Lettre n° 4162

Par la grâce de D.ieu,
16 Adar 5716,
Brooklyn, New York,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre question concernant mon avis sur la question qui a été portée à l’ordre du jour, ces derniers mois, à propos de l’organisation de la journée des Rabbanim, aux Etats Unis. La question est la suivante :

“ Est-il permis à ceux qui respectent la Torah et les Mitsvot d’appartenir à des associations comptant, parmi leurs membres, des rabbins réformés ou conservateurs, es qualité, qu’il s’agisse d’une participation individuelle, comme dans le comité rabbinique de New York, ou d’une participation au titre d’une institution, comme dans le conseil des synagogues ?

Les raisons de ceux qui permettent et de ceux qui interdisent sont bien connues. Elles ont été diffusées par leurs auteurs, à différentes occasions et ont été rapportées par la presse. ”

Ma réponse est la suivante. Ces dernières années, la question se pose d’une manière beaucoup plus aiguë et elle a reçu, de ce fait, une formulation nouvelle. Le grand public, en particulier les jeunes rabbins et, plus généralement, la jeunesse juive des Etats Unis, accordent une attention particulière à cette question. Tous considèrent que la réponse qui lui sera apportée et la décision hala’hique qui sera rendue portent non seulement sur la participation à telle ou telle autre organisation, mais aussi sur la manière de considérer les mouvements réformé et conservateur, dans leur ensemble.

La question posée est donc, en fait, la suivante. Ces rabbins, représentants de ces mouvements, sont-ils simplement des Rabbanim adoptant systématiquement la position la plus conciliante, à la différence des rabbins orthodoxes, qui ont, pour leur part, une attitude plus rigoriste ?

Ou bien faut-il appliquer ici la décision du Rambam, dans ses lois de la Techouva, chapitre 3, paragraphe 8, selon laquelle celui qui prétend que la Torah ne vient pas de D.ieu, même s’il fait allusion à un seul verset, à un seul mot, que Moché aurait, selon lui, introduit de sa propre initiative, est considéré comme rejetant l’ensemble de la Torah. Il en est de même pour celui qui nie un commentaire de la Loi Orale ou même une simple précision qu’elle apporte.

En conséquence, quiconque peut exercer une influence sur le déroulement des opérations et, a fortiori, sur la position à prendre, sur la décision finale et la manière de la formuler, doit bien connaître la situation et savoir tout ce qui peut en découler.

Il s’agit, en la matière, de la façon dont les principes de la foi seront considérés par des milliers, des dizaines de milliers de Juifs. Certains parlent de prétendus gains ou écrivent, à ce sujet. Il est clair que ceux-ci sont négligeables, s’ils sont rapportés à une telle question.

Voici donc ce qu’il faut savoir. Ceux qui souhaitent laisser la place au doute ou, tout au moins, optent pour un refus qui ne serait pas empreint de toute l’énergie nécessaire, ne répondent pas à la question de savoir quelle relation adopter avec les mouvements conservateur ou réformé. Or, ceci n’a rien à voir avec la question posée et la manière de la formuler, car le grand public et une partie des rabbins ne s’intéressent pas à leurs explications, à leurs raisonnements et à leurs justifications. Ils veulent savoir quelle est la position finale, un accord ou un refus.

Puisse D.ieu faire, conformément à la caractéristique de notre époque, celle de la délivrance, que le plus grand nombre d’éléments se précise, se clarifie et se réunisse. Ainsi, on fera la différence entre la Torah, Parole du D.ieu de vie et les stratagèmes des hommes.

Avec ma bénédiction,

M. Schneerson,



4162*

Par la grâce de D.ieu,
16 Adar 5716,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Conformément à votre demande, je mentionnerai votre nom près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, afin que votre état de santé s’améliore. Sans doute me donnerez-vous de bonnes nouvelles, à ce sujet.

Vous écrivez que vous vous efforcez de donner une éducation conforme au verset : “ Le début de la sagesse est la crainte de D.ieu ”. Et, à notre époque, il est clair que cette seule crainte de D.ieu ne suffit pas. Au début, néanmoins, il est nécessaire de la mettre en éveil, de la renouveler, de la raffermir, de temps à autre, au moins dans la mesure de l’amplification des vents indésirables qui soufflent à l’extérieur.

En tout état de cause, le mérite de cette éducation vous protégera et vous connaîtrez la réussite, avec vos élèves, qui grandiront dans l’esprit de la Tradition d’Israël, étudieront la Torah et accompliront les Mitsvot de la meilleure façon.

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,