Lettre n° 3713

Par la grâce de D.ieu,
14 Mena'hem Av 5715,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du mardi de la Parchat Vaét'hanan, de même qu'au feuillet qui y était joint et qui sera lu, en un moment propice, près du saint tombeau, de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. J'ai également reçu vos responsa, que je vous restitue, conformément à votre demande.

Pour notre part, nous nous en tenons aux enseignements du Tséma'h Tsédek, dans ses responsa, Even Ha Ezer, chapitre 89, tome 1, qui adopte une position conciliante, en la matière(1), dès lors que la santé est en jeu.

C'est, en particulier, vrai pour le cas auquel vous faites allusion, car, selon ce que vous écrivez, les médecins considèrent que cette femme court un danger, chaque fois qu'elle est enceinte.

Cette décision hala'hique s'applique, tout particulièrement, en cette génération orpheline. En effet, ceux qui adoptent une position rigoriste justifient leur attitude par la crainte d'une émission de semence en pure perte. Néanmoins, une telle position a pour conséquence, d'une manière générale, le retrait, pendant une période plus ou moins longue, ce qui, de fait, provoque l'émission de semence en pure perte, ce qu'à D.ieu ne plaise.

Du fait de nos fautes, un tel retrait est plus fréquent que l'utilisation d'un tampon(2). Or, il implique deux personnes(3). Et, les jours propres, durant ces périodes, n'y changent rien. Au final, ces comportements rigoristes provoquent le contraire de ce qui était leur but, à l'origine. Vous devez comprendre ce que je veux dire.

Certes, on peut se demander s'il y a lieu de faire connaître cette position à ceux qui ne sont pas versés dans l'étude, car il ne faut pas que les femmes manquant de pudeur puissent observer tout cela chez celles qui possèdent cette qualité, ni les femmes en bonne santé chez celles qui sont souffrantes. Pour autant, à quelqu'un qui pose cette question, il y a lieu de répondre en fonction de l'avis du Tséma'h Tsédek.

Avec ma bénédiction,

N. B. : Je vous joins le fascicule "Tsion sera libéré par le jugement", qui vient de paraître. Sans doute en mettrez-vous le contenu à la disposition du plus grand nombre. Le mérite public dépend de vous.

En plus des références citées dans les responsa du Tséma'h Tsédek, vous retrouverez les différents avis, sur la possibilité d'avoir une relation conjugale avec un tampon, dans le Sdeï 'Hémed, recueil de lois, article "relations conjugales", chapitre 1, paragraphe 32 et dans le Péat Ha Sadé, article "relations conjugales", paragraphe 1, qui énonce, concrètement, une permission(4).

Vous citez les responsa du Maharcham, tome 1, chapitre 58, selon lesquelles il ne faut pas(5) avoir une relation dans la période d'immersion rituelle ou bien à proximité des règles, car c'est alors que les femmes deviennent enceintes, ce qui n'est pas le cas aux autres moments(6).

Je ne possède pas ces responsa et je ne peux donc pas les consulter. Néanmoins, ce que vous en citez est particulièrement surprenant, d'après le Choul'han Arou'h, Ora'h 'Haïm, chapitre 506. Car, aucun des premiers et des derniers Décisionnaires n'adopte cette position.

A mon humble avis, comme je le disais auparavant, une attitude rigoriste, en la matière, risque d'avoir pour effet le contraire de ce qui est recherché. Il ne nous appartient pas d'introduire dans les décisions hala'hique de ceux qui nous guident(7) une attitude plus sévère, de notre propre initiative. Vous consulterez, à ce sujet, le traité Erouvin 63b.

Vous évoquez la gravité de cette faute et la manière de la racheter. Vous consulterez, à ce sujet, le Tanya, à la fin du chapitre 7 et Iguéret Ha Techouva, aux chapitres 3 et 9.

Notes

(1) Pour ce qui concerne la contraception. Voir, à ce sujet, la lettre n°3651.
(2) A usage contraceptif.
(3) L'homme et la femme, qui se séparent ainsi.
(4) D'utiliser ces contraceptifs.
(5) Si la femme est souffrante.
(6) Du cycle.
(7) Textuellement "de ceux dont nous buvons l'eau".