Lettre n° 4176
Par la grâce de D.ieu,
21 Adar 5716,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Ephraïm Eliézer(1) Ha Cohen,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre, dans laquelle figure la question suivante. Dans le discours ‘hassidique figurant à la page 80a du Torah Or, Parchat Terouma, il est une note, indiquant que, pendant la période de l’exil, le reflet(2) se retire vers “ sa source et son origine, en Atsilout ”. Vous demandez quelle est cette source et quelle est cette origine.
Cette affirmation correspond à celle du Zohar, selon lequel “ pendant la période de l’exil, le Saint béni soit-il se retire, tout là-haut ”. Différents textes précisent que ceci fait allusion aux Attributs du sentiment, au “ petit visage ” auquel le Torah Or fait allusion et l’expression “ tout là-haut ” correspond à Bina, puis, plus haut encore, à Atik, qui est une partie de Kéter(3).
On peut le comprendre d’après les Tikouneï Zohar, Tikoun 49, qualifiant Bina de “ racine de l’arbre ” et d’après le Raya Méhemna, Parchat Bo, page 42b, qui appelle Bina “ la source ”, comme l’explique le Likouteï Torah, Parchat Vaykra, page 52a.
De même, au sens simple, une différence peut être faite entre la source et l’origine, comme l’indiquent les textes citant ces deux termes, qui désignent donc bien deux stades différents. En effet, la source est proche de ce qu’elle engendre et elle est de la même nature. Il n’en est pas de même pour l’origine, qui est éloignée.
Ce qui vient d’être dit nous permettra de comprendre un passage de la partie révélée de la Torah, dans le Guidouleï Tahara, cité par les responsa se trouvant à la fin de ce livre, au chapitre 2. Une distinction y est faite entre une fosse et une source et, à la conclusion, il est dit que l’origine est une force cachée. Ceci correspond bien à l’ordre des Sefirot, Kéter, ‘Ho’hma, Bina, qui sont l’origine, la source et la fosse.
La Michna dit, au début du traité Meguila, que, lorsque Pourim est un dimanche, on anticipe(4), dans les villages, au jour de la réunion(5), soit le jeudi précédent. Vous posez, à ce sujet, la question suivante. Selon un avis, la Parchat Za’hor est lue, à dix, en fonction d’une obligation faite par la Torah. Or, les habitants des villages se réunissent, de toute façon, à la veille du Chabbat. Ils peuvent donc lire la Meguila en son temps.
Vous n’expliquez pas ce que vous voulez dire, mais votre question est, vraisemblablement, la suivante. On sait qu’il est nécessaire de rentrer chez soi dans les meilleures conditions, c’est-à-dire à la lumière du jour. Tous restent donc dans la ville, à l’issue du Chabbat.
Tout d’abord, il peut être permis de marcher, d’un village à l’autre, pendant le Chabbat, grâce à un Erouv. De plus, le voyage dans les meilleures conditions n’est qu’un bon conseil donné à chacun et non une disposition des Sages ou de la Torah(6). Ces hommes peuvent aussi quitter la ville avant que ne se réunisse le quorum nécessaire pour la prière et surtout pour la lecture de la Meguila, qui peut être faite à n’importe quelle heure du jour.
Selon le Ran, à la même référence, les Sages ont purement et simplement dispensé ces hommes de la lecture de la Meguila du soir. En tout état de cause, il est inutile de faire référence à l’avis selon lequel la lecture de la Parchat Za’hor est instituée par la Torah. En effet, la lecture de la Torah du lundi et du jeudi fut introduite par Ezra et les habitants des villages y sont effectivement moins soumis. Bien plus, selon plusieurs commentateurs, le jour de la réunion est celui où l’on se rassemble pour écouter la lecture de la Torah. Combien plus est-ce le cas pour la lecture de la Torah du Chabbat.
On peut expliquer que l’on fait venir dans les villages, pour le Chabbat, quelqu’un qui sait(7) et peut donc acquitter les présents de leur obligation, ce qui n’est pas le cas pendant la semaine, lorsque les habitants de la ville sont absorbés par leurs propres occupations. C’est la raison pour laquelle les habitants des villages firent en sorte que la lecture du Chabbat ait, pour eux, un caractère plus impératif que celle des lundi et jeudi. Or, il est inconcevable que, chaque Chabbat, et non uniquement pour celui de la Parchat Za’hor, les habitants des villages se soient réunis, à la ville, afin d’écouter la Torah.
Avec ma bénédiction,
Pour une certaine raison, l’envoi de la présente a été retardé et, à la veille de Roch ‘Hodech, avant de me rendre près du tombeau(8), j’ai reçu votre lettre écrite à l’issue du Chabbat. J’ai lu, là-bas, le nom des Juifs que vous citez. Puisse D.ieu faire que ce soit en un moment propice, bon et fructueux.
Notes
(1) Le Rav E. E. Yalles, de Philadelphie. Voir, à son sujet, la lettre n°3948.
(2) De la Lumière céleste.
(3) Le Rabbi note, en bas de page : “ Vous consulterez, pour tout cela, le Zohar, tome 3, page 75a et le Mikdach Méle’h, à la même référence, le Pardès, porte de la valeur des réceptacles, les additifs aux Rechimot du Tséma’h Tsédek, au début des Tehilim. Vous verrez également le Zohar, tome 3, page 20b.
(4) La lecture de la Meguila.
(5) Du tribunal.
(6) Le Rabbi note en bas de page : “ Comme l’indiquent les Tossafot, au début du traité Pessa’him. Et, ceci ne s’applique pas à de nombreuses personnes, empruntant un chemin qui leur est connu. En l’occurrence, les habitants des villages ont l’habitude d’emprunter ce chemin, à chaque jour de réunion ”.
(7) Lire la Torah.
(8) Du précédent Rabbi.
21 Adar 5716,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Ephraïm Eliézer(1) Ha Cohen,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre, dans laquelle figure la question suivante. Dans le discours ‘hassidique figurant à la page 80a du Torah Or, Parchat Terouma, il est une note, indiquant que, pendant la période de l’exil, le reflet(2) se retire vers “ sa source et son origine, en Atsilout ”. Vous demandez quelle est cette source et quelle est cette origine.
Cette affirmation correspond à celle du Zohar, selon lequel “ pendant la période de l’exil, le Saint béni soit-il se retire, tout là-haut ”. Différents textes précisent que ceci fait allusion aux Attributs du sentiment, au “ petit visage ” auquel le Torah Or fait allusion et l’expression “ tout là-haut ” correspond à Bina, puis, plus haut encore, à Atik, qui est une partie de Kéter(3).
On peut le comprendre d’après les Tikouneï Zohar, Tikoun 49, qualifiant Bina de “ racine de l’arbre ” et d’après le Raya Méhemna, Parchat Bo, page 42b, qui appelle Bina “ la source ”, comme l’explique le Likouteï Torah, Parchat Vaykra, page 52a.
De même, au sens simple, une différence peut être faite entre la source et l’origine, comme l’indiquent les textes citant ces deux termes, qui désignent donc bien deux stades différents. En effet, la source est proche de ce qu’elle engendre et elle est de la même nature. Il n’en est pas de même pour l’origine, qui est éloignée.
Ce qui vient d’être dit nous permettra de comprendre un passage de la partie révélée de la Torah, dans le Guidouleï Tahara, cité par les responsa se trouvant à la fin de ce livre, au chapitre 2. Une distinction y est faite entre une fosse et une source et, à la conclusion, il est dit que l’origine est une force cachée. Ceci correspond bien à l’ordre des Sefirot, Kéter, ‘Ho’hma, Bina, qui sont l’origine, la source et la fosse.
La Michna dit, au début du traité Meguila, que, lorsque Pourim est un dimanche, on anticipe(4), dans les villages, au jour de la réunion(5), soit le jeudi précédent. Vous posez, à ce sujet, la question suivante. Selon un avis, la Parchat Za’hor est lue, à dix, en fonction d’une obligation faite par la Torah. Or, les habitants des villages se réunissent, de toute façon, à la veille du Chabbat. Ils peuvent donc lire la Meguila en son temps.
Vous n’expliquez pas ce que vous voulez dire, mais votre question est, vraisemblablement, la suivante. On sait qu’il est nécessaire de rentrer chez soi dans les meilleures conditions, c’est-à-dire à la lumière du jour. Tous restent donc dans la ville, à l’issue du Chabbat.
Tout d’abord, il peut être permis de marcher, d’un village à l’autre, pendant le Chabbat, grâce à un Erouv. De plus, le voyage dans les meilleures conditions n’est qu’un bon conseil donné à chacun et non une disposition des Sages ou de la Torah(6). Ces hommes peuvent aussi quitter la ville avant que ne se réunisse le quorum nécessaire pour la prière et surtout pour la lecture de la Meguila, qui peut être faite à n’importe quelle heure du jour.
Selon le Ran, à la même référence, les Sages ont purement et simplement dispensé ces hommes de la lecture de la Meguila du soir. En tout état de cause, il est inutile de faire référence à l’avis selon lequel la lecture de la Parchat Za’hor est instituée par la Torah. En effet, la lecture de la Torah du lundi et du jeudi fut introduite par Ezra et les habitants des villages y sont effectivement moins soumis. Bien plus, selon plusieurs commentateurs, le jour de la réunion est celui où l’on se rassemble pour écouter la lecture de la Torah. Combien plus est-ce le cas pour la lecture de la Torah du Chabbat.
On peut expliquer que l’on fait venir dans les villages, pour le Chabbat, quelqu’un qui sait(7) et peut donc acquitter les présents de leur obligation, ce qui n’est pas le cas pendant la semaine, lorsque les habitants de la ville sont absorbés par leurs propres occupations. C’est la raison pour laquelle les habitants des villages firent en sorte que la lecture du Chabbat ait, pour eux, un caractère plus impératif que celle des lundi et jeudi. Or, il est inconcevable que, chaque Chabbat, et non uniquement pour celui de la Parchat Za’hor, les habitants des villages se soient réunis, à la ville, afin d’écouter la Torah.
Avec ma bénédiction,
Pour une certaine raison, l’envoi de la présente a été retardé et, à la veille de Roch ‘Hodech, avant de me rendre près du tombeau(8), j’ai reçu votre lettre écrite à l’issue du Chabbat. J’ai lu, là-bas, le nom des Juifs que vous citez. Puisse D.ieu faire que ce soit en un moment propice, bon et fructueux.
Notes
(1) Le Rav E. E. Yalles, de Philadelphie. Voir, à son sujet, la lettre n°3948.
(2) De la Lumière céleste.
(3) Le Rabbi note, en bas de page : “ Vous consulterez, pour tout cela, le Zohar, tome 3, page 75a et le Mikdach Méle’h, à la même référence, le Pardès, porte de la valeur des réceptacles, les additifs aux Rechimot du Tséma’h Tsédek, au début des Tehilim. Vous verrez également le Zohar, tome 3, page 20b.
(4) La lecture de la Meguila.
(5) Du tribunal.
(6) Le Rabbi note en bas de page : “ Comme l’indiquent les Tossafot, au début du traité Pessa’him. Et, ceci ne s’applique pas à de nombreuses personnes, empruntant un chemin qui leur est connu. En l’occurrence, les habitants des villages ont l’habitude d’emprunter ce chemin, à chaque jour de réunion ”.
(7) Lire la Torah.
(8) Du précédent Rabbi.