Lettre n° 4047

Par la grâce de D.ieu,
21 Tévet 5716,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre, dans laquelle vous me faites part des pensées qui troublent votre étude de la Torah et votre service de D.ieu. Vous concluez en me décrivant l’organisation de votre journée.

En fait, un point permet d’expliquer l’autre. Dans l’organisation de votre journée, on ne trouve aucune étude, aucune action mettant en éveil l’amour et la crainte de D.ieu, a fortiori la conscience de son unité. Bien évidemment, il ne s’agit pas de proclamer que “ D.ieu est un ”, sans savoir à quoi correspond Son unité, car c’est à ce propos qu’il est dit : “ Ils Le flattent par leur bouche… mais, leur cœur n’est pas avec Lui ”.

Il est évident, et on peut le vérifier concrètement, que l’étude de l’Ethique a pour effet d’améliorer les comportements des hommes. Car, comment parvenir à L’aimer et à Le craindre ? En méditant à Sa grandeur, comme l’explique le Rambam, dans ses lois des fondements de la Torah, début du second chapitre.

Lorsqu’un manque est constaté en ces trois Mitsvot(1), que l’on doit respecter en permanence, comme le souligne l’introduction du Séfer Ha ‘Hinou’h, la prière est également imparfaite. Il est dit, en effet, que “ l’on se met à prier avec la ‘tête lourde(2)’ ”. Selon les élèves de Rabbénou Yona, et comme la Hala’ha le tranche, dans le Choul’han Arou’h, chapitre 98, fin du paragraphe 1, cela veut dire qu’il faut méditer à la grandeur de D.ieu et à la petitesse de l’homme.

Concrètement, vous devez immédiatement fixer, dans le temps et dans votre esprit, une étude de l’enseignement profond de la Torah, qui, à notre époque, a été révélé par la ‘Hassidout. Vous en aurez donc une étude, le jour, une autre, la nuit et, au moins pendant quelques minutes, avant la prière, afin de mettre en pratique ce que dit la Michna, précédemment citée, à propos de la prière(3).

De même, vous respecterez scrupuleusement l’immersion rituelle d’Ezra(4). Afin de renforcer l’aide de D.ieu, vous prélèverez, chaque matin de semaine, sans en faire le vœu, quelques pièces pour la Tsédaka. De la sorte, selon l’expression de nos Sages, “ Il donne une pièce à un pauvre et, ensuite, il prie ”.

Puisse D.ieu faire que vous commenciez à mettre tout cela en pratique, de manière sincère et au plus vite. Que D.ieu vous accorde le succès.

Avec ma bénédiction,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,

Notes

(1) L’amour, la crainte, la proclamation de l’unité.
(2) Avec humilité.
(3) Prononcée avec “ la tête lourde ”.
(4) Après chaque relation conjugale.