Lettre n° 3868

Par la grâce de D.ieu,
10 Mar’hechvan 5716,
Brooklyn,

Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
Le Rav Israël Tsvi Ha Lévi(1),

Je vous salue et vous bénis,

Dans la lettre que vous m’avez écrite il y a quelques temps, vous me décrivez votre activité, pendant vos Milouïm(2). J’en ai été satisfait. Vous concluez en me disant que, conformément à ma requête, vous avez écrit à Elat, mais vous n’avez pas reçu de réponse. Il est bien clair que cela ne vous dispense pas de poursuivre l’effort. Il faut écrire et écrire encore, envoyer là-bas les publications qui conviennent pour mettre en éveil la pointe de Judaïsme, l’exprimer de manière effective et profonde, comme l’explique la ‘Hassidout.

Vous me demandez que répondre à ceux qui prétendent que la science est capable de démontrer que le monde existe depuis plus de 5715 ans et si l’explication peut être trouvée dans l’affirmation bien connue de nos Sages, selon laquelle “ le Saint béni soit-Il créait des mondes et les détruisait ”. Ce n’est pas ainsi qu’il faut interpréter cet enseignement de nos Sages. En effet, ils font ici allusion à des mondes spirituels, comme l’explique l’Admour Hazaken, se basant sur les écrits du Ari Zal, dans le Torah Or, Parchat Chemot, page 51d.

On dit que la science est capable de prouver tout cela. C’est un mensonge flagrant. Il n’existe pas la moindre démonstration scientifique, en la matière, mais uniquement des hypothèses construites sur des bases particulièrement fragiles. Il est difficile de l’expliquer, dans le cadre d’une lettre, avec le développement qui conviendrait. Néanmoins, l’idée générale est la suivante. Tout ce que disent les ouvrages scientifiques sur ce sujet, sur l’existence du monde depuis plusieurs milliards d’années, est basé sur l’hypothèse suivante :

Dans les conditions de température, de pression atmosphérique et de direction des vents qui prévalent, à l’heure actuelle, de même que selon les éléments constituant, de nos jours, la matière, on peut évaluer le nombre d’années nécessaires pour que du sable s’accumule sur une hauteur de cent coudées, au bord de la mer. En effet, ce sable provient de montagnes, dont on connaît la hauteur et, si l’on admet que ce même sable, se trouvant auprès des fleuves, est à l’origine de la constitution des montagnes, si l’on suppose, en outre que toutes ces conditions n’ont pas été modifiées pendant tous ces milliers d’années, on peut calculer l’âge de la terre, qui est, en effet, largement supérieur à 5715 ans.

En revanche, si l’on demande(3) comment les grains de sable se sont formés, les scientifiques n’ont pas de réponse. Si on leur dit que, tout comme les grains de sable se sont constitués dans la plaine, les montagnes ont pu également se façonner elles-mêmes d’un seul bloc, ils ne savent pas non plus que répondre. Si on leur demande encore comment l’on peut être sûr qu’il y a plusieurs milliers d’années, les conditions relatives à l’eau, aux vents, aux fleuves étaient bien les mêmes que celles qui sont actuellement connues, ils ne peuvent toujours pas répondre.

Et, l’on peut encore leur poser la question suivante. Si l’on admet que la preuve qu’ils avancent a bien un caractère scientifique, comment expliquer que la datation du monde telle qu’elle peut être établie d’après l’astronomie, d’après l’archéologie, d’après la géologie et d’après l’étude des rayons se contredisent d’une manière aussi radicale? En effet, selon l’une, la terre ne peut pas avoir plus d’un demi milliard d’années, alors que, pour l’autre, elle n’a pas moins de deux milliards d’années.

Toutes ces contradictions font clairement la preuve que ces recherches ne sont que des hypothèses sans fondement(4). Nous ne développerons pas plus avant cette analyse ici.

Le mois de Tichri a une portée générale, qui insuffle la motivation et la joie pour toute l’année. Vous en avez donc sûrement profité pour exercer une influence sur votre entourage. Vous me préciserez tout cela, à la prochaine occasion.

Avec ma bénédiction,

Notes

(1) Le Rav I. T. Heber, de Tel Aviv.
(2) Période de réserve de l’armée israélienne.
(3) A ces scientifiques.
(4) Textuellement, “ bâties sur de l’air ”.