Lettre n° 4178

Par la grâce de D.ieu,
22 Adar 5716,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 8 Adar, dans laquelle vous m’indiquez de quelle manière vous gagnez votre vie. Vous faites l’objet d’une accusation, dans votre ville et vous avez donc l’idée d’abandonner les fonctions que vous y occupez.

J’ai déjà écrit à plusieurs ‘Hassidim, et vous avez dû voir l’une de ces lettres, que le moment est venu de ne plus se cacher la vérité. On ne peut pas supplier tous ceux qui ont le mérite de prendre part aux institutions et aux réalisations de mon beau-père, le Rabbi. Car, de deux choses l’une, ou bien ils reconnaissent que tel est leur bien ou bien ils le nient et considèrent qu’ils rendent eux-mêmes service à mon beau-père, le Rabbi, par son intermédiaire, à tous nos saints maîtres et, par leur intermédiaire au Saint béni soit-Il et aux armées célestes. Dans ce dernier cas, faire de la morale ne servira à rien et l’on peut comprendre à quel point il faut avoir pitié de telles personnes. Certes, il est une Mitsva de faire des remontrances, mais il y a une limite à tout, en particulier à notre époque, alors que, pour agir, chaque instant est précieux.

Ceux qui sont encore jeunes, par le nombre de leurs années, ou bien qui n’ont pas eu le mérite de recevoir leur éducation au sein de la Yechiva Tom’heï Temimim doivent être choyés et gâtés, conformément à l’explication du Rambam, dans son commentaire de la Michna. Et, la ‘Hassidout précise de quelle manière on éduque un enfant. A l’opposé, il est inutile de faire des remontrances à ceux qui ont étudié la Torah à la Yechiva Tom’heï Temimim, puis ont fondé des familles juives et ‘hassidiques ou bien de les gâter. On tente de les convaincre, mais cela ne sert à rien, car, au bout d’un certain temps, ils maintiennent leur avis. Or, il n’y a plus de limite aux interventions, aux prévenances, alors que le temps pourrait être bien mieux utilisé. Et, le travail se fait entre deux plaintes. C’est là le sentiment et l’apparence que l’on donne.

Une fois, au moins, il faut dire la vérité telle qu’elle est, afin que vous commenciez peut-être à observer l’autre en vous disant qu’il possède aussi les dix forces de l’âme, parmi lesquelles se trouvent trois forces de l’intellect, ‘Ho’hma, Bina et Daat. De plus, il a des sentiments en son cœur, il peut s’émouvoir. Et, l’émotion peut dépasser sa compréhension. Parfois, vous-même pouvez vous tromper, alors que vos amis ont raison. Il n’est alors d’autres moyens de le déterminer que de se conformer à la règle selon laquelle on suit la majorité.

Si vous méditez à cela, tout le temps qui est nécessaire pour votre propre personne, en pensant à vous-même et avec sincérité, vous comprendrez sans doute les termes du verset : “ Ses voies sont des voies agréables et tous ses chemins sont paix ”. Dès lors, vous coopérerez, en la matière, avec tous les autres ‘Hassidim.

Je répète encore une fois ce que je disais au préalable. Nul ne vous retient au service du Rabbi et il en est de même pour les autres. Pour autant, vous inspirez une immense pitié car, semble-t-il, vous vivez dans l’erreur depuis des décennies. Vous pensez rendre service à notre saint maître, alors que le contraire est vrai. Vous pouvez comprendre ce qui découle d’une telle manière d’envisager votre travail. Vous, avec tous les autres, devez donc essayer de vous expliquer la vérité à vous-même, une fois, puis une seconde. Puisse D.ieu vous conduire à faire le bon choix.

Avec ma bénédiction pour une fête de Pessa’h cachère et joyeuse,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,