Lettre n° 380

Par la grâce de D.ieu,
15 Tamouz 5708,

Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav H. H.(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu vos lettres du 5 Nissan et du 17 Sivan. Entre temps, vous avez vous-même sans doute reçu la mienne, datée du 14 Nissan(2) et le fascicule édité à l’occasion de Pessa’h, qui y était joint. Je fais maintenant réponse à vos courriers:

A) Il semble que le début de l’article du Rav C. Glitsenstein, consacré à l’Admour Haémtsahi(3), a été imprimé dans la livraison de Kislev 5708 du magazine Yehadout. Il est dommage que les lecteurs prennent connaissance des quelques confusions qui s’y trouvent, en particulier l’affirmation selon laquelle l’Admour Hazaken s’intéressait uniquement à la spiritualité de ses ‘Hassidim, alors qu’une large partie de son temps, de son énergie et de ses efforts était consacrée à leur situation économique.

Bien plus, il voyageait lui-même dans tout le pays afin de collecter des fonds pour cette activité. Et l’on sait ce qu’il a dit, à ce propos, à Rabbi Barou’h de Mézibogh(4) et les décisions hala’hiques qu’il prit pour renforcer l’interdiction de la concurrence déloyale.

Il écrit encore, dans cette article que la campagne pour que les Juifs adoptent des activités agricoles fut lancée par l’Admour Haémtsahi, alors que de telles implantations existaient avant son époque. Bien plus, l’Admour Hazaken, dès son mariage et pendant tout le temps qu’il dirigea les ‘Hassidim, encouragea également le travail de la terre parmi ses disciples.

Ainsi furent constituées les implantations agricoles de Biélorussie. Un fascicule qui sera bientôt édité décrit longuement l’activité communautaire de l’Admour Hazaken.

L’ordre de conscription(5) fut lancé durant l’année du décès de l’Admour Haémtsahi, c'est-à-dire de nombreuses années après que soit introduite cette campagne pour la promotion de l’activité agricole. Ce n’est pas ce que l’on comprend, en lisant rapidement cet article.

B) Vous voudrez bien transmettre au Rav P. T. Mendelsohn cinq livres, prélevés sur les fonds du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h qui se trouvent en votre possession.

C) Je vous joins un fascicule et une lettre(6) publiés à l’occasion du 12 Tamouz. Le fascicule vous est envoyé par courrier ordinaire.

D) Vous voudrez bien me faire savoir ce que deviennent mon proche parent, Pin’has Landau et tous les membres de sa famille.

E) Vous voudrez bien transmettre au Rav H. A. Naé(7) la réponse à la question qu’il m’a posée par l’intermédiaire du Rav Telushkin. Je ne peux pas lui promettre que ses notes(8) seront en ma possession avant la fin de l’impression du Choul’han Arou’h, car je ne sais pas combien de temps il faudra pour qu’elles me parviennent.

Néanmoins, je ne comprends quelle incidence cela aura puisqu’il a, de toute façon, décidé de les éditer lui-même. Il doit donc les préparer pour l’impression et il lui suffit, en l’occurrence, de le faire au plus vite.

S’il m’adresse ses notes, il serait bon qu’il m’en envoie deux exemplaires, car le Choul’han Arou’h n’est pas imprimé ici(9). Il est donc préférable que j’en conserve un et que j’envoie le second à l’imprimerie.

Je conclus en vous souhaitant tout le bien et la paix, dans tous les domaines. Vous saluerez toute la communauté,

Rav Mena’hem Schneerson,
Directeur du comité exécutif(10),

Notes

(1) Le Rav ‘Hano’h Hendel Havlin, de Jérusalem. Voir la lettre n°179.
(2) La lettre n°357.
(3) Le Rav Chimeon Glitsenstein. Voir, à ce propos, la lettre n°348*.
(4) Rabbi Barou’h, petit-fils du Baal Chem Tov, lui reprocha ces voyages, qui avait un objectif matériel et l’Admour Hazaken lui répondit: "Serais-je plus important que Rabbi Pin’has Ben Yaïr qui, toute sa vie, voyagea pour délivrer les captifs?".
(5) Des Juifs dans l’armée du tsar. Ceux-ci, effectuant vingt cinq ans de service militaire, furent connus sous le nom de cantonistes.
(6) L’un et l’autre du précédent Rabbi.
(7) Le Rav ‘Haïm Avraham Naé, de Jérusalem. Voir la lettre n°386.
(8) Il s’agit du tableau des corrections du Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, édité à Jérusalem, en 5709, dans le Kountrass Hachoul’han. Le Rav Naé pensait, dans un premier temps, l’inclure dans l’édition du Choul’han Arou’h préparée par le Rabbi. Voir, à ce propos, la lettre n°386.
(9) A New York, mais en Allemagne, par l’intermédiaire du Rav David Bravman.
(10) Du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h.