Lettre n° 4013

Par la grâce de D.ieu,
5 Tévet 5716,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Vous m’expliquez comment l’on en est venu à entonner le chant que l’on sait(1). Différents textes établissent que, chaque fois qu’il y a un risque d’être vu ou entendu, les explications données par celui qui est concerné ou qui est à l’origine de ce qui s’est passé ne changent pas grand chose et sont peut-être même sans effet.

Vous dites que vous n’êtes pas responsable(2). Dans ma lettre(3), je parlais de la Yechiva(4) et non d’une personne précise, qui qu’elle soit. En effet, s’il s’agit d’une action négative, elle n’est pas imputée à cette personne, mais bien à la Yechiva, qui porte tel nom et qui a été fondée par tel homme. Vous devez comprendre ce que je veux dire.

Vous évoquez votre anniversaire. Votre nom a été mentionné, près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Il l’a été à la veille du Roch ‘Hodech, introduisant le mois(5) au cours duquel, disent nos Sages(6), “ le corps conçoit un plaisir du contact physique avec un autre corps ”(7). Selon une explication, cette situation préfigure le monde futur. En effet, le corps reçoit actuellement sa vitalité de l’âme, mais il n’en sera pas de même, après la délivrance. C’est alors l’âme qui vivra par le corps. En ce sens, le verset “ Esther fut conduite chez le roi, pendant le dixième mois, celui de Tévet ” fait également allusion à la présence des âmes juives auprès du Roi du monde.

Récemment, à l’occasion de votre anniversaire, vous avez sûrement adopté les usages des ‘Hassidim. Puisse donc D.ieu faire que vous ayez une année de réussite, matérielle et spirituelle à la fois, vous-même et tous les membres de votre famille.

Avec ma bénédiction,

Notes

(1) Alors qu’il ne fallait pas le faire.
(2) Textuellement : “ Vous dites : ce n’est pas moi qui l’ai écrit ”, paraphrasant ainsi l’expression de la Guemara.
(3) Pour protester contre ce chant.
(4) Où il a été chanté.
(5) De Tévet.
(6) A propos d’A’hachvéroch et d’Esther, dans le traité Meguila 13a.
(7) Parce qu’il fait froid et que l’on se réchauffe ainsi. Voir, à ce sujet, la lettre n°4022.