Lettre n° 412

Par la grâce de D.ieu,
29 Tichri 5709,

Au grand Rav, ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav A. E.(1),

J’ai appris la tragique disparition de votre mère. Puisse son âme avoir part à la vie éternelle et que D.ieu vous console, parmi tous les endeuillés de Sion et de Jérusalem.

Comme vous me l’avez demandé et en dehors des documents que je vous ai adressé à ‘Hol Hamoéd Soukkot et que vous voudrez bien me restituer, je voudrais vous faire part de quelques pratiques basées sur l’enseignement de mon beau-père, le Rabbi Chlita(2).

On ne déchire pas le Talith Katan(3). Le Izkor(4), selon le texte figurant dans le Sidour Torah Or, est dit également la première année. On ne quitte pas la synagogue, mais on le dit néanmoins de manière discrète(5).

On lit la Haftara pendant les onze premiers mois. On est appelé à la Torah chaque fois que possible. Le Chabbat, on monte le matin et à Min’ha. On ne dit pas Kel Malé Ra’hamim, pendant la première année. On lit soi-même la Torah.

La Michna est étudiée dans l’ordre. Pendant les trente premiers jours, on lit le chapitre 24 du traité Mikwaot après chaque prière. Puis, l’on ne dit que quatre Michna qui correspondent à Nechama, l’âme.

Voici les Kaddich que l’on récite: avant la prière, avant Bare’hou, après la Amida, après Ouva Letsion, après le Cantique du jour, après Kavé, après Alénou, après les Tehilim, après la Michna, puis, à Min’ha, avant la Amida et après celle-ci, après Alénou, après la Michna et, à Arvit, avant Bare’hou, avant et après la Amida, après Alénou, après la Michna(6).

Très bientôt, s’accompliront les termes de la promesse selon laquelle "ils se réveilleront et se réjouiront ceux qui reposent sous terre", après la venue de notre juste Machia’h, lors de la délivrance véritable et complète.

Rav Mena’hem Schneerson,

Notes

(1) Le Rav Avraham Elyahou Axelrod. Voir les lettres n°225, 422, 460.
(2) Celles-ci sont, pour la plupart, basées sur la lettre de condoléances que le précédent Rabbi, son beau-père, avait écrit au Rabbi, lorsque celui-ci avait perdu son père, Rabbi Lévi Its’hak. Le précédent Rabbi se trouvait alors dans une maison de repos, à Morristown, New Jersey et il n’eut connaissance de ce décès qu’à l’issue des sept jours de deuil. Voici cette lettre: "Par la grâce de D.ieu, 4 Elloul 5704, à mon bien cher gendre, le grand Rav, le ‘Hassid Rabbi Mena’hem Mendel Chlita. Je viens d’apprendre le tragique décès de mon proche parent, ton père, le grand Rav et ‘Hassid, qui aura part à la vie éternelle. Je prends part à ta peine. Que D.ieu te console parmi tous les endeuillés de Sion et de Jérusalem. Le ‘Hassid, Rav Ye’hyel Halperin, qui se trouvait en permanence à Loubavitch en 5643, année au cours de laquelle mon père était en deuil de mon grand-père, m’a dit que celui-ci étudiait alors quelques passages de la Michna, en expliquant certains d’après la partie ésotérique de la Torah et une page de Guemara, en présence de dix personnes. Il lisait lui-même la Torah, bien que cela lui ait été difficile, du fait de sa santé précaire. Il lisait la Haftara pendant le Chabbat et était encore appelé à la Torah, à Min’ha. Il récitait dix sept Kaddich, avant la prière, avant Bare’hou, après la Amida, après Ouva Letsion, après le Cantique du jour, après Kavé, après Alénou, après les Tehilim et après la Michna, soit au total neuf Kaddich à Cha’harit. A Min’ha, il disait un Kaddich avant la Amida, un après celle-ci, un après Alénou, un après la Michna, soit quatre Kaddich. A Arvit, il disait un Kaddich avant Bare’hou, un après la Amida, un après Alénou, un après la Michna, soit quatre Kaddich et donc, au total, dix sept Kaddich. Lorsque mon père portait le deuil de ma grand-mère, en 5672, il lut lui-même la Torah pendant les trente premiers jours, puis jusqu’à Pessa’h, alors qu’il se trouvait à l’étranger. Il rentra ensuite à Loubavitch et cessa de le faire. Par la suite, il exprima son regret d’avoir interrompu cette lecture. Que D.ieu raffermisse la santé de ta mère et qu’elle ait une longue et agréable vie, matérielle et spirituelle. Qu’Il renforce également ta propre santé et celle de ton épouse, matériellement et spirituellement. Ton beau-père, qui t’aime au delà de toute limite, te bénit et te souhaite d’être inscrit et scellé pour une bonne année, matérielle et spirituelle".
(3) Lorsque l’on déchire ses vêtements, au moment de l’enterrement.
(4) La prière pour l’âme des morts, prononcée au septième jour de Pessa’h, à Chavouot, à Yom Kippour, à Chemini Atséret.
(5) Le Séfer Haminhaguim ‘Habad, page 59, dit, néanmoins: "Pendant la première année du deuil, on ne quitte pas la synagogue lorsque l’assemblée dit le Yzkor, mais on ne le lit pas. Il en est de même chaque fois que l’on dit le Izkor".
(6) Soit, au total, dix huit Kaddich, alors que le précédent Rabbi en dénombrait dix sept, omettant le Kaddich qui précède la Amida d’Arvit. On peut s’interroger, à ce propos. En 5643, année du décès du Rabbi Maharach, on ne disait pas le Kaddich après les Tehilim. De ce fait, le Rabbi Rachab écrit, dans son testament: "J’ai scrupuleusement récité seize Kaddich".