Lettre n° 3498

Par la grâce de D.ieu,
21 Iyar 5715,
Brooklyn,

Aux membres du comité de Kfar ‘Habad,
que D.ieu vous accorde longue vie,

Je vous salue et vous bénis,

A) Je fais réponse à votre lettre rédigée à l’issue du dernier Chabbat, dans laquelle vous me dites que vous avez transmis la liste intégrale de ceux qui s’installent(1) à l’occasion de la seconde phase(2). Puisse D.ieu faire que cela soit en un moment bon et fructueux et que tout se réalise au plus vite.

En effet, la confusion et la lenteur effroyable de l’application concrète ont été très dommageables, jusqu’à présent. Vous connaissez le proverbe du Sage, cité dans une lettre de mon beau-père, le Rabbi, selon lequel “ le passé indique ce que doit être le futur ”.

Bien évidemment, ceci s’applique aux bâtiments de la seconde phase et aussi à tous les autres points, concernant le Kfar, qui ont accumulé un retard considérable. J’ai été particulièrement satisfait de constater que vous avez ajouté des emplacements pour les artisans, même s’il n’y en a que huit, ce qui n’est guère suffisant. S’il est possible d’en augmenter le nombre, vous le ferez, dans toute la mesure du possible.

B) Vous envisagez que de nouveaux occupants, qui ne seraient pas choisis par le conseil du Kfar, s’installent dans les maisons qui sont libérées(3). Je suis surpris que vous puissiez formuler une telle proposition. Ceci est, en effet, une bonne entrée en matière pour perdre le contrôle de tout le Kfar, l’ancien et le nouveau.

Il n’en est pas ainsi uniquement en phase transitoire. Une dérogation est faite et l’on introduit alors une nouvelle procédure. Il faut donc être vigilant. Il vous appartient de sélectionner les nouvelles personnes qui s’installent. Bien évidemment, il ne s’agit pas d’en arriver à la lutte. Vous devez immédiatement préparer une liste exhaustive, pour tous les appartements libérés. Vous la présenterez et vous expliquerez qui sont les immigrants pour lesquels vous optez, car ceux-là adhèrent à l’esprit(4) et ils doivent être logés.

Vous pourrez, à cette occasion, mettre en avant le point qui vient d’être évoqué, c’est-à-dire le caractère inconcevable d’une intervention extérieure sur la vie spirituelle du Kfar. Il ne sera même pas nécessaire de parler durement. Je suis certain que, pour l’heure, il n’est même pas envisagé d’installer au Kfar des personnes qui ne devraient pas s’y trouver.

Néanmoins, il est impossible que les logements restent vides. Et, de fait, il est surprenant que vous n’ayez pas déjà préparé une telle liste, car les dirigeants de l’Association ‘Habad et le distingué ‘Hassid qui craint D.ieu, Rav Israël Leibov vous ont sûrement précisé que nombreux sont ceux, parmi les immigrants(5), qui se trouvaient sous l’influence de ‘Habad et souhaitent s’y maintenir également, en Terre Sainte.

Il est inutile de se plaindre du passé. Cependant, dès réception de cette lettre, vous contacterez les dirigeants de l’Association ‘Habad et vous établirez une liste qui dépassera le nombre nécessaire. En effet, certains de ceux qui sont pressentis pourraient être écartés, pour une quelconque raison, par les différentes administrations.

De manière plaisante, on peut rappeler l’affirmation, que vous connaissez, selon laquelle, un endroit vide devient le lieu de la contraction et de la sévérité. Je vous adresse la présente en express et sans doute me répondrez-vous par retour du courrier.

C) Je suis également étonné que vous n’ayez pas même entamé la construction d’une synagogue et d’un bain rituel. Vous m’expliquez que vous ne possédez, pour l’heure, que la moitié de la somme requise, environ. Or, si vous dirigez le Kfar de cette façon, en attendant toujours d’avoir en votre possession le montant nécessaire pour agir, vous imaginez la situation qui en découlera.

La pratique a fait la preuve que tout ce qui est commencé peut être conduit à son terme, même si l’on n’a pas, d’emblée, les fonds nécessaires. L’été est la période de la construction, en Terre Sainte. Vous commencerez donc tout de suite à bâtir la synagogue et le bain rituel.

D) Je suis tout aussi surpris de votre question concernant le nom du Kfar. Mon beau-père, le Rabbi, l’a appelé Kfar ‘Habad et tel est donc le nom que j’emploie dans toutes mes lettres. Il n’y a pas lieu de le changer, ni même de lui ajouter un autre nom.

Avec ma bénédiction pour donner, au plus vite, de bonnes nouvelles de tout ce qui vient d’être dit,

Notes

(1) Dans les nouvelles constructions de Kfar ‘Habad, après avoir été logés, jusqu’alors, dans des bâtisses datant de l’époque où le Kfar était encore un village arabe.
(2) De cette installation.
(3) Voir, à ce sujet, les lettres n°3556 et 3700.
(4) ‘Hassidique du Kfar.
(5) Venant du Maroc.