Lettre n° 3594

Par la grâce de D.ieu,
Second jour de Roch 'Hodech Tamouz 5715,
Brooklyn, New York,

Aux membres du comité pour la réunion
des médecins pratiquants de New York,
que D.ieu vous accorde longue vie,

Je vous salue et vous bénis,

J'ai appris, avec plaisir, que vous alliez vous réunir, afin de structurer une association des médecins pratiquants. De tout temps, l'union entre ceux qui craignent la Parole de D.ieu est une initiative positive. Combien plus est-ce le cas, en la présente époque, alors que la confusion règne dans les esprits, du fait des terribles événements qui ont déçu de nombreuses personnes ayant adopté des opinions et des idéologies erronées et les ont conduites à rechercher sérieusement la vérité.

Une association des médecins pratiquants peut exercer une influence positive sur ce débat d'idées, en faisant des déclarations claires sur différents points, pour lesquels nombreux sont ceux qui se trouvent encore dans l'erreur.

Il faut affirmer qu'un véritable scientifique n'a d'autre but que de rechercher la vérité. Dès lors, les conclusions qu'il adopte ne peuvent pas aller à l'encontre de notre Torah, Torah de vérité. Bien au contraire, plus l'on approfondit sa recherche et plus l'on prend conscience de la vérité des principes et même des détails de notre foi, la foi d'Israël.

Un médecin, en particulier, se doit de rejeter la suprématie de la matière, en observant à quel point la santé physique est liée à l'équilibre moral. Déjà, auparavant, un dicton médical parlait d'une "âme saine dans un corps sain", mais, de nos jours, on a pu vérifier comment un léger dérèglement moral est la cause d'un profond déséquilibre physique. Plus l'esprit est fort et mieux il domine le corps, est à même de combler ses manques. Plusieurs traitements qui sont administrés matériellement s'avèrent beaucoup plus efficaces si le patient y adhère, est motivé et plein de volonté(1).

Ce principe de la prépondérance de l'esprit sur la matière, du qualitatif sur le quantitatif, est également souligné par le fait que l'on s'aperçoit, de plus en plus clairement, à quel point les actions vitales pour le corps ne peuvent être appréciées en termes quantitatifs. En effet, les glandes et ce qu’elles sécrètent, les hormones, les vitamines, sont quantitativement peu importantes.

A ce propos, le verset dit: "Je contemplerai le Divin en observant ma chair". En voyant de quelle manière l'esprit dirige le corps, qui est un petit monde, on franchit donc une petite étape vers la compréhension de la manière dont D.ieu dirige le monde, lui-même comparé à un grand homme. Selon les termes de nos Sages, "tout comme l'âme emplit le corps, le ressent, le voit, mais n'est pas vue, le Saint béni soit-Il emplit le monde, le ressent, le voit, mais n'est pas vu".

* * *

Ces quelques idées ne sont que des généralités. Toutefois, différents éléments sont directement liés à la fonction médicale, certains ayant même une incidence concrète. Nous en citerons quelques uns:

La diffusion du grand intérêt qu'il y a à respecter les lois de la pureté familiale, à adopter les lois de la Cacherout de l'alimentation, à pratiquer la circoncision.

Les problèmes liés au système génital, la nécessité d'écarter un traitement qui a pour effet de rendre stérile et la possibilité d'un traitement alternatif, en particulier pour l'opération de la prostate(2).

Les médicaments, la possibilité de faire en sorte qu'ils soient cachers, un tel résultat n'étant pas obtenu, à l'heure actuelle, uniquement par manque d'intérêt et d'attention.

La dissection et le manquement au respect dû à un cadavre, l'étude de l'anatomie pouvant être faite sur des formes et des modèles.

La recherche des causes de la mort(3), qui, dans bien des cas, n'est pas du tout nécessaire et, lorsqu'elle l'est, car elle permet de sauver quelqu'un, par exemple de le laver du soupçon d'avoir empoisonné le défunt, peut se limiter à une incision là où cela est nécessaire et l'enterrement, par la suite, des fragments prélevés.

On pourrait également citer d'autres exemples.

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Je soulignais l'intérêt, pour la santé physique, de pratiquer les Mitsvot et il va sans dire que mon propos n'est pas d'expliquer la raison des Mitsvot. Comme on le sait, on les met en pratique parce qu'elles sont l'Injonction et la Volonté du Créateur. Et, la récompense de la Mitsva est la possibilité de la mettre en pratique, car telle est la finalité de l'homme, qui doit s'attacher et s'unifier au Créateur, par l'accomplissement de Ses Commandements.

En fait, je faisais allusion à ceux qui ne sont pas sains d'esprit, ce qu'à D.ieu ne plaise. Or, il n'est pas d'autre moyen que celui de les rapprocher de la pratique, ce que l'on est tenu de faire, dans toute la mesure du possible, y compris s'il faut, pour cela, souligner leur intérêt physique.

Je conclus en exprimant mon souhait que s'accomplissent en vous les termes du verset: "Alors, ceux qui craignent D.ieu dialogueront, l'un avec l'autre". D.ieu vous accordera la réussite et vous obtiendrez un résultat concret. Puis, comme le dit la fin de ce même verset: "ceci sera consigné dans le livre du souvenir, devant Lui", devant D.ieu et également pour le mérite de tous, lequel dépend de vous.

M. Schneerson,

Notes

(1) De guérir.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°3400.
(3) En pratiquant une autopsie.