Lettre n° 4017

Par la grâce de D.ieu,
7 Tévet 5716,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre de ce dimanche, dans laquelle vous me posez la question suivante. Quand un homme éprouve le désir d’assumer des responsabilités communautaires ou bien une autre mission de laquelle dépend le mérite public, comment peut-il déterminer si sa démarche est pour le Nom de D.ieu ou bien si elle est intéressée ?

Voici ma réponse :

A) Vous connaissez la causerie(1) de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, selon laquelle, malgré la nécessité d’établir un bilan de toutes ses actions et de toutes ses paroles, il faut, néanmoins, le faire uniquement aux moments qui sont propices pour cela.

Il en est de même pour un commerçant. Si celui-ci fait ses comptes très souvent, non seulement il n’en tirera rien, mais, en outre, il devra y consacrer le temps et l’énergie qui auraient dû lui servir à développer et à consolider son affaire. Parfois, il sera gêné, dans son activité, car des comptes trop fréquents ne sont pas bons.

Or, il en est de même pour le bilan qui est établi dans le but de servir D.ieu. Celui-ci a des moments précis dans l’année, par exemple pendant les dix jours de Techouva, ou bien à la veille de Roch ‘Hodech, qui est appelé “ le petit Yom Kippour ”.

B) Vous connaissez le dicton du Rabbi Rachab, père de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, selon lequel le critère(2) permettant de déterminer l’origine d’une pensée ou d’un désir, lorsqu’on est dans le doute, est le suivant. Est-on, de la sorte, empêché de faire une bonne action ? Si c’est bien le cas, il est à peu près certain que cette origine n’est pas pure.

C) Vous connaissez l’explication du Sifri, à la Parchat Tétsé, 29, 19, selon laquelle celui qui a perdu une pièce, trouvée ensuite par un pauvre, a bien accompli la Mitsva de la Tsédaka, même s’il n’en a pas eu l’intention, ne le voulait pas, n’en savait rien.

Or, il en est de même pour la forme de Tsédaka que constituent les activités communautaires, l’aide à son prochain pour tout ce qui concerne la Torah et les Mitsvot.

En conséquence, supprimez donc toutes les pensées qui vous empêchent de mettre en pratique votre désir de faire du bien aux autres, en menant certaines activités communautaires. Vous les assumerez et D.ieu vous accordera le succès. Nos Sages soulignent qu’un homme se sanctifie, quelque peu, ici-bas et D.ieu lui confère alors une grande sainteté. Les Juifs obtiennent cette sanctification quand ils mettent en pratique les Mitsvot, comme le précise la bénédiction qui est alors récitée : “ Il nous a sanctifiés par Ses Mitsvot ”.

J’espère que vous étudiez la ‘Hassidout chaque jour. Que D.ieu vous accorde la réussite afin que vous donniez de bonnes nouvelles de tout cela.

Avec ma bénédiction,

Notes

(1) Voir, à ce sujet, les lettres n°3481 et 4169.
(2) Voir, à ce sujet, les lettres n°2338, 2492, 2933 et 4244.