Lettre n° 398

Par la grâce de D.ieu,
19 Elloul 5708,

Vous recherchez des livres pour votre fille. Nous avons envoyé et nous envoyons encore, dans votre ville, par l’intermédiaire du bureau(1) ou du comité des implantations(2), toutes les publications du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h. Parmi ceux-ci, vous trouverez sûrement ce qui lui convient. Bien évidemment, je ne peux vous donner mon avis, d’ici, sur d’autres livres, sans les voir et les examiner.

Néanmoins, puisque vous abordez cette question, je dirais qu’il ne faut pas exagérer l’importance de ce qui n’est qu’accessoire, en l’occurrence les livres de lecture ou d’étude, même si cela est indiscutablement important, lorsque l’on néglige, pour ne pas employer un terme plus fort, ce qui est essentiel, c'est-à-dire l’école et le milieu que l’on fréquente.

Certes, vous ne trouvez pas de place pour elle, à l’heure actuelle, dans une bonne école. Mais pourquoi ne vous efforcez-vous pas de créer une classe qui lui convienne? Avez-vous au moins essayé, même sans succès, de le faire?

Et, si cela est vraiment impossible, pourquoi ne serait-elle pas institutrice ou éducatrice dans une bonne école? Alors, il n’y aurait plus de problème de classe et elle pourrait faire usage de ses qualités dans une ou plusieurs matières. Elle évoluerait alors dans le milieu qui convient pour que son Judaïsme reste intacte et qu’elle opère la transition, en particulier à son âge, entre l’ancien mode de vie de notre pays et celui de l’Europe, en général. Cela est particulièrement important.

Vous me dites être navré de cette situation, mais vous connaissez sans doute le proverbe que cite mon beau-père, le Rabbi Chlita, au nom de son père, le Rabbi(3): "Une action concrète vaut mieux que mille plaintes".

Je me suis permis de développer quelque peu cette idée, bien que je ne l’ai jamais fait jusqu’à maintenant, car je n’avais pas encore eu l’occasion d’aborder ce sujet avec vous. En tout état de cause, vous voudrez bien excuser mon intervention dans un domaine qui vous concerne personnellement

Vous trouverez ci-joint le fascicule édité à l’occasion du 18 Elloul, que vous mettrez à la disposition du plus grand nombre.

Je conclus en vous souhaitant d’être inscrit et scellé pour une bonne et douce année, matériellement et spirituellement.

Rav Mena’hem Schneerson,

Notes

(1) Le bureau européen d’aide au réfugiés, à Paris.
(2) Le comité des implantations des ‘Hassidim, dans la région parisienne.
(3) Rachab.