Lettre n° 357

Par la grâce de D.ieu,
14 Nissan 5708,

Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav H. H(1),

Je vous salue et vous bénis,

A) J’ai bien reçu votre lettre du 18 Adar Chéni. Entre temps, vous avez dû recevoir la mienne du 24 Adar Chéni(2), à laquelle étaient joints le fascicule édité pour le 2 Nissan et le courrier pour le Rav C. Y. Z.(3).

B) Weinberg nous a transmis cinquante dollars.

C) Vous trouverez ci-joint le fascicule édité à l’occasion de la fête de Pessa’h et vous le mettrez sans doute à la disposition du plus grand nombre.

D) J’ai appris que l’un de nos amis a pu obtenir du comité des Yechivot de Chicago(4) une subvention de cinq cents dollars, en plus du premier montant accordé.

E) Vous savez sans doute que le Rav Sorotskin, dès son arrivée ici, a reçu du Joint(5) cent mille dollars pour les Yechivot de Terre Sainte. Ceci s’ajoute à ce qu’il collecte d’ordinaire, dans les institutions et ailleurs.

F) Je vous exprime mes souhaits, à l’occasion de la Bar Mitsva de votre fils, Elyahou David, le 16 Nissan, jour où l’on cueillait le Omer(6).

On sait que l’orge, constituant l’Omer, était, de fait, un aliment pour les animaux. Il était cueilli lorsque la récolte était mise en botte, c'est-à-dire quand se dresse l’âme animale.

Les Saducéens, privilégiant une approche rigoureusement intellectuelle, considéraient qu’un homme ne peut prétendre à ce sacrifice, n’est au niveau de l’effectuer, qu’au lendemain du Chabbat, à proximité de ce jour, lorsque l’élévation en est encore ressentie, ce qui permet d’exclure tout ce qui fait obstacle à cette élévation.

A l’opposé, lorsque l’on a dû préparer des plats(7), on peut craindre des débordements et le Choul’han Arou’h, au chapitre 529, confirme qu’une surveillance spécifique est nécessaire, de ce fait. Combien plus est-ce le cas pour celui qui permet de transporter des objets(8), du domaine privé(9) vers le domaine public, «montagnes de la séparation(10)», même sans utilité précise.

Telle n’est cependant pas l’approche des enfants d’Israël, qui se soumettent à D.ieu. Que l’on soit proche du Chabbat ou non, que l’on possède un corps particulièrement affiné qui peut s’élever, tel qu’il est, vers le ciel ou bien que celui-ci soit grossier et sans vie, on accomplira la mission que l’on a reçue, on accédera à la Techouva et à la Torah, qui est «votre sagesse et votre entendement», mais que l’on peut acquérir uniquement avec crainte de D.ieu et soumission.

Je suis obligé d’achever ma lettre, du fait de la sainteté de ce jour.

Puissiez-vous avoir beaucoup de satisfaction de ce fils et de tous les autres membres de votre famille, dans tous les domaines et dans l’opulence.

Je conclus en vous souhaitant une fête de Pessa’h cachère et joyeuse,

Rav Mena’hem Schneerson,

Notes

(1) Le Rav ‘Hano’h Hendel Havlin, de Jérusalem. Voir la lettre n°179.
(2) La lettre n°348*.
(3) Le Rav Chlomo Yossef Zevin, de Jérusalem.
(4) Voir, à ce propos, les lettres n°336 et 397.
(5) Comité américain d’aide aux réfugiés.
(6) La mesure d’orge qui était offerte dans le Temple.
(7) Ce qui est permis pendant un jour de fête. Et nos Sages interprètent l’expression «au lendemain du Chabbat» comme signifiant: «au lendemain de la fête».
(8) Pendant le jour de fête.
(9) Domaine de l’Unique, celui de la sainteté.
(10)Liées aux forces du mal.