Lettre n° 3682
Par la grâce de D.ieu,
29 Tamouz 5715,
Brooklyn,
Au Juste, Rav et distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
se consacre aux besoins communautaires, est issu
d’une illustre famille, le Rav Yé’hezkel Shraga Chlita(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 3 Sivan, à laquelle étaient jointes quatre feuillets de votre livre Divreï Yé’hezkel Shraga, qui est actuellement sous presse. Vous concluez votre propos en sollicitant la rédaction d'une approbation(2).
Notre usage est de ne pas donner des approbations pour les livres, comme j’ai pu le constater chez mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Lui-même se conférait sûrement en cela, comme en tous ses autres comportements, à ce que faisait son père, le Rabbi Rachab et il convient donc de respecter cet usage.
Puisse D.ieu accroître votre capacité dans la Torah, avec largesse d’esprit. Vous parviendrez à maintenir une crainte de D.ieu pure, à diffuser l’étude de la partie profonde de la Torah, que le “ berger fidèle ” appelle, dans le saint Zohar, "arbre de vie", comme le souligne le Tanya de l’Admour Hazaken, dans Iguéret Hakodech, au chapitre 26.
Ainsi, s’accomplira la promesse de nos Sages, à propos de l’étude de la Torah, qui disent : “ Pour celui qui en a le mérite, elle est un élixir de vie ”, comme l’explique longuement le Kountrass Ets ‘Haïm, du Rabbi Rachab. Et, ceci permet de comprendre les propos, terribles et merveilleux à la fois, que Rabbi ‘Haïm Vital développe, par le détail, dans l’introduction du Chaar Ha Hakdamot.
Avec mes respects et ma bénédiction,
En signe d’amitié, je formulerai quelques remarques sur ces fascicules, à la hâte, du fait de mes nombreuses occupations :
La première lettre :
Il faut s’attacher au Juste, parfois même de la manière la plus forte. Cette affirmation peut être parfaitement comprise, d’après ce que dit le saint Tanya, de l’Admour Hazaken, au chapitre 2, selon lequel on peut s’unifier à lui, comme un membre du corps obéissant à la tête et au cerveau, quelle que soit l’instruction que l'on reçoive. Vous consulterez également ce que dit la Me’hilta, à propos du verset : “ Ils crurent en D.ieu et en Moché, Son serviteur ”.
Je suis surpris que vous ayez introduit d'une manière aussi concise, dans cette lettre, la nécessité d’étudier la partie profonde de la Torah qui, en ces dernières générations, a été révélée par l’enseignement du Baal Chem Tov, de ses disciples et des élèves de ses disciples. Or, une carence de cette étude ou même une étude moins importante que ce qu’elle pourrait être, retardent la délivrance et prolongent l’exil, comme le souligne longuement Rabbi ‘Haïm Vital, à cette même référence. Quiconque médite sincèrement à ses propos aura les cheveux qui se dressent sur sa tête.
Depuis l’époque du Baal Chem Tov, nous avons le mérite de percevoir la clarté de la Torah. Grâce à cela, nous pouvons en comprendre, au moins grâce à des paraboles, la dimension profonde. En conséquence, ce que la Hala’ha dit des autres parties de la Loi Orale s’applique également dans ce cas, de sorte que celui qui apprend sans comprendre ce qu’il dit ne s’est pas acquitté de son obligation, selon le Maguen Avraham, à la fin du chapitre 50. Vous consulterez également le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, à la même référence et son Likouteï Torah Vaykra, à la page 5b.
Il en est également ainsi pour quelqu'un à qui cette compréhension fait défaut, pour une raison indépendante de sa volonté ou bien pour celui qui ne sait pas que l’on peut étudier la partie profonde de la Torah. Pour autant, on sera effectivement récompensé pour en avoir prononcé les mots. A ce sujet, vous consulterez, en particulier, le Pardès, porte 27, chapitre 1. Car, ce manque de connaissance est bien une faute, pour laquelle on est passible d’une condamnation, ainsi qu’il est dit : “ J’ai commis une faute, car je ne savais pas ”. Vous verrez ce que dit, à ce sujet, le Chneï Lou’hot Haberit, à la fin de la Parchat Balak. Et, “ celui qui dit que toute la Torah a été donnée sur le mont Sinaï sauf…(3) ”.
Vous connaissez la réponse que fit notre juste Machia’h au Baal Chem Tov. Il lui affirma qu’il viendrait “ lorsque tes sources(4) se répandront à l’extérieur ”. Celles-ci doivent effectivement se répandre. On peut en déduire, à l’évidence, la grande obligation, l’immense responsabilité qui incombent à chacun de ceux à qui D.ieu a accordé la possibilité d’influencer les autres, en la matière. Tous doivent conduire leurs élèves vers ces sources, “ et d’une formule positive…(5) ”, car “ lorsque le Temple n’a pas été reconstruit du vivant de quelqu’un…(6) ”.
Puisse D.ieu faire que s’accomplisse la promesse selon laquelle nous nous immergerons dans ces sources, comme l’indique le Rambam, en allusion, à la fin de ses lois du Mikwé : “ Tous Me connaîtront… La connaissance de D.ieu recouvrira la terre entière, comme l’eau recouvre le fond de la mer ”.
La seconde et la troisième lettres :
S'agissant du Sanhédrin(7), différents textes discutent effectivement ce point. Quelques uns de ceux qui, au début, ont formulé cette proposition ou bien l’ont acceptée, se sont maintenant retirés. Toutefois, quelques uns proposent encore un équivalent du Sanhédrin, mais non un Sanhédrin, à proprement parler.
Une proposition similaire a déjà été introduite, dans la génération précédente. Les grands du peuple juif l’ont alors résolument repoussée et les petits, par leur crainte de D.ieu, savaient que leur voix ne serait pas entendue, au sein du peuple d’Israël, qui adopte pour règle uniquement la Parole de D.ieu et ne souffrira donc pas que l’on tienne des propos déplacés, à propos de ceux qui guident les Juifs sur le chemin de la Torah et des Mitsvot, qui mènent ce combat, renforcent la Torah et engagent les autres à la mettre en pratique.
Si l’on s’adresse aux Juifs en invoquant un parti, un pogrom, la fusion de la crainte de D.ieu et des voies du monde, on sera nécessairement exclu du campement. A l’époque, les grands d’Israël ont repoussé cette proposition, pour différentes raisons et combien plus doit-il en être ainsi, en cette génération orpheline. Vous devez comprendre ce que je veux dire.
Concrètement, on peut observer, parmi ceux qui soutiennent ce projet et veulent instaurer un Sanhédrin ou ce qui en tient lieu, que l’enthousiasme est proportionnel au manque de crainte de D.ieu.
La quatrième lettre :
Concernant les Tsitsit(8) et les Matsot faites à la machine, le Rabbi Rachab, père de mon beau-père, le Rabbi, en a permis l’utilisation, dans un cas de force majeure, alors que les réfugiés de Russie étaient nombreux, à partir de 5670(9). Des Tsitsit furent alors faites à la machine, après que le début du processus de fabrication ait été introduit par les hommes. Ce point ne sera pas développé ici.
Les avis des derniers Décisionnaires, à propos de ces Tsitsit faites à la machine, sont réunis dans le Meassef Le‘hol Ha Ma’hanot, chapitre 11, paragraphe 3 et le Hala’ha Le Moché sur le Kitsour Choul’han Arou’h, au début du chapitre 9.
Concernant la Matsa faite à la machine, vous verrez le Sdeï ‘Hémed, à l’article ‘Hamets et Matsa, paragraphe 13, la Haggadat Ha Mevaer, édité à Pietrkov, en 5674(10) et le Chearim Metsouyanim Be Hala’ha sur le Kitsour Choul’han Arou’h, à la fin du chapitre 110.
Notes
(1) Le Rav Y. S. Lipchitz Halbershtam, Rabbi de Stropkov. Voir, à son sujet, les lettres n°1072 et 1170.
(2) Pour l’impression de ce livre.
(3) Un seul point remet en cause l’ensemble de la Torah.
(4) Celles de la ‘Hassidout.
(5) On peut déduire une formule négative. L’importance de la responsabilité souligne la gravité de celui qui ne l’assume pas.
(6) C’est comme s’il avait été détruit de son vivant.
(7) La possibilité d’en constituer un, à l’époque actuelle.
(8) Voir, à ce sujet, la lettre n°1722 et le Likouteï Si’hot, tome 2, page 508.
(9) 1910.
(10) 1914.
29 Tamouz 5715,
Brooklyn,
Au Juste, Rav et distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
se consacre aux besoins communautaires, est issu
d’une illustre famille, le Rav Yé’hezkel Shraga Chlita(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 3 Sivan, à laquelle étaient jointes quatre feuillets de votre livre Divreï Yé’hezkel Shraga, qui est actuellement sous presse. Vous concluez votre propos en sollicitant la rédaction d'une approbation(2).
Notre usage est de ne pas donner des approbations pour les livres, comme j’ai pu le constater chez mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Lui-même se conférait sûrement en cela, comme en tous ses autres comportements, à ce que faisait son père, le Rabbi Rachab et il convient donc de respecter cet usage.
Puisse D.ieu accroître votre capacité dans la Torah, avec largesse d’esprit. Vous parviendrez à maintenir une crainte de D.ieu pure, à diffuser l’étude de la partie profonde de la Torah, que le “ berger fidèle ” appelle, dans le saint Zohar, "arbre de vie", comme le souligne le Tanya de l’Admour Hazaken, dans Iguéret Hakodech, au chapitre 26.
Ainsi, s’accomplira la promesse de nos Sages, à propos de l’étude de la Torah, qui disent : “ Pour celui qui en a le mérite, elle est un élixir de vie ”, comme l’explique longuement le Kountrass Ets ‘Haïm, du Rabbi Rachab. Et, ceci permet de comprendre les propos, terribles et merveilleux à la fois, que Rabbi ‘Haïm Vital développe, par le détail, dans l’introduction du Chaar Ha Hakdamot.
Avec mes respects et ma bénédiction,
En signe d’amitié, je formulerai quelques remarques sur ces fascicules, à la hâte, du fait de mes nombreuses occupations :
La première lettre :
Il faut s’attacher au Juste, parfois même de la manière la plus forte. Cette affirmation peut être parfaitement comprise, d’après ce que dit le saint Tanya, de l’Admour Hazaken, au chapitre 2, selon lequel on peut s’unifier à lui, comme un membre du corps obéissant à la tête et au cerveau, quelle que soit l’instruction que l'on reçoive. Vous consulterez également ce que dit la Me’hilta, à propos du verset : “ Ils crurent en D.ieu et en Moché, Son serviteur ”.
Je suis surpris que vous ayez introduit d'une manière aussi concise, dans cette lettre, la nécessité d’étudier la partie profonde de la Torah qui, en ces dernières générations, a été révélée par l’enseignement du Baal Chem Tov, de ses disciples et des élèves de ses disciples. Or, une carence de cette étude ou même une étude moins importante que ce qu’elle pourrait être, retardent la délivrance et prolongent l’exil, comme le souligne longuement Rabbi ‘Haïm Vital, à cette même référence. Quiconque médite sincèrement à ses propos aura les cheveux qui se dressent sur sa tête.
Depuis l’époque du Baal Chem Tov, nous avons le mérite de percevoir la clarté de la Torah. Grâce à cela, nous pouvons en comprendre, au moins grâce à des paraboles, la dimension profonde. En conséquence, ce que la Hala’ha dit des autres parties de la Loi Orale s’applique également dans ce cas, de sorte que celui qui apprend sans comprendre ce qu’il dit ne s’est pas acquitté de son obligation, selon le Maguen Avraham, à la fin du chapitre 50. Vous consulterez également le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, à la même référence et son Likouteï Torah Vaykra, à la page 5b.
Il en est également ainsi pour quelqu'un à qui cette compréhension fait défaut, pour une raison indépendante de sa volonté ou bien pour celui qui ne sait pas que l’on peut étudier la partie profonde de la Torah. Pour autant, on sera effectivement récompensé pour en avoir prononcé les mots. A ce sujet, vous consulterez, en particulier, le Pardès, porte 27, chapitre 1. Car, ce manque de connaissance est bien une faute, pour laquelle on est passible d’une condamnation, ainsi qu’il est dit : “ J’ai commis une faute, car je ne savais pas ”. Vous verrez ce que dit, à ce sujet, le Chneï Lou’hot Haberit, à la fin de la Parchat Balak. Et, “ celui qui dit que toute la Torah a été donnée sur le mont Sinaï sauf…(3) ”.
Vous connaissez la réponse que fit notre juste Machia’h au Baal Chem Tov. Il lui affirma qu’il viendrait “ lorsque tes sources(4) se répandront à l’extérieur ”. Celles-ci doivent effectivement se répandre. On peut en déduire, à l’évidence, la grande obligation, l’immense responsabilité qui incombent à chacun de ceux à qui D.ieu a accordé la possibilité d’influencer les autres, en la matière. Tous doivent conduire leurs élèves vers ces sources, “ et d’une formule positive…(5) ”, car “ lorsque le Temple n’a pas été reconstruit du vivant de quelqu’un…(6) ”.
Puisse D.ieu faire que s’accomplisse la promesse selon laquelle nous nous immergerons dans ces sources, comme l’indique le Rambam, en allusion, à la fin de ses lois du Mikwé : “ Tous Me connaîtront… La connaissance de D.ieu recouvrira la terre entière, comme l’eau recouvre le fond de la mer ”.
La seconde et la troisième lettres :
S'agissant du Sanhédrin(7), différents textes discutent effectivement ce point. Quelques uns de ceux qui, au début, ont formulé cette proposition ou bien l’ont acceptée, se sont maintenant retirés. Toutefois, quelques uns proposent encore un équivalent du Sanhédrin, mais non un Sanhédrin, à proprement parler.
Une proposition similaire a déjà été introduite, dans la génération précédente. Les grands du peuple juif l’ont alors résolument repoussée et les petits, par leur crainte de D.ieu, savaient que leur voix ne serait pas entendue, au sein du peuple d’Israël, qui adopte pour règle uniquement la Parole de D.ieu et ne souffrira donc pas que l’on tienne des propos déplacés, à propos de ceux qui guident les Juifs sur le chemin de la Torah et des Mitsvot, qui mènent ce combat, renforcent la Torah et engagent les autres à la mettre en pratique.
Si l’on s’adresse aux Juifs en invoquant un parti, un pogrom, la fusion de la crainte de D.ieu et des voies du monde, on sera nécessairement exclu du campement. A l’époque, les grands d’Israël ont repoussé cette proposition, pour différentes raisons et combien plus doit-il en être ainsi, en cette génération orpheline. Vous devez comprendre ce que je veux dire.
Concrètement, on peut observer, parmi ceux qui soutiennent ce projet et veulent instaurer un Sanhédrin ou ce qui en tient lieu, que l’enthousiasme est proportionnel au manque de crainte de D.ieu.
La quatrième lettre :
Concernant les Tsitsit(8) et les Matsot faites à la machine, le Rabbi Rachab, père de mon beau-père, le Rabbi, en a permis l’utilisation, dans un cas de force majeure, alors que les réfugiés de Russie étaient nombreux, à partir de 5670(9). Des Tsitsit furent alors faites à la machine, après que le début du processus de fabrication ait été introduit par les hommes. Ce point ne sera pas développé ici.
Les avis des derniers Décisionnaires, à propos de ces Tsitsit faites à la machine, sont réunis dans le Meassef Le‘hol Ha Ma’hanot, chapitre 11, paragraphe 3 et le Hala’ha Le Moché sur le Kitsour Choul’han Arou’h, au début du chapitre 9.
Concernant la Matsa faite à la machine, vous verrez le Sdeï ‘Hémed, à l’article ‘Hamets et Matsa, paragraphe 13, la Haggadat Ha Mevaer, édité à Pietrkov, en 5674(10) et le Chearim Metsouyanim Be Hala’ha sur le Kitsour Choul’han Arou’h, à la fin du chapitre 110.
Notes
(1) Le Rav Y. S. Lipchitz Halbershtam, Rabbi de Stropkov. Voir, à son sujet, les lettres n°1072 et 1170.
(2) Pour l’impression de ce livre.
(3) Un seul point remet en cause l’ensemble de la Torah.
(4) Celles de la ‘Hassidout.
(5) On peut déduire une formule négative. L’importance de la responsabilité souligne la gravité de celui qui ne l’assume pas.
(6) C’est comme s’il avait été détruit de son vivant.
(7) La possibilité d’en constituer un, à l’époque actuelle.
(8) Voir, à ce sujet, la lettre n°1722 et le Likouteï Si’hot, tome 2, page 508.
(9) 1910.
(10) 1914.