Lettre n° 3710

Par la grâce de D.ieu,
13 Mena'hem Av 5715,
Brooklyn,

Au distingué 'Hassid qui craint D.ieu
et assume une mission sacrée,
le Rav Zeev Tsvi(1),

Je vous salue et vous bénis,

J'ai bien reçu votre lettre du 3 Mena'hem Av. Que D.ieu vous accorde le mérite et la réussite, afin d'intensifier votre étude, y compris celle de la 'Hassidout, en bonne santé et avec largesse d'esprit. Celle-ci est "l'arbre de vie, dans lequel il n'y a pas de controverse". De la sorte, tout ce qui fait obstacle à la soumission nécessaire à la Torah et aux Mitsvot disparaîtra.

Vous m'interrogez sur la Tsédaka qu'il convient de donner, avant la prière et vous me demandez quand il faut le faire. Le Choul'han Arou'h, à la fin du chapitre 92, cité dans l'introduction de l'Admour Hazaken au Sidour, note ce que dit le traité Baba Batra 10a: "Il donne une pièce à un pauvre et commence ensuite à prier". Ce texte déduit du terme "ensuite" qu'il faut le faire avant le début de la prière, c'est-à-dire, vraisemblablement, du Chemoné Essré(2).

On peut établir la même déduction en observant que ce principe est enseigné dans le Choul'han Arou'h Ora'h 'Haïm, entre les lois du Chema Israël et celles du Chemoné Essré. En revanche, le Sidour du Ari Zal et le Peri Ets 'Haïm, porte 7, chapitre 5, affirment que l'on donne cette Tsédaka, dans la prière Vayevare'h David(3), en prononçant les mots Veata Mochel Bakol(4). La même affirmation figure également dans le Peri Megadim.

D'après la partie révélée de la Torah, on peut expliquer que la Tsédaka est donnée avant Ichtaba'h(5), car c'est alors que l'officiant se place devant le pupitre et, dès lors, il ne doit plus s'interrompre par la suite, comme le dit le Tour Choul'han Arou'h, au début du chapitre 53.

Mais, à l'heure actuelle, on prend place devant le pupitre encore avant cela et il serait alors surprenant de s'interrompre. Le faire pourrait même être interprété comme un comportement ostentatoire(6). Ceci permet de comprendre pourquoi la plupart ont coutume de donner de la Tsédaka avant le début de la prière.

Bien évidemment, si l'on donne de la Tsédaka après le Chemoné Essré, il s'agit d'une pratique totalement indépendante et non de ce qu'il convient de faire avant la prière, conformément à l'enseignement de nos Sages. Néanmoins, plusieurs, parmi les derniers Décisionnaires, citent conjointement ces deux usages.

Vous m'interrogez également sur la modification de la décision de l'Admour Hazaken, dans son Choul'han Arou'h, concernant la nécessité d'être debout quand on récite la description des sacrifices. Les décisions hala'hiques du Sidour, du Rav Naé, le notent également. Cela ne pose pas de difficultés, car la dernière édition du Choul'han Arou'h présente plusieurs modifications, par rapport à la première. Et, le Chaar Ha Collel dit, à son début, que la dernière édition est plus proche de l'avis de la Kabbala. C'est effectivement le cas, en l'occurrence. Vous consulterez les différents avis, à ce sujet, dans les commentaires du Choul'han Arou'h Ora'h 'Haïm, au chapitre 48.

Avec ma bénédiction,

Notes

(1) Le Rav Z. T. Weber. Voir, à son sujet, la lettre n°3806.
(2) La prière des dix huit bénédictions.
(3) "Et David bénit", avant la lecture du Cantique de la mer.
(4) "Et, Tu régis tout". Certains ont coutume de donner trois pièces, correspondant à ces trois mots.
(5) La bénédiction qui précède la lecture du Chema Israël et de ses bénédictions.
(6) Destiné à montrer à tous les présents que l'on donne de la Tsédaka.