Lettre n° 3709

Par la grâce de D.ieu,
12 Mena'hem Av 5715,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du dimanche de la Parchat Vaét'hanan. Je suis surpris que, pendant tout le temps que vous avez passé là-bas, vous n'ayez pas trouvé un homme capable de jouer le rôle d'intermédiaire et de vous proposer un bon parti. Par ailleurs, votre lettre semble indiquer que vous accordez de l'importance à ce qui est accessoire et même à ce qui est tout à fait futile. Or, comme vous le savez, nos Sages disent que "l'on perd son niveau pour épouser une femme". Bien plus, il est dit que "les filles juives sont belles(1), mais…(2)".

Que D.ieu vous guide donc sur la bonne voie, afin que vous observiez ce qui est essentiel et principal. De la sorte, vous n'exagérerez pas l'importance de ce qui est superficiel et vous trouverez le parti qui vous convient, matériellement et spirituellement à la fois.

Vous m'interrogez sur une action faite par erreur, par exemple pour sanctifier un objet(3) ou pour le préparer(4). Cette erreur ne fait-elle qu'annuler l'action en question ou bien va-t-elle, en outre, à l'encontre de cette action? Vous penchez pour cette dernière possibilité et cela est particulièrement étonnant. Une telle explication doit être exclue. Comment l'affirmation verbale d'une préparation pourrait-elle interdire un objet qui, par lui-même, est permis?

Vous citez, pour preuve, le Baal Ha Maor, qui traite, au début du traité Beïtsa, des colombes maigres. Il les cite comme exemple de ce qui a été préparé par erreur. Or, il est clair que l'on ne peut pas les consommer du fait de leur maigreur et non pas parce qu'elles sont interdites, à cause de l'erreur commise en les préparant.

Avec ma bénédiction,

Notes

(1) La beauté est vraisemblablement l'un des points auxquels le destinataire de cette lettre accorde beaucoup d'importance.
(2) La pauvreté les enlaidit.
(3) Pour le consacrer au Temple.
(4) A une certaine utilisation, par exemple pendant le Chabbat.