Lettre n° 3881

Par la grâce de D.ieu,
14 Mar’hechvan 5716,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre de mercredi soir, dans laquelle vous envisagez différentes hypothèses, concernant la proposition qui vous est faites d’être le surveillant des études à la Yechiva.

Vous avancez que vous êtes, par nature, trop timide pour assumer cette fonction. Vous dites que les élèves sont proches de vous et qu’ils ne vous écouteront donc pas.

Néanmoins, même si tout cela était vrai, vous pouvez, pour une large part, modifier cette situation. A mon sens, le moment est venu pour vous de chercher à vous installer et, le moment venu, d’avoir une vie familiale. Or, vous serez particulièrement heureux si vous parvenez à réunir la subsistance matérielle et la subsistance spirituelle, en effectuant votre travail dans la tente de la Torah.

Bien plus, cette proposition vous est faite par une Yechiva dans laquelle on étudie une Torah intègre, à la fois sa partie révélée et son enseignement profond, en se pénétrant de crainte de D.ieu. Bien évidemment, il ne s’agit pas d’une tâche facile, mais, de façon générale, il n’est pas aisé de gagner sa vie, pendant le temps de l’exil, alors que l’on doit affronter différentes épreuves. En l’occurrence, néanmoins, ce n’est nullement le cas. Et, point n’est besoin d’en dire plus, tant cela est évident.

Cessez donc de peser le pour et le contre, de réfléchir à ce qui ne doit nullement être débattu. De la sorte, vous pourrez investir votre force de concentration et de méditation dans le domaine où elle est réellement utile.

Pour ce qui est de l’influence exercée sur les élèves, vous vous considérerez comme le délégué du fondateur et directeur de la Yechiva, mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Il suffit donc que vous prépariez les réceptacles qui vous permettront d’intégrer la bénédiction et la réussite que l’on vous accorde.

Bien entendu, tout ce qui vient d’être dit ne concerne pas la question du salaire. Vous devez établir quel est celui que perçoivent d’autres personnes, occupant des fonctions similaires dans leur propre Yechiva. Il n’y a pas lieu de faire des concessions, en la matière, si ce n’est pendant les premières semaines, jusqu’à ce que vous soyez habitué à vos fonctions.

Vous évoquez également les connaissances qui vous font défaut. La réponse à cette question est donnée par notre maître, l’Admour Hazaken dans le Torah Or, au début de la Parchat Béréchit. Grâce à la Tsédaka, on obtient un cerveau et un cœur mille fois plus affinés.

Je vous adresse ma bénédiction afin que vous puissiez observer la situation telle qu’elle est réellement. De la sorte, vous prendrez la décision qui vient d’être décrite et qui est, pour vous, le bien matériel et spirituel à la fois. Vous connaîtrez la réussite.

N. B. : J’ai lu le mot que vous m’aviez laissé avant de partir. Différents points que vous y évoquez trouveront leur solution si vous vous consacrez à la mission sacrée de rapprocher les cœurs des enfants d’Israël de notre Père Qui se trouve dans les cieux, en les enflammant pour l’étude de notre Torah, Torah de vie, ce qui, bien évidemment, inclut également son enseignement révélé.

Ceci facilitera et hâtera la solution des autres problèmes, grâce à l’effort qui convient, dans les domaines qui conviennent.