aux dix jours de Techouva, ce qui fait, au total, une période de quarante jours.
On peut en trouver l’origine dans le verset Devarim 22, 13 et dans l’explication de nos Sages, au traité Yebamot 48b : “ Un mois : ceci est la Techouva pour l’idolâtrie ”.
A la page 147 : La comparaison avec l’interdiction d’épouser ceux qui appartiennent au peuple de Natine n’est pas satisfaisante, car ils sont des convertis et cette interdiction n’est pas liée à l’idolâtrie. On peut donc se demander pourquoi vous avancez une interprétation aussi difficile à accepter.
Tout ceci est précisé au verset Devarim 7 et dans le traité Kiddouchin 68b. Vous consulterez également les versets Mala’hi 2, 11 et 12.
Notes
(1) Le prof. A. I. Kats.
(2) Cohen de justice.
(3) Montrant que la rapidité de la lumière, se déplaçant d’est en ouest sur la terre est la même que celle de son déplacement du nord au sud.
(4) Lorsque les rayons de lumière de cette étoile passent devant le soleil.
(5) Avançant lentement vers le centre de l’ellipse de l’étoile du système solaire.
(6) Celle de la lumière, qui est de trois cent mille kilomètres par seconde.
(7) Selon lesquelles la vitesse de l’eau suivant le courant est la même que celle de l’eau qui va à contre courant.
(8) Selon laquelle tout corps se rétracte, lors de son mouvement, sous la pression de l’endroit où il se trouve.