Lettre n° 406

[8 Tichri 5709(1)]

A Stolman(1),

J’ai bien reçu votre lettre et je voudrais vous remercier, au nom du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h et en mon nom propre, pour l’estime et les considérations élogieuses que vous portez sur l’oeuvre de notre institution, dans votre courrier. Ceci nous aide et nous encourage.

Or, cet encouragement est, dernièrement, très nécessaire, alors que se multiplient les difficultés et les obstacles, nous empêchant de mettre notre programme en application, alors que ceux qui nous aident sont de moins en moins déterminés, de moins en moins nombreux.

Nos activités se développent d’un mois à l’autre, d’une semaine à l’autre, sans possibilité de les restreindre autrement que par des sacrifices, moraux et donc également physiques, de la part de ceux qui bénéficient de notre aide. Il n’est pas aisé d’endosser pareille responsabilité.

Je reprends la belle image qui figure dans votre lettre, celle d’une déflagration atomique et de l’immense quantité d’énergie libérée de cette manière.

Vous connaissez sans doute les problèmes auxquels les scientifiques ont été confrontés, dans ce domaine et qu’il fallait résoudre pour assurer la réussite de tout le processus:

1. La réaction en chaîne: Dans une situation positive, il fallait que les premiers atomes explosant sous l’effet de la bombe puissent, à leur tour, en faire exploser d’autres qui, à leur tour, auraient le même effet, de sorte que la quantité d’énergie dégagée soit de plus en plus importante.

2. Dans une situation négative, en revanche, il était nécessaire de découvrir le moyen de diminuer le nombre des atomes ayant explosé.

3. Les coûts énergétiques et financiers de l’explosion devaient être plus faible que la recette pouvant découler de l’énergie libérée de cette façon. En effet, les expériences et la recherche, en la matière, n’étaient pas purement théoriques. Elles devaient avoir une incidence sur la vie, la rendre plus pure et plus belle.

Il est bien évidemment inutile de vous décrire ce qui découle de cette image.

Je vous souhaite encore une fois, de même qu’à tous les membres de votre famille, d’être définitivement inscrits pour une bonne année, de disposer, l’an prochain, de moyens accrus et d’avoir la volonté de mobiliser toutes vos forces pour suivre la voie qui a été tracée pour tout Israël, depuis qu’il s’est tenu au pied du mont Sinaï, c'est-à-dire celle de la Torah et des Mitsvot, en particulier celles qui sont liées à une bonne éducation.

Et que s’accomplisse la bénédiction que vous a accordée mon beau-père, le Rabbi Chlita.

Notes

(1) L’original, en anglais, porte la date du 11 octobre 1948.
(2) Monsieur Julius Stolman. Voir la lettre n°168.