Lettre n° 3952

Par la grâce de D.ieu,
12 Kislev 5716,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre de Roch ‘Hodech Kislev, dans laquelle vous me dites que, jusqu’à maintenant, vous avez étudié à temps plein, à la Yechiva, mais, compte tenu de la situation, vous désirez, selon vos dires, la quitter et entamer des études d’ingénierie. Vous avez vingt ans et vous me demandez ce que j’en pense.

Si vous voulez m’écouter et tenir effectivement compte de la situation telle que je la vois, oubliez, pendant toute l’année qui vient, votre désir de faire carrière, selon l’expression courante. Vous étudierez la Torah sans calcul, avec ardeur et persévérance. Dans un an, vous vous poserez encore une fois la question et si vous souhaitez me consulter, à ce moment-là, je vous donnerai, bien évidemment, mon sentiment, avec l’aide de D.ieu.

Ne dites pas que vous ne pouvez pas étudier la Torah en oubliant tout cela, car cette idée vous troublera. En effet, tout ne dépend que de votre volonté. Bien plus, tout croyant est convaincu que D.ieu nourrit chacun et satisfait ses besoins, qu’Il le fait, avec bonté et miséricorde, quand il faut et de la manière qu’il faut.

Nos Sages disent(1) que nul ne sait comment il subviendra à ses besoins et quand sera restaurée la royauté de David(2), établissant ainsi une comparaison entre ces deux événements. Et, selon un enseignement bien connu de l’Admour Hazaken, au chapitre 22 d’Iguéret Ha Kodech, on peut penser que le “ roi vieux et fou ”(3), qui est expert dans son domaine, développera différents arguments, citera même, à l’appui de ce qu’il avance, des propos de nos Sages, extraits de leur contexte et donc, bien souvent, interprétés à l’inverse de leur signification exacte.

Nos Sages disent que “ si le Saint béni soit-Il ne lui venait pas en aide…(4) ” et, pour réduire tous ces tracas, vous étudierez, chaque jour, le luminaire de la Torah, qui est sa partie profonde. Vous respecterez également l’immersion rituelle d’Ezra(5). Vous donnerez, en outre, de la Tsédaka, chaque jour de semaine, avant la prière, dont la première des douze bénédictions intermédiaires, dans lesquelles l’homme formule ses besoins, sert à demander le discernement. Que D.ieu vous accorde la réussite.

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,

Notes

(1) Voir, à ce sujet, les lettres n°3275 et 3302.
(2) Quand viendra le Machia’h.
(3) Le mauvais penchant.
(4) L’homme ne pourrait pas vaincre son mauvais penchant.
(5) Après chaque relation conjugale ou, plus couramment, chaque jour.