Lettre n° 3706

Par la grâce de D.ieu,
10 Mena’hem Av 5715,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du dimanche de la Parchat Vaét’hanan. Je vous remercie de m’annoncer une bonne nouvelle, puisque vous me dites que vous avez pu mener une action liée à la pratique concrète des Mitsvot. Sans doute, ceci éveillera-t-il en vous une ardeur accrue. En effet, si l’effort investi jusqu’à maintenant a été efficace, combien plus doit l’être un effort correspondant à ce qu’il doit être réellement. Point n’est besoin d’en dire plus, tant cela est évident.

Vous me précisez que vous n’êtes pas satisfait de votre travail, que celui-ci est difficile. Contre toute attente, certains sont convaincus qu’ils n’ont nul besoin de sourire ou d’être satisfaits de la manière dont D.ieu dirige le monde, en général et ce qui les concerne, en particulier.

En effet, une telle réaction pourrait signifier que ces personnes sont satisfaites de ce dont elles disposent(1). Or, aussi bon que ceci puisse être, on peut toujours imaginer meilleur. En conséquence, elles doivent, en permanence, soulever des objections devant les difficultés et l’amertume, à chaque pas et en toute chose.

Il est clair que ceci va à l’encontre de l’enseignement de notre sainte Torah et a fortiori de l’explication que nos Sages donnent du verset : “ Toute âme Te loue ”. Ils disent, en effet, que l’on doit louer D.ieu pour chaque respiration(2). Combien plus en est-il ainsi, quand on parvient, avec succès, à semer de la spiritualité et à collecter de la matérialité(3).

Le saint Zohar affirme qu’en ayant un visage contrit, on fait en sorte qu’il en soit de même pour D.ieu, dont on obtient donc le dévoilement de cette façon. Il n’en est pas de même quand on est joyeux et satisfait de sa situation, quelle qu’elle soit. Ceci permet d’améliorer son état, puis de se diriger vers ce qui est encore meilleur. Vous consulterez, à ce sujet, le Zohar, tome 2, page 184b.

Je ne souhaite pas être plus long, car je ne sais pas si cela modifiera votre attitude, même si j’ai bon espoir que cette manière d’agir ne soit pas encore devenue, pour vous, une seconde nature. Et, ces quelques lignes, de fait, suffisent pour présenter la situation telle qu’elle est.

D.ieu fasse que vous preniez conscience de votre bonheur, que vous compreniez qu’Il vous a placé dans un rayon de lumière. Vous devez Le remercier et Le louer, parce qu’il vous a été donné, avec succès, de collecter des biens matériels, de labourer et de semer de la spiritualité, grâce à l'effort qui a été accompli jusqu’à maintenant et, à plus forte raison, en agissant en fonction de ce qui vient d’être décrit.

Avec ma bénédiction,

Notes

(1) Et, n’en veulent pas plus, ce qui n’est pas le cas.
(2) Nechima, la respiration, est de la même étymologie que Nechama, l’âme.
(3) A collecter des fonds pour les institutions Loubavitch.