Lettre n° 3768

Par la grâce de D.ieu,
13 Elloul 5715,
Brooklyn,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav N. N.(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 6 Elloul. Je vous remercie de m’avoir annoncé de bonnes nouvelles, concernant l’état de santé des deux élèves et l’avis des médecins, à propos de tous les autres. Puisse D.ieu faire que vous m’annonciez immédiatement le bon et le bien, matériel et spirituel à la fois, pour vous-même et pour tous vos élèves.

Concernant ce que vous m’écrivez(2), vous connaissez mon avis. Vous tirez une preuve des élèves qui sont venus ici. Vous devez savoir qu’à quelques exceptions près, je n’étais pas satisfait de leur venue. Pour ma peine et pour ma douleur, j’ai pu vérifier qu’ils auraient été bien inspirés de m’obéir et de poursuivre leurs études en France ou en Terre Sainte.

Bien plus, si j’en avais la possibilité et si l’on me suivait, en cela, j’aurais renvoyé la plupart d’entre eux sur l’autre continent. Vous devez comprendre ce que je veux dire. Et, nos Sages constatent que “ nous nous désolons pour les premiers(3) ”.

Ce que je viens d’écrire pour les élèves s’applique, a fortiori, pour les jeunes gens(4) et, encore plus clairement, pour ceux qui ont déjà un certain âge. Je rajoute tout ceci, dans ma lettre, car vous pourrez, par la suite, le diffuser, dans le moment qui convient.

Il est dommage que l’on m’écrive encore pour cela, car je constate, de temps à autre, à quel point tout ce qui vient d’être dit est vrai. Or, si l’on ne veut pas obéir, pourquoi poser la question pour ensuite s’écarter de ce qui est répondu ?

Vous évoquez la coutume des élèves séfarades qui, tôt le matin, disent les Seli’hot depuis le début du mois d’Elloul. Il est bien clair qu’il faut leur permettre de maintenir cette coutume, qu’ils tiennent de leurs ancêtres, conformément à ce que la Torah décide, dans ce domaine. Vous me dites que cette pratique est dommageable à l’étude et je ne le comprends pas. N’y a-t-il pas assez d’heures durant la journée ? Bien plus, ils se lèvent plus tôt et ils disposent donc de plus de temps. Celui-ci ne peut être diminué.

Je vous adresse ma bénédiction afin que vous me donniez de bonnes nouvelles, soyez inscrit et scellé pour une bonne et douce année, prépariez les élèves, en ces jours favorables, de la manière qui convient, pour l’effort qu’ils doivent réaliser envers eux-mêmes et envers les autres.

Notes

(1) Le Rav Nissan Nemanov, directeur de la Yechiva de Brunoy, dans la région parisienne. Voir, à son sujet, la lettre n°3434.
(2) Vraisemblablement le désir de certains élèves de poursuivre leurs études aux Etats Unis.
(3) Et ne devons donc pas permettre aux autres d’en faire de même.
(4) Déjà mariés.