Lettre n° 3836

Par la grâce de D.ieu,
25 Tichri 5716,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai eu de vos nouvelles avec plaisir, par le Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se consacre aux besoins communautaires, le Rav Moché Elyahou Gerlitski. De même, il m’a transmis votre demande de bénédiction, qui sera lue, en un moment propice, près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera.

Vous me dites que vous ployez sous votre fardeau. Cela n’est pas surprenant, car il est dit : “ que D.ieu a créé pour faire ” c’est-à-dire “ pour transformer ”. Il est dit aussi “ Et, l’Eternel D.ieu créa (Vaïtser) ”. Le mot Vaïtser est écrit avec deux Youd, qui correspondent au bon et au mauvais penchants.

En conséquence, “ lorsque tu verras l’âne ”, si l’on observe attentivement la matière que l’on a en soi, c’est-à-dire le corps, on verra que celui-ci est “ de ton ennemi ”, qu’il éprouve de la haine pour l’âme qui a soif de Divinité et de spiritualité. On verra également qu’il “ ploie sous son fardeau ”, celui que le Saint béni soit-Il a confié au corps, c’est-à-dire la nécessité de s’affiner par la pratique de la Torah et des Mitsvot, qu’il ne met pas d’empressement à accomplir.

En pareil cas, “ peut-être voudras-tu ne pas lui venir en aide ” pour mener à bien cette mission et l’on préférera s’engager sur la voie des mortifications, afin de briser la grossièreté. Or, ce n’est pas de cette façon que l’on met en évidence la lumière de la Torah. Bien au contraire, “ tu lui viendras en aide ” afin d’élever ce corps et de l’affiner, sans le briser par les mortifications. C’est là un des enseignements du Baal Chem Tov, qui est reproduit dans le Hayom Yom.

En conséquence, il est bien évident qu’il n’y a pas lieu de se décourager, ce qu’à D.ieu ne plaise. En effet, D.ieu, Qui est la perfection du bien, ne veut pas que l’homme reçoive la satisfaction de ses besoins, matériels ou spirituels, au moyen du “ pain de la honte ”(1). Il a donc instauré, au sein de la création, le principe(2) énoncé par le verset : “ Vois, J’ai placé devant toi, la vie et le bien…(3) ”, puis, tout de suite après cela, on ajoute : “ Et, tu choisiras la vie ”.

La ‘Hassidout explique qu’une requête de D.ieu est également une force accordée et même accrue pour la mettre en pratique. Vous savez sûrement ce qui est dit, dans plusieurs passages du Tanya, en particulier, le chapitre 27, à propos des deux plaisirs de D.ieu et surtout du second. Il serait bon d’y méditer encore une fois. Vous verrez également ce qui y est dit, à partir du chapitre 34. La réflexion à tout cela vous permettra de toujours servir D.ieu avec une grande joie.

Je vous joins une copie de ma lettre, adressée à tous, à l’occasion de Roch Hachana. Ma bénédiction y est donnée et je la réitère ici pour que vous ayez de longs jours et de bonnes années, afin de connaître la réussite dans le renforcement et la diffusion des valeurs juives, au sein de votre entourage, en bonne santé et avec une véritable largesse d’esprit.

Avec ma bénédiction,

Notes

(1) Qui est donné sans contrepartie, qui n’est pas mérité.
(2) Du libre arbitre.
(3) Le mal et la mort.