Lettre n° 4008

Par la grâce de D.ieu,
3 Tévet 5716,
Brooklyn,

Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav Chmouel Mena’hem Mendel(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 7 Kislev(2).

Puisse D.ieu faire qu’à l’avenir, vous ne connaissiez plus la souffrance et la peine, que vous m’annonciez uniquement de bonnes nouvelles, de vous-même et de toute votre famille.

Vous évoquez la lecture du Hallel par l’endeuillé qui conduit l’office. Je suis surpris par cette question. Notre coutume, en la matière, est imprimée, depuis cinq ans déjà, dans le fascicule de ‘Hanouka, comportant le discours du Tséma’h Tsédek intitulé “ Béni soit Celui Qui a fait des miracles ”, qui est paru aux éditions Kehot, en 5701(3).

Vous me posez les questions suivantes :

A) Faut-il donner un salaire à quelqu’un afin qu’il dise le Kaddich pour votre grand-mère, dans la mesure où celle-ci n’a pas de fils(4) et où ses petits-fils le disent déjà pour son fils, votre père.

Il me semble qu’il est préférable que ce Kaddich soit dit par le petit-fils, surtout par le fils du fils, plutôt que par quelqu’un d’autre. Les petits-fils le diront donc. Nos derniers Sages, le Kitsour Choul’han Arou’h, chapitre 26, paragraphe 16, le Sdeï ‘Hémed, article “ deuil ”, paragraphe 53, le Colbo, page 376, affirment que l’on peut dire un seul Kaddich pour deux défunts à la fois. En revanche, le Zéra Emet, cité par le Sdeï ‘Hémed, article “ deuil ”, paragraphe 158, n’est pas du même avis. Néanmoins, ce dernier envisage qu’un proche le dise, ce qui est différent du cas où l’on verse un salaire à une tierce personne.

Il faudrait consulter le texte de ces ouvrages, mais je n’en dispose pas.

B) Faudra-t-il dire le Kaddich pour votre grand-mère, lorsque les onze mois de votre père seront achevés ? N’y a-t-il pas, en cela, un risque de le faire passer pour un impie devant ceux qui vous écoutent(5) ?

La Michna de Rabbi Akiva, cité par le Elef Ha Maguen sur le Maté Aharon et par les additifs du Maharcha sur le Yoré Déa, établissent qu’un tel risque n’est pas fondé. Le Kanaf Renana, cité par le Colbo, page 369, est du même avis. C’est aussi ce que dit le Kitsour Choul’han Arou’h, à la référence précédemment citée. Et, l’on adopte une conclusion positive.

En saluant tous les membres des jeunes de l’association ‘Habad, qui auront longue vie,

Notes

(1) Le Rav C. M. M. Schneersohn, de Jérusalem. Voir, à son sujet, la lettre n°3382.
(2) Dans laquelle le Rav Schneersohn annonce, vraisemblablement, le décès de sa grand-mère.
(3) 1941.
(4) Son fils étant mort peu avant elle.
(5) Il est dit qu’un impie passe douze mois dans le Guéhénom. Continuer à dire le Kaddich, au-delà du onzième mois, sous-entend donc que la personne pour laquelle il est récité est effectivement un impie.