Lettre n° 4134
Par la grâce de D.ieu,
26 Chevat 5716,
Brooklyn, New York,
A monsieur Eliézer Steinman,
Je vous salue et vous bénis,
Je voudrais, par la présente, vous remercier d’avoir pris la peine de m’adresser les livres que vous avez publiés dernièrement, c’est-à-dire les écrits du Maguid de Doubno, ceux de Rabbi Na’hman de Breslev et les deux premiers volumes de Béer Ha ‘Hassidout.
Concernant ces livres et, en particulier la série Béer Ha ‘Hassidout, je voudrais formuler deux remarques :
A) L’auteur d’un livre, en général et celui qui traite d’un sujet profond, en particulier, a pour objectif de susciter l’intérêt, dans le cœur du lecteur, afin que celui-ci continue à s’intéresser aux idées dont traite cet ouvrage, à les approfondir. C’est en particulier le cas lorsque cet auteur ne fait que présenter, selon sa propre formulation, des notions traitées par ailleurs.
A chaque époque, en particulier dans la nôtre, on s’efforce de simplifier la tâche du lecteur et de l’étudiant, en faisant “ une anse pour saisir la coupe ”(1). A mon sens, et comme l’expérience l’établit, il est donc particulièrement important de préciser, en bas de page ou bien à la fin du livre, les références de chaque chapitre, avec l’indication des pages.
Quand on fait une citation, on donne au lecteur le moyen d’exprimer son propre avis sur ce texte et l’on aiguise son désir d’approfondir le sujet. Bien plus, cette pratique est positive non seulement pour le lecteur et l’étudiant, mais aussi pour l’auteur, qui ne conserve pas toujours la liste des références ou, même si c’est le cas, n’en dispose pas nécessairement au moment où il analyse ce texte encore une fois.
J’observe que ces références manquent, dans vos livres et, si vous acceptez ma proposition, vous compléterez tout cela, dans vos prochaines parutions. Mieux encore, vous éditerez des additifs aux livres déjà publiés, dans lesquels vous citerez ces références(2).
B) Vous exposez des conceptions et des idées de la Torah, qui est une Torah vivante, une Torah de vie. Bien plus, vous évoquez sa partie qui met en éveil le sentiment et vous vous adressez à des lecteurs pour lesquels ces idées sont nouvelles, étrangères à leur système de valeur. Pour que ceci(3) soit plus intègre et plus profond, il ne suffit pas que l’auteur, réalisant ce recueil, lise ces ouvrages de la Torah, les étudie, avec toute l’attention nécessaire et en transmette le contenu.
Cet auteur doit, en outre, dans toute la mesure du possible, “ s’introduire ” dans l’esprit de la Torah et de ceux qui en ont conçu les idées. Combien plus une telle attitude est-elle nécessaire si cet auteur entend tirer des conclusions concrètes, s’appliquant à la vie courante.
Je ne vous connais pas personnellement, mais j’espère que vous ne m’en voudrez pas si je me permets de vous faire remarquer que, pour atteindre l’objectif assigné à ces livres, tel que vous le définissez dans l’introduction du Béer Ha ‘Hassidout, vous devez adopter, de manière profonde, le mode de vie correspondant, c’est-à-dire baser concrètement votre existence sur la Torah, de la manière qui est indiquée dans vos livres de référence, ceux de la ‘Hassidout.
Il est dit que “ D.ieu demande le cœur ”, mais cela ne suffit pas. Il est clair que c’est une obligation absolue, mais l’on ne peut en aucune façon s’arrêter là.
Peut-être me soupçonnerez-vous de vouloir convaincre un Juif de mettre pleinement en pratique la Torah et les Mitsvot, selon les exigences de la ‘Hassidout.
Et, je concède que nos Sages avaient raison de dire que “ lorsque l’on soupçonne quelqu’un, cela ne peut pas être totalement infondé ”.
Mais, en tout état de cause, ce qui est, au moins quelque peu, mon intention, n’enlève rien à l’intérêt de cette démarche pour atteindre l’objectif que vous vous êtes fixé. A mon sens, il s’agit même d’une obligation absolue pour que les paroles de ‘Hassidout que vous transmettez soient proches de leur source et de leur aspect profond.
Vous serez peut-être étonné par mon espoir d’influencer, uniquement par une lettre, un homme cultivé, ayant sûrement fait des choix dans sa vie et y adhérant pleinement. Or, cette influence devrait être telle que, dès réception de cette lettre, vous modifiez non seulement vos conceptions, mais aussi votre comportement.
L’explication est donc la suivante. Je n’introduis pas ici une idée nouvelle, de ma propre initiative. Je ne fais que rappeler une notion très ancienne, qui, pour autant, reste nouvelle chaque jour et crée, sans cesse, les mondes. Cette notion est celle de notre Torah et de ses Mitsvot.
Selon les termes de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya, l’âme d’un Juif est une “ parcelle de Divinité véritable ”, qui est donc infinie. Celui qui a foi en l’homme et en les forces infinies de son âme croit également qu’en un seul instant, il peut atteindre la plus haute élévation, quelle qu’ait été sa situation précédente. Or, un modeste élément, une petite étincelle peut être à l’origine de tout cela, puisque cet élément a seulement pour but d’ouvrir le canal infini, se trouvant dans l’âme de l’auditeur ou du lecteur.
Avec mes respects et ma bénédiction,
Pour revenir au premier point de ma lettre, vous possédez sûrement les index des livres de ‘Habad que j’ai rédigés, à différentes occasions. Je pense qu’ils sont très utiles, pour la raison précédemment énoncée, non seulement pour les autres, mais aussi pour mon usage personnel.
Notes
(1) Un index des sujets traités.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°3657.
(3) Ces livres.
26 Chevat 5716,
Brooklyn, New York,
A monsieur Eliézer Steinman,
Je vous salue et vous bénis,
Je voudrais, par la présente, vous remercier d’avoir pris la peine de m’adresser les livres que vous avez publiés dernièrement, c’est-à-dire les écrits du Maguid de Doubno, ceux de Rabbi Na’hman de Breslev et les deux premiers volumes de Béer Ha ‘Hassidout.
Concernant ces livres et, en particulier la série Béer Ha ‘Hassidout, je voudrais formuler deux remarques :
A) L’auteur d’un livre, en général et celui qui traite d’un sujet profond, en particulier, a pour objectif de susciter l’intérêt, dans le cœur du lecteur, afin que celui-ci continue à s’intéresser aux idées dont traite cet ouvrage, à les approfondir. C’est en particulier le cas lorsque cet auteur ne fait que présenter, selon sa propre formulation, des notions traitées par ailleurs.
A chaque époque, en particulier dans la nôtre, on s’efforce de simplifier la tâche du lecteur et de l’étudiant, en faisant “ une anse pour saisir la coupe ”(1). A mon sens, et comme l’expérience l’établit, il est donc particulièrement important de préciser, en bas de page ou bien à la fin du livre, les références de chaque chapitre, avec l’indication des pages.
Quand on fait une citation, on donne au lecteur le moyen d’exprimer son propre avis sur ce texte et l’on aiguise son désir d’approfondir le sujet. Bien plus, cette pratique est positive non seulement pour le lecteur et l’étudiant, mais aussi pour l’auteur, qui ne conserve pas toujours la liste des références ou, même si c’est le cas, n’en dispose pas nécessairement au moment où il analyse ce texte encore une fois.
J’observe que ces références manquent, dans vos livres et, si vous acceptez ma proposition, vous compléterez tout cela, dans vos prochaines parutions. Mieux encore, vous éditerez des additifs aux livres déjà publiés, dans lesquels vous citerez ces références(2).
B) Vous exposez des conceptions et des idées de la Torah, qui est une Torah vivante, une Torah de vie. Bien plus, vous évoquez sa partie qui met en éveil le sentiment et vous vous adressez à des lecteurs pour lesquels ces idées sont nouvelles, étrangères à leur système de valeur. Pour que ceci(3) soit plus intègre et plus profond, il ne suffit pas que l’auteur, réalisant ce recueil, lise ces ouvrages de la Torah, les étudie, avec toute l’attention nécessaire et en transmette le contenu.
Cet auteur doit, en outre, dans toute la mesure du possible, “ s’introduire ” dans l’esprit de la Torah et de ceux qui en ont conçu les idées. Combien plus une telle attitude est-elle nécessaire si cet auteur entend tirer des conclusions concrètes, s’appliquant à la vie courante.
Je ne vous connais pas personnellement, mais j’espère que vous ne m’en voudrez pas si je me permets de vous faire remarquer que, pour atteindre l’objectif assigné à ces livres, tel que vous le définissez dans l’introduction du Béer Ha ‘Hassidout, vous devez adopter, de manière profonde, le mode de vie correspondant, c’est-à-dire baser concrètement votre existence sur la Torah, de la manière qui est indiquée dans vos livres de référence, ceux de la ‘Hassidout.
Il est dit que “ D.ieu demande le cœur ”, mais cela ne suffit pas. Il est clair que c’est une obligation absolue, mais l’on ne peut en aucune façon s’arrêter là.
Peut-être me soupçonnerez-vous de vouloir convaincre un Juif de mettre pleinement en pratique la Torah et les Mitsvot, selon les exigences de la ‘Hassidout.
Et, je concède que nos Sages avaient raison de dire que “ lorsque l’on soupçonne quelqu’un, cela ne peut pas être totalement infondé ”.
Mais, en tout état de cause, ce qui est, au moins quelque peu, mon intention, n’enlève rien à l’intérêt de cette démarche pour atteindre l’objectif que vous vous êtes fixé. A mon sens, il s’agit même d’une obligation absolue pour que les paroles de ‘Hassidout que vous transmettez soient proches de leur source et de leur aspect profond.
Vous serez peut-être étonné par mon espoir d’influencer, uniquement par une lettre, un homme cultivé, ayant sûrement fait des choix dans sa vie et y adhérant pleinement. Or, cette influence devrait être telle que, dès réception de cette lettre, vous modifiez non seulement vos conceptions, mais aussi votre comportement.
L’explication est donc la suivante. Je n’introduis pas ici une idée nouvelle, de ma propre initiative. Je ne fais que rappeler une notion très ancienne, qui, pour autant, reste nouvelle chaque jour et crée, sans cesse, les mondes. Cette notion est celle de notre Torah et de ses Mitsvot.
Selon les termes de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya, l’âme d’un Juif est une “ parcelle de Divinité véritable ”, qui est donc infinie. Celui qui a foi en l’homme et en les forces infinies de son âme croit également qu’en un seul instant, il peut atteindre la plus haute élévation, quelle qu’ait été sa situation précédente. Or, un modeste élément, une petite étincelle peut être à l’origine de tout cela, puisque cet élément a seulement pour but d’ouvrir le canal infini, se trouvant dans l’âme de l’auditeur ou du lecteur.
Avec mes respects et ma bénédiction,
Pour revenir au premier point de ma lettre, vous possédez sûrement les index des livres de ‘Habad que j’ai rédigés, à différentes occasions. Je pense qu’ils sont très utiles, pour la raison précédemment énoncée, non seulement pour les autres, mais aussi pour mon usage personnel.
Notes
(1) Un index des sujets traités.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°3657.
(3) Ces livres.