Lettre n° 3683

Par la grâce de D.ieu,
29 Tamouz 5715,
Brooklyn,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Avraham Israël Moché(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre. Vous faites allusion aux traités du Talmud Yerouchalmi(2). Je n’ai reçu, pour l’heure, qu’un volume du traité Bera’hot, mais non ceux de Péa, Demaï et Maasser Cheni, que vous mentionnez dans votre lettre.

Puisse D.ieu vous conférer la réussite, afin que vous diffusiez également l’étude du Yerouchalmi. Et, vous savez ce que l’Admour Haémtsahi, fils de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h, a dit du Talmud Yerouchalmi. Ses propos sont imprimés, en particulier, dans le Chaareï Ora, paru aux éditions Kehot, aux pages 44 à 47.

Avec ma bénédiction de réussite, pour vous et pour vos amis, les Rabbanim Chlita,

N. B. : Je vous joins un coupon d’envoi en port payé, destiné à couvrir les frais d’envoi.

Par amitié, j’ai voulu, au moins rapidement, formuler quelques remarques sur le fascicule “ commentaires de R. A. I. M.(3) ”, qui se trouve à la fin de ce volume.

Au début :

Doit-on dire que le Chema Israël est introduit par les Sages, auquel cas il n’y a pas lieu de prendre des précautions, en la matière(4) ? Vous consulterez, à ce sujet, le Babli 4b, qui dit : “ Les Sages ont introduit des précautions, pour ce qu’ils ont institué, comme la prière d’Arvit ”.

Concernant la fin de ce paragraphe, il faut citer le Chaagat Aryé, au paragraphe 1.

Au commencement du chapitre 5 :

On doit effectivement se demander quelle est cette relation, qui n’est pas précisée. La Boraïta introduit deux points, mais le Yerouchalmi la formule très brièvement. La Tossefta, chapitre 3, paragraphe 21 et le Babli 31a précisent : “ on ne peut commencer à prier…(5) on ne peut quitter quelqu’un…(5) ”. De fait, les premiers prophètes concluaient leurs propos par une éloge et par des termes de consolation.

La manière dont ces prophètes achevaient leurs paroles implique bien que l’on doit se quitter ainsi, qu'il faut en faire de même. Et, cette preuve est même encore plus évidente que celle de la prière, comme l’indiquent les Tossafot Ri sur le Alfassy.

En effet, le fait qu’en se quittant ainsi, on peut se rappeler l’un de l’autre, n'a rien à voir avec notre sujet, comme le disent clairement les Tossafot Ri. Et, le Gaon de Vilna, dans le Babli, commentant cette manière de se séparer, précise qu’on le fait dans la joie de la Mitsva. La Tossefta introduit la même formulation pour la prière et le fait de quitter un ami : “ Avec une parole sage ”.

A la fin :

“ Rabbi Meïr dit : Un Juif est toujours entouré de Mitsvot. Au bain, il en est dépourvu, mais il peut observer sa circoncision ”(6). Vous posez, à ce sujet, la question suivante. Selon un avis, il est permis de penser à des paroles de la Torah dans les lieux d’aisance et ceci justifie une telle pensée. Vous discutez ce point.

En fait, il n’y a là aucune difficulté. Le but de Rabbi Meïr est de souligner la qualité de chaque Juif, qui se trouve entouré de Mitsvot, même lorsque telle n’est pas sa préoccupation. Et, vous consulterez le traité Mena’hot 43b, qui dit : “ Le Saint béni soit-Il les a entourés ”. Cette question ne se pose donc pas.

Néanmoins, d’après la conception défendue dans ce fascicule, une question plus forte aurait pu être soulevée. En effet, on accomplit, au bain également, les Mitsvot qui sont des sentiments du cœur, comme la foi, l’unité, l’amour, la crainte de D.ieu. Bien plus, la phrase prononcée(7) dans le bain, “ Malheur à moi, je suis nu de Mitsvot ” est, bien évidemment, une expression de crainte de D.ieu et de foi.

Notes

(1) Le Rav A. I. M. Salman, de Jérusalem.
(2) Edités, à Jérusalem, en 5714-1954, avec plusieurs commentaires, dont celui du Rav Salman.
(3) Rav Avraham Israël Moché.
(4) Pour ne pas en rater l’heure.
(5) Qu’avec des propos élogieux.
(6) Voir la causerie du Chabbat Parchat Le’h Le’ha 5748-1987.
(7) Par le roi David.